Résumé

L'économie a été fortement touchée par la pandémie de maladie à COVID-19. Les obligations de confinement ont obligé beaucoup d’entreprises à fermer, et l’activité a chuté brutalement (graphique 1). De très nombreuses personnes ont perdu leur emploi ou ont été exclues du marché du travail, ce qui a eu pour effet d'annuler en grande partie les progrès réalisés depuis une dizaine d'année pour revenir au plein emploi. La récession est arrivée à un moment où l'économie se portait bien, avec des salaires orientés à la hausse, des entreprises engrangeant de confortables bénéfices et des banques dotées de matelas de fonds propres satisfaisants.

Avec la hausse régulière des cas d’infection au COVID-19, des efforts ont été engagés pour contrôler la pandémie. Les avis de confinement émis par les États pour obliger les particuliers à rester à leur domicile et les entreprises à fermer ont contribué à aplanir la courbe des contaminations, mais le nombre de décès a continué d'augmenter. Des progrès ont été accomplis du point de vue du ralentissement de la contagion, mais comme dans d'autres pays, il faudra beaucoup de temps pour que l'épidémie s’arrête.

Les conséquences économiques de la crise du COVID-19 sont considérables. La production s’est effondrée, et il est probable que le redressement ne sera que partiel (graphique 2 et tableau 1). Dans les entreprises affectées par les mesures de distanciation, l’activité ne redémarrera que progressivement, et seulement dans la mesure où les clients reprendront suffisamment confiance pour revenir à leurs modes de consommation antérieurs.

Lorsque la crise a éclaté, les autorités disposaient d’une marge budgétaire et d’une certaine latitude pour assouplir la politique monétaire, qu’elles ont rapidement mises à profit pour soutenir l’économie. La politique budgétaire a été massivement mobilisée en réponse à la crise et a permis d'apporter une aide bienvenue aux chômeurs et aux entreprises en difficulté pendant la première phase du confinement. La sortie du confinement étant maintenant bien engagée, l'action des pouvoirs publics devrait désormais mettre l'accent sur la relance de l'économie.

Ce soutien financier devra être poursuivi aussi longtemps que nécessaire, y compris en cas de deuxième vague de la pandémie, si bien que les déficits budgétaires vont s’amplifier (graphique 3). Ces déficits ont été jusqu’ici facilement financés grâce aux abondantes liquidités et aux achats d’obligations de la Réserve fédérale. Toutefois, ils vont ajouter aux défis liés à l’endettement à long terme, alors que le vieillissement démographique va peser de plus en plus lourdement sur les dépenses de retraite et de santé. Des mesures concrètes de réforme des droits à prestations et de relèvement des recettes dans ces domaines seront nécessaires pour assurer la viabilité à long terme des régimes concernés.

Les instruments de la politique monétaire ont été eux aussi rapidement et énergiquement actionnés. Les taux d’intérêt ont été ramenés à 0-0.25 %, les autorités ont eu à nouveau recours à des mesures d'assouplissement quantitatif et de guidage des anticipations, et la Fed a conçu des programmes de prêts massifs pour soulager les entreprises en quête de liquidités. En cas de nouvel affaiblissement, les instruments de la politique monétaire peuvent être mobilisés, avec une possibilité d’intensification du guidage des anticipations et d’expansion des achats d'actifs. Les perspectives sont incertaines en ce qui concerne l’inflation, même si à court terme, celle-ci devrait rester inférieure à l’objectif de la Réserve fédérale.

Le secteur bancaire semble avoir bien résisté au choc initial. Un certain nombre de vulnérabilités ont été mises au jour, et les marchés du crédit ont subi de fortes tensions, mais la situation a été rapidement maîtrisée. Néanmoins, le niveau élevé de la dette des entreprises constitue, pour le système bancaire, une source de risques qui deviendront plus manifestes à mesurefois que le soutien des pouvoirs publics diminuera. Une poursuite de l'aide pourrait être envisagée si des problèmes de liquidité et de solvabilité devaient submerger le système des faillites.

La fermeture de nombreuses entreprises a fait exploser le chômage, et beaucoup de travailleurs ont perdu leur emploi. Le taux de chômage a grimpé jusqu’à près de 15 % en avril avant de fléchir à nouveau, et le ratio emploi/population est tombé à un plus bas historique. Le taux d’activité des travailleurs d’âge très actif s’est replié à des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis les années 80. Il semble que beaucoup de travailleurs aient conservé un lien avec leur ancienne entreprise, mais ils sont aussi nombreux à n’avoir pas pu le faire.

Il est important que les travailleurs puissent retrouver rapidement un emploi. Cela aiderait non seulement les ménages, mais permettrait aussi de préserver les acquis positifs de la longue période d’expansion dont les avantages pourraient être plus largement partagés. Une reprise vigoureuse par rapport à la récession actuelle limiterait les dommages causés au marché du travail, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires pour garantir que les catégories souvent en marge du marché du travail ne soient pas laissées pour compte. S’ils devaient s’inscrire dans la durée, le niveau élevé du chômage et la chute du taux d'activité des personnes d’âge très actif pourraient être difficiles à inverser. Des politiques publiques destinées à aider les travailleurs à retrouver rapidement un emploi seront indispensables.

