Finlande

La croissance du PIB devrait marquer le pas en 2023 et progresser au rythme modeste de 0.9 %, en 2024, avant de se redresser et d’atteindre 1.8 % en 2025. À la faveur du tassement des prix de l’énergie, la consommation privée devrait se redresser modérément en 2024, malgré l’effet négatif de la hausse des taux d’intérêt qui, conjuguée au recul des prix des logements, pèsera sur l’investissement résidentiel. Le chômage devrait augmenter lentement jusqu’au milieu de 2024, puis commencera à refluer, à mesure que l’économie et la croissance de l’emploi gagnent en dynamisme. Le repli des prix de l’énergie et l’affaiblissement de la demande devraient contribuer à faire passer l’inflation globale de 7.2 % en 2022 à 4.5 % en 2023, puis à 2.2 % en 2024.

La hausse programmée des dépenses de défense et de sécurité, conjuguée à des allègements fiscaux modérés, l’emportera sur la baisse des dépenses au titre d’autres postes en 2024 et en 2025. Dans ces conditions, la politique budgétaire devrait rester expansionniste. Compte tenu de la montée de la dette publique, il serait plus judicieux d’engager un assainissement budgétaire plus tôt que prévu. Il est nécessaire d’améliorer le taux d’activité des femmes et des seniors pour accroître l’offre de travail dans un contexte de vieillissement démographique, en sus des réformes programmées de l’assurance-chômage. Enfin, il sera aussi capital d’investir davantage dans la décarbonation.

Au premier semestre de 2023, l’économie finlandaise a connu une croissance atone, le recul de l’investissement ayant été moins marqué que prévu, mais selon de rapides estimations elle s’est contractée de 0.9 % au troisième trimestre. L’inflation élevée et la hausse des taux hypothécaires continuent de peser sur le pouvoir d’achat des ménages, même si cet effet s’estompe progressivement. Après avoir chuté de plus de 7 % au cours des deux années précédentes, les salaires réels ont augmenté de 1.4 % au troisième trimestre de 2023. Toutefois, la confiance des consommateurs a reculé en août et celle des entreprises s’amenuise depuis le début de 2022. Dans un contexte de faible demande, le taux de chômage a légèrement progressé pour atteindre 7.3 % en septembre, tandis que l’inflation, tant globale que sous-jacente, poursuit son reflux. Le repli de l’inflation globale mesurée est amplifié par la correction à la baisse de l’indice des prix de l’électricité opérée par le Centre national des statistiques (Tilastokeskus) de la Finlande en août 2023, laquelle aura une incidence sur l’inflation sous-jacente en glissement annuel jusqu’en juillet 2024.

Les tensions sur les coûts provenant de l’étranger sont contrastées. Le repli des prix des produits alimentaires contribue à atténuer l’inflation dans le pays, mais les prix du pétrole sont repartis à la hausse depuis juillet. La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a mis un terme à l’approvisionnement russe d’une partie des importations finlandaises, faisant grimper les coûts, et elle a également pesé sur les exportations touristiques. Les récents dégâts subis par le gazoduc et le câble de télécommunications reliant le pays à l’Estonie ne devraient vraisemblablement pas avoir d’impact significatif du fait de l’existence d’autres infrastructures et de la place limitée du gaz naturel dans le mix énergétique de la Finlande.

La poursuite du resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a des répercussions sur les conditions de prêt aux ménages et aux entreprises en Finlande. Les prix des logements ont chuté de 5.6 % en glissement annuel jusqu’à la mi-2023. Compte tenu de la forte proportion de prêts hypothécaires à taux variable ou révisable, les hausses de taux d’intérêt rendent le service de la dette plus difficile à assurer pour les ménages, et elles pourraient accentuer les tensions sur les prix des logements et les pressions sur la consommation. En dehors des prêts d’urgence et des garanties de crédit dont bénéficient les fournisseurs d’énergie jusqu’à la fin de 2024, toutes les mesures de soutien prises en urgence ont été retirées au premier semestre de 2023. Le projet de loi de finances actuel prévoit des baisses des dépenses environnementales et sociales, mais celles-ci ne suffiront pas à compenser l’augmentation proposée des dépenses de sécurité et de défense, ainsi que des avantages fiscaux. La politique budgétaire devrait s’assouplir d’environ 1 % du PIB en 2023 et de 0,5 % en 2024, puis devenir globalement neutre en 2025. Un assainissement des finances publiques est envisagé dans le budget à partir de 2026. La dette publique devrait croître pour s’établir à quelque 80 % du PIB d’ici la fin de 2025. Malgré le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite, les coûts liés au vieillissement démographique devraient augmenter de 2.5 % environ du PIB d’ici 2040.

Soutenue par une croissance modeste des revenus réels, la consommation privée devrait se redresser au début de 2024. La hausse des taux d’intérêt, le resserrement des conditions de crédit et la baisse des prix des logements continueront de freiner l’investissement résidentiel. La faiblesse de la demande intérieure ralentira la croissance des importations, contribuant de manière positive aux exportations nettes. Le chômage progressera un peu plus encore pour atteindre un taux de 7.4 % à la fin de 2023, mais il commencera à refluer en 2024, à mesure que l’économie et la création d’emploi retrouveront du dynamisme. L’inflation globale devrait diminuer progressivement en 2024 et en 2025. Quant à l’inflation sous-jacente, elle devrait reculer plus lentement, étant donné que les coûts de main-d’œuvre se répercutent sur les prix. La part du gaz naturel dans le mix énergétique de la Finlande est certes faible, mais l’économie reste exposée au risque d’un hiver rigoureux en Europe, lequel aurait des retombées sur les prix de l’électricité et s’accompagnerait d’une demande extérieure atone. Une accentuation des tensions avec la Russie en matière de sécurité constitue un autre risque. Enfin, une hausse des taux hypothécaires et des prix de l’énergie minerait un peu plus la confiance et le pouvoir d’achat.

La productivité progresse lentement. Investir dans la recherche-développement (R-D), la transformation numérique et l’enseignement supérieur permettrait de dynamiser la productivité et l’innovation. Par ailleurs, stimuler la croissance, tout en menant l’assainissement budgétaire plus tôt que prévu (en renonçant à certains des allègements fiscaux programmés applicables aux les carburants ou aux acheteurs de biens résidentiels) contribuerait à stabiliser le ratio dette/PIB. Il est également déterminant d’augmenter le taux d’activité des femmes et des seniors pour faire face au taux de dépendance des personnes âgées, qui est en hausse. Enfin, il est tout aussi crucial pour la Finlande d’accélérer la transition vers des sources d’énergie décarbonées (éolien, solaire, nucléaire) afin d’améliorer sa sécurité énergétique et d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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