Les estimations de l’écart entre l’activité courante et potentielle sont fréquemment utilisées comme indicateurs du cycle économique et jouent un rôle crucial dans la conduite des politiques monétaire et budgétaire. Étant donné, qu’au fil du temps les estimations des écarts de croissance et de chômage sont souvent révisées, ce papier évalue l’incertitude qui entoure les prévisions ainsi que les premières estimations de ces écarts pour l’année écoulée et analyse leur utilité pour les décisions de politique économique en temps réel. Les prévisions pour l’année en cours et les premières estimations pour l’année écoulée des écarts donnent une image assez représentative du cycle sur la période étudiée tandis que les prévisions à un an sont plutôt médiocres. Les prévisions qui sont faites lors d’un retournement de cycle sont sujettes á de plus fortes révisions que celles réalisées á d’autres périodes. Les révisions des écarts de production viennent d’abord des révisions du PIB courant plutôt que du potentiel. Les résultats empiriques montrent que les écarts de production continuent d’influer sur l’inflation même si leur effet est moindre que par le passé et que ’ utilité des estimations des écarts de production pour les prévisions de l’inflation en cours est limitée. Les révisions des écarts de production courants génèrent aussi des révisions des estimations de la situation fiscale courante, même si ceux-ci sont relativement modérés. Malgré l’incertitude liée aux estimations des écarts de croissance, ces dernières demeurent utiles pour les décideurs politiques dans la mesure où elles les aident à évaluer la situation économique courante.