Roumanie

La Roumanie, après avoir connu une émigration nette élevée à la suite de son adhésion à l’UE, a vu, d’après les statistiques officielles, le nombre d’entrées temporaires et permanentes sur son territoire (172 700 personnes, dont la majorité étaient des Roumains de retour au pays) approcher celui des sorties (184 100) en 2014, de sorte que l’émigration nette s’est établie à 11 000 personnes.

En 2014, les résidents étrangers représentaient 0.5 % de la population totale, et leur nombre est passé de 102 800 en 2012 à 98 600 en 2014, parmi lesquels 57 500 étaient des ressortissants de pays tiers. Les principaux pays d’origine étaient l’Italie (11 400), la République de Moldova (9 900), la Turquie (8 800), la Chine (7 400) et l’Allemagne (5 200). Comme les années précédentes, les immigrés qui sont arrivés en Roumanie au titre du regroupement familial, ainsi qu’en qualité de membres de la famille d’un ressortissant roumain, constituaient la majorité de la population immigrée. Plus de la moitié d’entre eux étaient âgés de moins de 35 ans et environ 60 % étaient des hommes.

La Roumanie fixe des quotas annuels pour les -permis de travail, mais jusqu’à présent la demande a -toujours été inférieure aux quotas. En 2014 et 2015, les quotas ont été fixés à 5 500 visas, dont 3 000 pour les -travailleurs permanents, 900 pour les transferts intra-entreprises et 900 pour les autres travailleurs hautement qualifiés. En 2014, 2 300 visas ont été délivrés (contre 2 100 l’année précédente), parmi lesquels 1 700 ont été accordés à des travailleurs permanents. Les estimations relatives aux citoyens de l’UE/EEE détachés en Roumanie ont reculé pour s’établir à 4 700 individus en 2014. La Hongrie, la Pologne, l’Italie et l’Allemagne étaient les principaux pays d’origine.

Le nombre d’immigrés venus faire leurs études en Roumanie a progressé. D’après les données de l’Institut national de statistique, le nombre d’étudiants étrangers pour l’année universitaire 2013/14 en Roumanie était d’environ 21 000 : plus de 14 000 étaient originaires de pays non membres de l’Union européenne, dont plus de 6 000 de la République de Moldova.

D’après des données d’Eurostat, le nombre de demandeurs d’asile (premières demandes) a reculé, -passant de 1 500 en 2014 à 1 200 en 2015. Les principaux groupes étaient originaires du Pakistan (250), d’Iraq (170) et du Bangladesh (170). Un tiers des 500 décisions prises en première instance en 2015 étaient positives, contre 51 % en moyenne dans l’UE. En outre, les pouvoirs publics ont annoncé en septembre 2015 que la Roumanie pourrait recevoir environ 1 500 réfugiés à titre volontaire.

Conséquence de la situation en Afrique du Nord, en Ukraine et au Moyen-Orient, le nombre de migrants qui transitent par le territoire roumain pour accéder à l’espace Schengen a augmenté. Aux frontières avec la République de Moldova, l’Ukraine et la Serbie, davantage d’entrées irrégulières ont été observées en 2014 et 2015. En 2015, quelque 1 500 étrangers qui essayaient de passer illégalement la frontière ont été repérés, pour la plupart aux -frontières avec la République de Moldova et la Serbie. La majorité d’entre eux venait de Syrie, d’Afghanistan, d’Iraq, du Pakistan et d’Iran.

À la fin de 2014, on estimait que trois millions de Roumains travaillaient ou étudiaient dans un autre pays de l’UE. L’Espagne et l’Italie étaient leurs principaux pays de destination, avec environ 2 millions de Roumains -installés dans ces deux pays pendant au moins un an.

En 2014, une nouvelle stratégie nationale sur l’immigration a été instaurée. Des mesures ont été élaborées pour attirer des travailleurs hautement qualifiés ; faciliter l’accès des étrangers aux établissements d’enseignement supérieur du pays ; offrir des possibilités aux ressortissants hautement qualifiés des pays tiers pour chercher un emploi en Roumanie à la fin de leurs études ; adopter une position plus stricte en matière d’immigration en situation irrégulière et de réadmission ; et adopter une meilleure politique d’asile.

Le décret gouvernemental 25/2014 a transposé dans la législation nationale la Directive européenne 2008/115/CE relative aux normes et procédures communes applicables dans les États membres au retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier et la Directive européenne 2011/98/UE établissant une procédure de demande unique en vue de la délivrance d’un permis unique autorisant les ressortissants de pays tiers à résider et à travailler sur le territoire d’un État membre et établissant un socle commun de droits pour les travailleurs issus de pays tiers qui résident légalement dans un État membre. Le décret a également introduit des amendements sur l’emploi et le détachement de travailleurs étrangers en -Roumanie et défini les conditions d’emploi des travailleurs permanents, saisonniers et transfrontaliers, des stagiaires et des travailleurs hautement qualifiés.

D’autres catégories de travailleurs originaires de pays tiers seront dispensées d’un test du marché du -travail. Ce sera notamment le cas des individus qui résident légalement en Roumanie depuis au moins trois ans en qualité de membres de la famille de citoyens -roumains, de ceux qui disposent d’un droit de résidence temporaire pour leurs études, ainsi que des détenteurs d’un permis de résidence de longue durée.

La décision gouvernementale n° 691/2015 a approuvé une nouvelle procédure concernant les services d’accueil et d’éducation des enfants dont les parents -travaillent à l’étranger.

Tendances récentes des flux et des effectifs de migrants
Roumanie
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Les notes et les sources figurent à la fin du chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933394883