1887

Appropriation et conditionnalité de l'aide

Une revue critique à la lumière de la crise financière

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La crise économique mondiale a contraint la communauté des donneurs à reconsidérer ses positions concernant la conditionnalité de l’aide au développement. Cette étude évalue les controverses persistantes à ce sujet et dans quelle mesure les donneurs sont parvenus à contenir la tendance, constatée au cours des années 1980 et 1990, à durcir la conditionnalité de l’aide. Le rapport vérifie si l'aide se répartit effectivement selon les critères de gouvernance et de développement invoqués par la communauté des donneurs. Il montre à quel point la crise financière compromet de plus en plus le respect des procédures habituelles de la conditionnalité. À la lumière du caractère inapplicable des procédures existantes, il propose des stratégies visant à réduire le nombre des critères de conditionnalité et à renforcer l'appropriation des politiques d'aide par les pays bénéficiaires.

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La pente savonneuse de la conditionnalité politique

OECD Development Centre

L’efficacité de la conditionnalité repose en grande partie sur la détermination des donneurs à suspendre l’aide en cas de non-respect des conditions. Pourtant, pour une multitude de raisons, les bailleurs de fonds hésitent souvent à le faire (Killick et al., 1998 ; Kanbur, 2000 ; Woods, 2007 ; Dreher, 2008). Pour des motifs qui tiennent à l’histoire, à la politique extérieure, à la sécurité, à l’investissement et au commerce, les pays donateurs tendent à soutenir certains gouvernements bénéficiaires et à utiliser leur aide et leur influence au sein des IFI en échange d’indulgence envers leurs clients préférés. Des considérations économiques et géopolitiques expliquent encore en grande partie l’allocation géographique des flux d’aide. Il ne fait aucun doute que l’utilisation de l’aide à des fins diplomatiques a été ravivée par les attaques du 11 septembre, l’aide à destination du Moyen-Orient ayant été multipliée par quatre entre 2001 et 2004 (Lancaster, 2007, p. 7). Dans ce contexte, les bailleurs de fonds sont souvent réticents à stopper l’aide, quelles que soient les performances réalisées par les bénéficiaires en matière de réalisation des objectifs. Comme le dit Kanbur (2000, pp. 5-6), « en cas de difficulté, toute la pression, exercée notamment par les bailleurs de fonds, consiste à détourner le regard lorsque les conditions fixées sont violées ». De plus, les instruments de coordination entre les donneurs sont rarement suffisamment résistants pour maintenir la solidarité face aux intérêts conflictuels des bailleurs de fonds (Killick et al., 1998, p. 174). Les gouvernements bénéficiaires habiles choisissent souvent de diviser pour mieux régner, stratégie qui se révèle efficace auprès des bailleurs de fonds.

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