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  • Cette publication présente la première grande comparaison internationale sur les résultats des immigrés et de leurs enfants entre tous les pays de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE. Elle est le fruit d’une coopération entre la Commission européenne (DG Migration et Affaires intérieures) et la Division des migrations internationales de l’OCDE, en vue d’un suivi régulier d’indicateurs comparables de l’intégration dans les pays de l’UE et de l’OCDE. Ce rapport a été produit avec l’assistance financière de l’Union européenne.

  • La question de l’immigration et de l’intégration des immigrés et de leurs enfants figure en bonne place parmi les priorités, aussi bien économiques que sociales, des pays de l’Union européenne et de l’OCDE. Une participation active des immigrés et de leurs enfants au marché du travail, et plus généralement à la vie de la société, est en effet une condition nécessaire à la cohésion sociale du pays d’accueil mais aussi pour faire de ces migrants des citoyens autonomes, productifs, capables de réussir leur parcours d’intégration par eux-même. Enfin, cette participation est aussi cruciale à l’acceptation des immigrés par la population du pays d’accueil.

  • En 2012, une personne sur dix vivant dans la zone UE et OCDE est née à l’étranger, soit 115 millions d’immigrés au sein de l’OCDE et 52 millions dans l’UE – dont 33.5 millions originaires de pays tiers. En moyenne, la population immigrée s’est accrue de plus de 30 % depuis 2000. Cette publication présente en détail les résultats des immigrés et de leurs enfants sur le marché du travail, en termes d’éducation, de revenus, de conditions de logement, de santé, d’engagement civique et de cohésion sociale dans tous les pays de l’OCDE et de l’UE. Ces résultats sont mis en perspective avec des informations contextuelles détaillées.

  • L’intégration des immigrés et de leurs enfants est l’une des priorités des pouvoirs publics des pays de l’Union européenne et de l’OCDE pour plusieurs raisons, parmi lesquelles l’intensification des flux migratoires en direction de nombreux pays ces vingt dernières années et l’arrivée sur le marché du travail d’un nombre croissant de descendants d’immigrés. L’intégration des immigrés et de leurs enfants sur le marché du travail et dans la société dans son ensemble est essentielle pour renforcer la cohésion sociale et la croissance économique des pays d’accueil ainsi que pour donner aux immigrés la capacité de devenir des citoyens autonomes et productifs. Ce processus conditionne aussi souvent l’acceptation par la population du pays d’accueil de nouveaux arrivants.

  • Les vagues d’immigration ont contribué à façonner les différentes sociétés des pays de l’OCDE et de l’Union européenne. L’importance et la composition de ces vagues sont très variées et un grand nombre de résultats vis-à-vis de l’intégration sont influencés par différentes caractéristiques sociodémographiques comme le lieu de vie, l’âge, le sexe, etc. Pour interpréter ces résultats, comprendre les différences de structure sociodémographique de la population immigrée dans les différents pays et, au sein d’un même pays, vis-à-vis de la population native est un préalable nécessaire.Ce chapitre présente quelques caractéristiques sociodémographiques de la population immigrée et les compare avec celles de la population née dans le pays. La taille de la population immigrée et le degré de peuplement de son lieu de résidence sont analysés dans l’. La structure par sexe et par âge () puis des informations sur l’indice de fécondité et la part de couples endogames () complètent ce panorama démographique de la population immigrée.Il sera fait référence à ces informations contextuelles tout au long de cette publication, de manière à expliquer certaines disparités touchant les immigrés. Pour une discussion sur ces informations, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Certains facteurs explicatifs des écarts de résultats entre immigrés et natifs sont directement liés au processus de migration. Le fait d’être né à l’étranger peut en effet constituer un obstacle si, par exemple, l’immigré n’a pas une connaissance approfondie de la société d’accueil comme les personnes nées dans pays (fonctionnement du marché du travail, constitution de réseaux dans le pays d’accueil, connaissance des services publics, etc.). Comprendre les éléments constitutifs du pays d’accueil demande du temps, et l’intégration tend en général à s’améliorer avec l’allongement de la durée de séjour dans le pays de résidence. Plus généralement, des différences structurelles – en terme par exemple de qualité des systèmes d’éducation – entre pays d’accueil et pays d’origine peuvent également se répercuter sur l’intégration des immigrés. En outre, la maîtrise de la langue du pays d’accueil est fondamentale pour réussir dans le nouveau pays de résidence.Le motif pour lequel une personne décide de migrer dans un autre pays peut également jouer un rôle important sur les résultats, notamment sur le marché du travail. Ainsi, les migrants de travail ont soit un emploi dès leur entrée sur