La récession risque d'avoir des conséquences économiques négatives durables. Des réformes sont donc indispensables pour accélérer les gains de productivité et garantir que la croissance future bénéficiera à tous. La productivité peine à progresser et ce, pour plusieurs raisons. Des mesures s’imposent pour soutenir la mobilité de la main-d'œuvre et la concurrence afin d'épargner aux travailleurs et aux entreprises les conséquences dommageables de la crise, et de les aider à en sortir.

Aux États-Unis, le processus réglementaire se décline très largement au niveau local et à celui des États. C’est parfois une bonne chose, mais dans certains cas, cela a débouché sur un manque de coordination des politiques qui nuit à la dynamique du marché du travail. Lorsque la réglementation amoindrit la capacité des travailleurs à changer d’emploi, ce qui peut avoir des conséquences importantes pour des travailleurs à faible revenu ou peu qualifiés, ces politiques ont un effet très marqué en termes de redistribution.

Les professions à accès réglementé et les accords de non-concurrence sont autant d’obstacles à la recherche d'un autre employeur. Ils empêchent aussi les travailleurs de trouver des emplois de qualité. Ces types de réglementation du marché du travail concernent environ un cinquième des travailleurs (graphique 4). Une réglementation est nécessaire pour protéger la sécurité et garantir la qualité des services, mais elle a aussi pour effet de créer des obstacles à l’entrée et de réduire la concurrence, avec des coûts importants en termes de mobilité de l’emploi, de salaires et de gains de productivité.

Les travailleurs peu qualifiés et les groupes défavorisés sont souvent particulièrement touchés par des obstacles de cette nature. Ce sont principalement les États qui sont responsables de la réglementation relative à la réglementation de l’accès à certaines professions et aux accords de non-concurrence, et la variation observée d'un État à l'autre est comparable à celle qui existe au sein de l’Union européenne. Les obligations varient fortement d'un État à l’autre, aussi bien en termes de couverture d'une profession donnée que de niveau de restrictivité. Réduire l'impact restrictif des professions à accès réglementés et du recours à des accords de non-concurrence pourrait aider à enrayer le déclin durable de la dynamique professionnelle. Cependant, les tentatives de réforme se heurtent souvent là une forte opposition de la part des associations professionnelles.

Le marché du logement constitue un autre obstacle à la mobilité sur le marché du travail. L’offre de logement peine à suivre la hausse de la population et se situe en deçà de celle d'autres pays de l’OCDE. Cette situation résulte en partie de politiques restrictives d'aménagement du territoire au niveau local qui rendent difficile l’extension de l’offre de logement, particulièrement dans les villes prospères et aux alentours. Or, les villes dans lesquelles la politique d'aménagement du territoire est la moins restrictive sont aussi, souvent, celles où la hausse de la productivité est la plus forte et où les travailleurs changent plus fréquemment d’emploi. Une meilleure coordination des politiques en matière de logement, d'aménagement du territoire et de transport est indispensable pour aider les villes et les régions avoisinantes à exprimer leur potentiel et à croître de manière durable.

Source : La concurrence est une priorité pour favoriser la hausse de la productivité. Si la concurrence reste intense sur certains marchés, comme le commerce de détail, la situation dans d'autres secteurs, notamment les technologies de l'information, les médias et la santé, est plus préoccupante. Dans certains cas, l'existence d’obstacles réglementaires contribue au manque de dynamisme des entrées sur le marché. Par le biais de la politique commerciale, il est possible de réduire les obstacles à la concurrence et de soutenir la reprise. En effet, il semble en particulier que les obstacles aux échanges de services pèsent sur l'économie.

Les performances environnementales et la sécurité énergétique ont continué de s'améliorer sous certains aspects. Il s'agit en particulier de la qualité de l'air, qui est élevée, et de l'importante réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment avec l'augmentation de la production et de l'utilisation du gaz naturel, la hausse de la puissance installée renouvelable, la production régulière d'énergie nucléaire et la diminution de l'utilisation du charbon.

Les émissions de gaz à effet de serre diminuent depuis 2005. Globalement, en 2018, les émissions avaient diminué d’environ 12 %. Les améliorations technologiques, l'augmentation de l’offre de gaz naturel et les politiques menées au niveau des États et au niveau local ont commencé à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Le passage de la production d'électricité à partir de gaz naturel et d’énergies renouvelables et non plus de charbon a contribué de manière significative à la réduction des émissions (graphique 6). Récemment, la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables sur un mois a été pour la première fois supérieure à celle obtenue à partir du charbon, même si sur l’ensemble de l’année, le charbon reste une source de production plus importante. Alors que ce processus suit son cours, de nouvelles réductions seront difficiles à obtenir sans soutien des pouvoirs publics, qui devraient donner la priorité aux moyens les plus économiquement efficients de réduire les émissions dans le cadre de l'approche n'excluant aucun combustible et aucune technologie adoptée par l'Administration.

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