Résumé
Ce projet d’évaluation et de recommandations de la Stratégie de l’OCDE sur les compétences définit des domaines d’action prioritaires pour le Luxembourg et formule des recommandations sur mesure permettant d’améliorer les résultats en matière de compétences. La stratégie sur les compétences a pu compter sur les avis d’un vaste éventail de représentants des gouvernements et des parties prenantes par le biais d’un questionnaire, de contributions écrites sur les quatre domaines prioritaires, de réunions bilatérales, de deux ateliers et de visites sur place au Luxembourg. Les conclusions et recommandations du rapport complet sont le fruit de ces précieuses contributions.
Les mégatendances comme la transformation numérique, la mondialisation, les changements démographiques et climatiques ont transformé les emplois ainsi que le fonctionnement de la société et les rapports humains. Ces mégatendances ont de nombreuses conséquences au Luxembourg, notamment pour les employeurs qui ont souvent du mal à trouver les compétences dont ils ont besoin et pour la productivité qui devient un moteur plus important de la croissance économique. La crise du COVID-19 a précipité la transformation numérique de l’apprentissage et du milieu professionnel, a bouleversé l’économie et accentué les risques d’inégalité dans le domaine de l’éducation et sur le marché du travail au Luxembourg. En outre, la guerre menée par la Fédération de Russie (ci-après dénommée « Russie ») contre l’Ukraine a provoqué une forte volatilité du marché boursier, entraînant une hausse de l’inflation et des pressions salariales, ce qui a encore aggravé les pénuries de talents fréquentes dans l’économie luxembourgeoise.
En raison de ces mégatendances et de ces défis, le Luxembourg se doit de concevoir des politiques en matière de compétences dynamiques et tournées vers l’avenir. Pour s’épanouir dans le monde de demain, la population luxembourgeoise doit bénéficier de possibilités de formation des adultes de grande qualité pour acquérir un ensemble complet de compétences et réussir les transitions sur le marché du travail. De plus, compte tenu de la taille relativement réduite du bassin de main-d’œuvre nationale, le Luxembourg doit attirer et retenir efficacement les talents étrangers provenant de la Grande Région, du reste de l’Union européenne et d’ailleurs. Le pays a déjà mis en œuvre un éventail de stratégies et d’initiatives pertinentes : la feuille de route pour l'élaboration d'une Stratégie nationale d'attraction, de développement et de rétention des talents (2022) ; le Plan pour la reprise et la résilience du Luxembourg (2021) ; et la Coalition pour les compétences et les emplois numériques (2017) ;. D’autres stratégies mettent également l’accent sur les compétences. Dans le contexte de ces initiatives en cours, le pays dispose d’une occasion unique de placer les compétences en tête des priorités pour exercer une influence positive sur les mégatendances, relever les défis et saisir les occasions qui se présentent à lui.
Afin de soutenir ces efforts, l’OCDE et le gouvernement du Luxembourg ont défini quatre domaines de priorité pour améliorer le système de compétences du pays. Ces priorités et conclusions clés sont résumées ci-dessous.
Priorité 1 : Offrir des possibilités de formation des adultes adaptées au marché du travail au Luxembourg
La mise en place d’un système solide de formation des adultes au Luxembourg demande que tous les acteurs concernés travaillent en étroite collaboration, apprennent les uns des autres et évitent les chevauchements, les contradictions et lacunes inutiles dans l’offre de possibilités de formation des adultes. Afin de garantir l’accès à tous les adultes, quel que soit leur milieu socio-économique, il faut que ces possibilités de formation des adultes soient flexibles et taillées sur mesure. De même, il faut les revoir et les mettre à jour régulièrement afin qu’elles s’ajustent aux besoins changeants du marché du travail et répondent à des normes de qualité clairement définies. Le Luxembourg peut élargir l’offre de possibilités de formation des adultes adaptées au marché du travail en :
Priorité 2 : Orienter et encourager les choix de compétences au Luxembourg
Dans un marché du travail en constante évolution, les services d’orientation professionnelle revêtent une importance croissante en permettant aux individus de mieux s’orienter et de faire des choix éclairés tout au long de la vie en matière de compétences. Les services d’orientation doivent être mis à jour régulièrement, coordonnés entre les divers prestataires et adaptés aux besoins des différents individus. Outre l’orientation, les individus ont également besoin d’incitations financières personnalisées pour favoriser davantage leur participation à la formation des adultes. De même, les employeurs ont besoin d’incitations financières ciblées pour fournir des possibilités de formation aux adultes. Le Luxembourg peut renforcer l’orientation et encourager les choix de compétences en :
Priorité 3 : Attirer et retenir les talents étrangers pour combler les pénuries de compétences au Luxembourg
On peut déduire du grand nombre de travailleurs étrangers sur le marché luxembourgeois que le Luxembourg constitue déjà une destination attirante pour les talents étrangers. De nombreux facteurs d’attraction aident le Luxembourg à attirer des talents étrangers, notamment la qualité de vie, un cadre de vie sécuritaire et des revenus attractifs. Il reste encore néanmoins de la marge pour améliorer l’attractivité du Luxembourg, et le pays devrait s’y atteler afin de rester compétitif dans la « course mondiale aux talents ».
La rétention de talents étrangers sera tout aussi importante que l’attraction si le Luxembourg veut s’assurer de tirer avantage à plus long terme des compétences et talents qui proviennent de l’étranger.
Le pays peut renforcer ses politiques pour attirer et retenir les talents étrangers afin de combler les pénuries en :
Priorité 4 : Renforcer la gouvernance des données sur les compétences au Luxembourg
Le Luxembourg recueille une grande variété de données qualificatives et quantitatives sur les compétences (p. ex., des données sur le marché du travail, l’enseignement et la formation), qui peuvent servir à éclairer l’élaboration des politiques. Afin de permettre aux utilisateurs de données (au sein du gouvernement ou à l’extérieur) d’exploiter tout le potentiel des données disponibles sur les compétences, le Luxembourg devrait s’efforcer d’améliorer la qualité de sa collecte de données sur les compétences. Le pays dispose également d’une marge de manœuvre pour renforcer la coordination de son approche de la collecte et de la gestion de données sur les compétences. Compte tenu de la nature transfrontalière du marché du travail luxembourgeois, il sera également important que le Luxembourg explore les synergies possibles avec les sources de données internationales. Le pays peut également renforcer la gouvernance des données sur les compétences en :