le territoire, soit se mettent à la recherche d’un emploi peu de temps après leur arrivée. La situation des migrants entrés pour motifs humanitaire ou familiaux peut s’avérer très différente et ces derniers peuvent éprouver plus ou moins de difficultés à s’intégrer sur le marché du travail. Le pays de naissance des immigrés, en particulier lorsque ces derniers proviennent d’un pays à faibles revenus où les systèmes d’éducation ne sont pas comparables à ceux des pays de l’OCDE, a également un impact sur l’intégration.Ce chapitre aborde les caractéristiques spécifiques aux immigrés disponibles au travers de sources comparables au niveau international : composition des flux d’entrée par motif de migration () ; durée de séjour, régions d’origine et nationalité () ; langues d’origine des immigrés et celles parlées à la maison ().Il sera fait référence à ces informations contextuelles tout au long de cette publication, de manière à expliquer certaines disparités touchant les immigrés. Pour une discussion sur ces informations, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • La structure du ménage et de la famille est déterminante pour un grand nombre de résultats vis-à-vis de l’intégration. Par exemple, de nombreuses études ont montré que l’environnement familial (présence des parents, taille de la famille, etc.) a une incidence sur les résultats scolaires des enfants, ce qui à terme influe sur l’insertion économique de ces derniers. La structure de la famille joue ainsi sur les conditions de vie (revenus, logement), ainsi que sur la capacité des adultes à accéder au marché du travail tout en apportant un soutien à leurs enfants.Vivre dans un ménage constitué exclusivement d’immigrés, ou dans un ménage mixte (avec une personne de référence immigrée et une née dans le pays) a un impact significatif sur un grand nombre d’indicateurs d’intégration, les ménages mixtes ayant des résultats proches des ménages composés uniquement de personnes nées dans le pays. Au-delà des caractéristiques sociodémographiques, les différences de structure du ménage entre immigrés et personnes nées dans le pays sont un préalable à une bonne compréhension des résultats des personnes nées à l’étranger.Plusieurs définitions d’un ménage immigré sont proposées avant d’analyser leur taille () puis leur composition ().Il sera fait référence à ces informations contextuelles tout au long de cette publication, de manière à expliquer certaines spécificités touchant les immigrés. Pour une discussion sur les problématiques soulevées par ces données, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • L’exercice d’un emploi constitue la principale source de revenus des immigrés et, par conséquent, l’accès à l’emploi est un élément fondamental de leur intégration économique dans le pays d’accueil. Cela contribue aussi à favoriser (sans toutefois garantir) leur intégration dans la société dans son ensemble, par exemple en facilitant l’accès à des logements adaptés ou au système de santé. Le travail a également une valeur sociale, notamment vis-à-vis de sa propre famille, en particulier de ses enfants et aussi vis-à-vis de la société dans son ensemble.Dans ce chapitre, trois indicateurs sont présentés: les taux d’emploi et d’activité (), les taux de chômage () et un indicateur d’exclusion du marché du travail (chômage de longue durée et inactivité) (). Pour une discussion sur ces indicateurs et sur la disponibilité et la définition des données, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Si l’accès à l’emploi est un indicateur clé de l’intégration des immigrés, le type d’emploi occupé permet de mieux qualifier les conditions d’insertion sur le marché du travail. Parmi les indicateurs pertinents, on peut retenir : la stabilité de l’emploi, le nombre d’heures travaillées, l’adéquation entre les qualifications et les compétences des travailleurs et le niveau de qualification de l’emploi occupé. La prévalence du travail indépendant et celle du travail dans le secteur des services publics sont également des indicateurs pertinents. Chez les immigrés, ces indicateurs doivent être appréhendés en fonction de l’expérience (estimée par l’âge de l’individu), du niveau d’éducation et selon la durée de séjour dans le pays d’accueil.Dans ce chapitre, sont examinés successivement le type de contrat de travail (durée temporaire ou permanente – ), le nombre d’heures travaillées (), le niveau de qualification des emplois () et l’adéquation entre le niveau de compétences requis par l’emploi et les qualifications de l’individu (). La part du travail indépendant () et celle de l’emploi dans le secteur des services publics () sont analysées par la suite. Pour une discussion sur les problématiques soulevées par ces indicateurs, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Les compétences cognitives des adultes conditionnent fortement leur parcours professionnel. Elles influencent la manière dont les immigrés trouvent leur place au sein de la société et accroissent les chances de leurs descendants d’accéder à une éducation de qualité. Bien que les compétences d’un individu soient un élément déterminant de son intégration économique