Études économiques de l'OCDE : Canada 2018
Le Canada se caractérise par un niveau élevé de bien-être, et sa croissance économique s'est redressée, grâce au rebond des exportations et au renforcement de l'investissement des entreprises. L'orientation expansionniste des politiques macroéconomiques se réduit progressivement, et les politiques budgétaires sont viables à long terme, même si des difficultés subsistent au niveau provincial. Le mouvement de hausse des prix des logements s'est ralenti, voire inversé dans certains endroits, en partie du fait des mesures macroprudentielles et fiscales qui ont été prises, ce qui a réduit les gains de richesse connexes et leur effet stimulant sur la consommation privée, mais les prix de l'immobilier d'habitation et la dette des ménages demeurent élevés et l'accessibilité financière du logement laisse toujours à désirer. Les principaux risques qui entourent les perspectives économiques du Canada résident dans une accentuation des restrictions aux échanges, notamment aux États-Unis, et une correction du marché du logement. Des progrès sont réalisés en termes d'amélioration de l'inclusivité du marché du travail, mais des problèmes subsistent, les autorités ayant notamment des difficultés à rehausser le taux d'activité des femmes, à améliorer l'information sur le marché du travail pour réduire les phénomènes d'inadéquation des qualifications, et à favoriser des départs en retraite plus tardifs en renforçant la formation tout au long de la vie et la modulation du temps de travail. Le Canada dispose d'un système d'immigration bien géré. Les immigrés sont généralement bien intégrés, même si leurs revenus d'activité sont nettement inférieurs à ceux des personnes comparables nées au Canada. Le mécanisme de sélection des immigrants économiques a été affiné et des programmes d'intégration ont été élaborés pour combler cet écart, mais il faut aller plus loin. Par ailleurs, il ne sera pas évident pour le Canada de tenir ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
THÈMES SPÉCIAUX : INCLUSIVITÉ ; IMMIGRATION
Also available in: English
Tirer le meilleur parti de l'immigration
La politique d’immigration du Canada ambitionne de favoriser le développement économique par la sélection d’immigrants à fort capital humain, de regrouper les familles, mais aussi de réagir aux crises qui éclatent à l’étranger et de protéger les populations en danger. Les immigrants de la catégorie économique, sélectionnés pour leurs compétences, constituent de loin le groupe le plus nombreux. Le système d’immigration a fait ses preuves et fonctionne bien. Les résultats sont suivis et les politiques sont ajustées de manière à satisfaire les objectifs du système. Un problème se pose cependant, tant du point de vue du bien-être des immigrés que de la hausse de la productivité : leurs gains initiaux ayant fortement diminué depuis quelques décennies, les immigrés ne parviennent plus à rattraper leurs homologues natifs durant leur vie active. Cette baisse s’explique en grande partie par la baisse des niveaux de maîtrise des langues officielles et par un recul du rendement de l’expérience professionnelle acquise avant l’immigration. Le Canada a réagi en modifiant sa politique d’immigration au fil des ans, de manière à sélectionner les immigrants en fonction de leurs perspectives de gains. La mise en place du système d’Entrée Express en 2015 en est le plus récent exemple. Plusieurs programmes et initiatives en matière d’établissement ont également été créés pour faciliter l’intégration. Ce chapitre s’interroge sur les modifications qu’il serait encore possible d’apporter au système pour en renforcer les avantages.
Also available in: English
- Click to access:
-
Click to download PDF - 2.39MBPDF