Études économiques de l'OCDE : Canada 2018

Le Canada se caractérise par un niveau élevé de bien-être, et sa croissance économique s'est redressée, grâce au rebond des exportations et au renforcement de l'investissement des entreprises. L'orientation expansionniste des politiques macroéconomiques se réduit progressivement, et les politiques budgétaires sont viables à long terme, même si des difficultés subsistent au niveau provincial. Le mouvement de hausse des prix des logements s'est ralenti, voire inversé dans certains endroits, en partie du fait des mesures macroprudentielles et fiscales qui ont été prises, ce qui a réduit les gains de richesse connexes et leur effet stimulant sur la consommation privée, mais les prix de l'immobilier d'habitation et la dette des ménages demeurent élevés et l'accessibilité financière du logement laisse toujours à désirer. Les principaux risques qui entourent les perspectives économiques du Canada résident dans une accentuation des restrictions aux échanges, notamment aux États-Unis, et une correction du marché du logement. Des progrès sont réalisés en termes d'amélioration de l'inclusivité du marché du travail, mais des problèmes subsistent, les autorités ayant notamment des difficultés à rehausser le taux d'activité des femmes, à améliorer l'information sur le marché du travail pour réduire les phénomènes d'inadéquation des qualifications, et à favoriser des départs en retraite plus tardifs en renforçant la formation tout au long de la vie et la modulation du temps de travail. Le Canada dispose d'un système d'immigration bien géré. Les immigrés sont généralement bien intégrés, même si leurs revenus d'activité sont nettement inférieurs à ceux des personnes comparables nées au Canada. Le mécanisme de sélection des immigrants économiques a été affiné et des programmes d'intégration ont été élaborés pour combler cet écart, mais il faut aller plus loin. Par ailleurs, il ne sera pas évident pour le Canada de tenir ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
THÈMES SPÉCIAUX : INCLUSIVITÉ ; IMMIGRATION
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Améliorer l'insertion des femmes, des jeunes et des seniors
Au Canada, l’inclusion économique des femmes, des jeunes et des personnes âgées se heurte à des obstacles, et leur participation au marché du travail pourrait être considérablement améliorée. La réduction des inégalités femmes‑hommes face à l’emploi stagne depuis 2009 et les femmes, notamment les mères, continuent de gagner sensiblement moins que les hommes, en partie à cause de l’importante disparité du partage des responsabilités non rémunérées relatives à la garde d’enfants. Ailleurs que dans la province du Québec, les montants de l’aide publique à la garde d’enfants, faibles quoi qu’en hausse, devraient être nettement augmentés, et il conviendrait aussi que soient développés les congés parentaux des pères, actuellement peu utilisés. Il faudrait en outre donner la priorité au développement des compétences pour endiguer le déclin des qualifications observé chez les jeunes et mettre fin à l’atonie de la croissance des salaires parmi les hommes jeunes ayant un faible niveau d’éducation. Il faut aussi regrouper les informations sur le marché de l’emploi, actuellement dispersées, pour répondre au déséquilibre entre l’offre et la demande de compétences et aux désavantages salariaux qui en découlent. Il faut réagir à l’augmentation de la pauvreté chez les personnes âgées en relevant progressivement le montant des pensions de base. Lier l’évolution de l’âge de l’ouverture des droits à la retraite publique à celle de l’espérance de vie favoriserait la croissance en développant l’emploi des Canadiens du troisième âge qui souhaitent continuer à travailler et ont la possibilité de le faire. Pour ces trois groupes, une hausse soigneusement ciblée des prestations liées au travail et des dépenses consacrées à des mesures actives du marché du travail est susceptible d’accroître l’emploi.
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