et sociale, elles ne peuvent cependant pas être appréhendées per se comme un indicateur d’intégration ou de réussite dans la société d’accueil mais plutôt comme une indication de sa capacité à réussir. En effet, la formation initiale, de même qu’une part des compétences développées à l’âge adulte, ont souvent été acquises dans le pays d’origine, avant la migration. Le pays d’accueil a par conséquent un rôle limité en matière d’éducation des immigrés formés à l’étranger.Le rôle du pays d’accueil peut toutefois être déterminant en matière d’accès à la formation tout au long de la vie. La formation continue permet de compléter la formation initiale pour mieux répondre aux besoins du marché du travail. Les immigrés, y compris les diplômés du supérieur, auront du mal à libérer leur potentiel de compétences si ce dernier est entravé par une mauvaise maîtrise de la langue du pays d’accueil ou un manque de connaissance du fonctionnement du marché du travail.Ce chapitre commence par présenter et comparer le niveau d’éducation atteint respectivement par les immigrés et les adultes nés dans le pays () pour ensuite évaluer le niveau de littératie dans la langue du pays d’accueil tel qu’il est mesuré par le Programme pour l’évaluation des compétences des adultes de l’OCDE (PIAAC, ). Enfin, l’accès à la formation à l’âge adulte () est examiné, avec une attention particulière accordée à la formation liée à l’emploi (). Pour une discussion sur les problématiques soulevées par ces indicateurs, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Le revenu détermine un grand nombre de résultats socio-économiques. De nombreuses études démontrent par exemple que le niveau de revenu est un déterminant des comportements en termes de santé, d’éducation, de citoyenneté et de cohésion sociale. Les situations de pauvreté sont autant d’obstacles au bien-être des immigrés au sein de la société d’accueil, car elles entravent en particulier l’accès à des logements appropriés et le développement des qualifications. Au-delà des cas de pauvreté, une répartition inéquitable des revenus peut aussi conduire à la marginalisation des groupes en situation plus précaires, comme certains immigrés.Le niveau de revenu est fortement déterminé par la situation vis-à-vis de l’emploi. Les résultats sur le marché du travail ainsi que les caractéristiques de l’emploi occupé sont autant de fonctions du revenu, le salaire en lui-même représentant la principale composante du revenu des ménages dans les pays de l’OCDE et de l’Union européenne. Le revenu des ménages est aussi influencé par un grand nombre d’autres facteurs sociodémographiques, comme le nombre d’enfants, leur âge et la présence ou non de transferts sociaux susceptibles de  lisser  les inégalités de revenus.Quatre indicateurs sont présentés dans ce chapitre : la distribution du revenu disponible des ménages () et le risque de pauvreté () sont d’abord présentés. Le fait d’avoir un emploi ne protégeant pas complètement des situations de pauvreté, le troisième indicateur porte sur le risque de pauvreté des travailleurs (). Enfin, le quatrième indicateur présente les risques d’exclusion financière (). Pour une discussion sur ces indicateurs, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Les conditions de logement sont déterminées par un grand nombre de facteurs, tels que les ressources financières et la taille de la famille. Les conditions de logement des immigrés dépendent également de certaines circonstances, y compris de leur catégorie d’entrée.Les immigrés qui arrivent pour rejoindre un membre de leur famille sont supposés bénéficier dès leur entrée d’un logement adapté, étant donné que les procédures de regroupement familial sont dans la plupart des pays assorties de conditions de ressources, de surface et/ou de nombre de pièces disponibles. À l’inverse, ceux arrivés dans d’autres conditions n’ont parfois pas les moyens financiers ni le temps de trouver un logement décent. Les lois du marché – prix de l’immobilier et normes des logements disponibles à ces prix – restreignent le choix des logements disponibles pour les immigrés qui disposent, en moyenne, de revenus plus faibles. Enfin, le risque d’accéder à un logement de mauvaise qualité est d’autant plus grand chez les immigrés qu’ils ont parfois une certaine méconnaissance du fonctionnement du marché locatif, et qu’ils éprouvent plus de difficultés à accéder au crédit. Ils peuvent également être victimes de discrimination par les propriétaires. Les allocations de logement et l’octroi de logements sociaux peuvent être également un moyen d’accéder à des logements plus grands et de meilleure qualité, mais les ménages immigrés dans le besoin ne sont pas nécessairement admissibles à ces aides et les demandes peuvent prendre un certain temps avant que les nouveaux arrivants puissent en bénéficier.Quatre indicateurs sur le logement sont présentés dans ce chapitre : le mode d’occupation (), le niveau de surpeuplement (), les conditions plus générales de logement () ainsi que son coût (). La section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre traite de certaines des questions soulevées par ces indicateurs.

