Cet article examine dans quelle mesure la politique budgétaire discrétionnaire peut être compensée par des mouvements simultanés et anticipés de l’épargne privée. Il étudie aussi les déterminants de cette compensation. Les conditions sous lesquelles les agents économiques privés lisseraient leur consommation dans le temps apparaissent difficilement applicables en pratique. Cependant, sur la base d’un échantillon d’au plus 21 pays de l’OCDE couvrant la période allant de 1970 à 2002, les résultats de cette étude indiquent une compensation partielle, bien que substantielle, des mouvements de l’épargne privée et publique agrégées. L’estimation de la compensation globale varie entre un tiers et un demi selon la spécification du modèle et s’applique tant à la consommation publique qu’aux recettes. Ce résultat est compatible avec un comportement d’anticipation très accusé de l’épargne privée dans la mesure où les fuites ex ante d’épargne incorporées dans les modèles Keynésiens purs ou du type IS/LM sont supposées plus faibles et ne s’appliqueraient qu’aux recettes et aux transferts. Les résultats indiquent que les effets de richesse, provenant de l’augmentation des prix des actions et des logements, ont une incidence complémentaire importante sur l’épargne. Les conditions initiales, reflétées par le ratio dette sur PIB, affectent la taille de la compensation.