  • La santé est indissociable du bien-être. Elle a un impact direct sur la façon dont les individus participent à la vie de la société et sur leur degré d’implication. Des immigrés en bonne santé seront plus à même de travailler, de mieux gagner leur vie et de tisser de vastes réseaux sociaux. Une bonne intégration contribue à son tour à une amélioration des résultats en matière de santé, les immigrés étant de plus en plus en mesure de se faire soigner lorsqu’ils en ont besoin.Les caractéristiques sociodémographiques telles que le sexe et l’âge, l’adoption de comportements à risques (abus d’alcool et tabagisme par exemple) ainsi que les conditions de vie et de travail figurent parmi les déterminants les plus importants de la santé d’un individu. Les immigrés devant généralement être en bonne santé pour pouvoir migrer, ils ont tendance à être en meilleure santé que les non‑migrants – cet effet positif, le  healthy migrant effect  ou  effet du migrant en bonne santé , s’atténue néanmoins à mesure que la durée de séjour s’allonge.La qualité de vie dans le pays d’origine, le processus de migration lui-même et les conditions de vie et de travail dans le pays d’accueil ont également des répercussions en termes de santé. Certains groupes de migrants, tels que les réfugiés, sont particulièrement vulnérables et peuvent être plus sujets à certaines pathologies spécifiques ou à des troubles mentaux. Le vécu migratoire peut être source de stress et affecter les résultats en matière de santé des migrants de différentes manières, selon leur situation socio-économique et leur état de santé dans le pays d’origine et leur degré d’intégration dans le pays d’accueil. Les habitudes alimentaires dans le pays d’origine peuvent également influer sur les résultats en matière de santé sur le moyen et le long terme. L’âge, le niveau d’éducation et le revenu sont d’autres déterminants importants de la santé.Ce chapitre analyse l’état de santé auto-déclaré () et le manque de traitement médical () des populations nées dans le pays et immigrées. Les problèmes relatifs aux données sont abordés dans la section  Limites de la mesure  à la fin de ce chapitre.

  • S’engager activement dans la vie de la société du pays d’accueil est un élément central de l’intégration des immigrés. En faisant entendre leurs voix, en s’intéressant au fonctionnement de la société et en participant aux décisions qui modèlent son évolution, les immigrés montrent qu’ils en sont partie intégrante, ce qui est l’objectif de l’intégration. Il y a de nombreux moyens de participer à la vie de la société : participation à des associations, bénévolat, activités syndicales voire politiques. Mesurer ces niveaux de participation est particulièrement complexe. L’engagement envers ces différentes activités peut être très variable et les motivations diverses.Considérer que l’obtention de la nationalité est la finalité du processus d’intégration est un discours courant, mais âprement débattu entre spécialistes. À l’inverse, être étranger ne peut pas en soi être une preuve de non-intégration, de même que l’attachement à son pays d’origine n’est pas lié à un rejet du pays d’accueil. En outre, certaines lois sur la nationalité sont plus restrictives dans certains pays que dans d’autres. Néanmoins, demander la nationalité du pays d’accueil, même si cette démarche peut être motivée par des objectifs administratifs, est un signal fort d’intégration à la société, d’autant plus que, dans de nombreux pays, l’obtention de la nationalité est assortie de nombreux tests de langue, des valeurs et de la culture du pays. Du point de vue du pays d’accueil, obtenir la nationalité permet d’être accueilli dans la communauté des citoyens.Le droit de vote est un des droits fondamentaux des citoyens. Accéder à ce droit est donc perçu comme un facteur d’intégration, une volonté d’influer sur la vie de la société, en participant au choix des gouvernements qui la régissent.Deux des éléments les plus forts de l’engagement civique sont examinés dans ce chapitre : l’acquisition de la nationalité () et la participation électorale qui en découle (). Pour une discussion sur ces indicateurs, se reporter à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • La nature des relations qu’entretient la société d’accueil avec sa population immigrée est un vecteur important de l’intégration. Si la cohésion sociale entre les deux groupes est forte, l’intégration en sera facilitée. Mais si elle est faible, les immigrés éprouveront plus de difficultés à s’insérer. Le concept de cohésion sociale est complexe à mesurer. Il peut toutefois être approché par certaines informations disponibles dans les enquêtes de satisfaction.La discrimination à l’encontre des immigrés est un des facteurs qui peut avoir des répercussions très négatives sur la cohésion sociale. Mais sa prévalence réelle est difficile à quantifier. Il est pourtant nécessaire de mesurer la discrimination en raison de l’origine ethnique, la  race  ou la nationalité, car cette discrimination joue négativement sur la motivation des immigrés à investir dans l’éducation et la formation, les meilleurs moyens pour améliorer les processus d’intégration. Les enquêtes d’opinion permettent d’évaluer le niveau de discrimination perçue par les populations immigrées ().La cohésion sociale peut être également évaluée en analysant le niveau d’acceptation de l’immigration par les sociétés d’accueil. Un bon niveau d’acceptation entraîne indirectement les conditions d’une bonne intégration, la population immigrée étant plus à même de participer à la vie de la société quand elle sent cette société plus accueillante. Le niveau d’acceptation des populations immigrées est appréhendé ici par l’opinion publique sur l’immigration et son impact perçu ().Pour une discussion sur ces indicateurs de cohésion sociale et les problématiques qu’ils soulèvent, se référer à la section  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Les résultats des descendants d’immigrés sont souvent considérés comme le plus important marqueur de la réussite du processus d’intégration. En effet, les descendants d’immigrés, parce qu’ils ont été scolarisés dans le pays d’accueil de leurs parents, ne devraient pas a priori rencontrer les mêmes difficultés que les immigrés entrés à l’âge adulte en tant que travailleur, époux, partenaire ou autre membre adulte de la famille, ou en tant que migrant humanitaire par exemple. Leurs résultats devraient être sensiblement les mêmes que ceux des jeunes non issus de l’immigration et présentant les mêmes profils sociaux et démographiques. Pourtant, ce n’est pas ce qui est observé dans de nombreux pays d’accueil, en particulier en Europe.Le chapitre commence par examiner quelques indicateurs démographiques ainsi que des caractéristiques spécifiques qui permettent de situer les jeunes d’origine immigrée (). Il analyse ensuite l’intégration scolaire des enfants d’immigrés (). Puis le chapitre évalue le niveau d’éducation () et les compétences en littératie des jeunes adultes d’origine immigrée (), et examine la part des jeunes ayant quitté prématurément le système scolaire (). La transition de l’école vers le marché du travail () ainsi que la part de ceux qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation () sont ensuite examinées avant d’aborder l’intégration sur le marché du travail (). Un dernier volet du chapitre aborde les aspects de l’inclusion sociale et de l’engagement civique : pauvreté touchant les enfants (), participation aux élections () et enfin discrimination perçue ().

  • Ce chapitre présente la totalité des  indicateurs de Saragosse  pour les ressortissants des pays tiers au sein de l’UE (voir plus bas pour une présentation plus détaillée). Il compare leurs résultats avec ceux des citoyens nationaux et de l’Union européenne. Élaborés à partir de données disponibles pour la plupart des pays membres, ces indicateurs sont limités en nombre et comparables dans le temps. Riches, ils présentent un bon rapport coût/efficacité, sont simples à comprendre et à communiquer. Enfin, ils sont centrés sur les résultats. Ce sont des outils d’aide à la décision particulièrement valables pour observer les résultats des politiques d’intégration, autant au niveau européen, qu’au niveau national et régional.Le chapitre s’intéresse en premier lieu à la taille et à la composition des populations de ressortissants de pays tiers (). Après avoir présenté leur répartition par pays de naissance et par durée de séjour (), il analyse les résultats en termes d’emploi et d’activité (), de chômage (), de travail indépendant (), de déclassement (), de niveau d’éducation et de littératie (), de distribution des revenus (), de pauvreté (), de mode d’occupation des logements (), d’état de santé perçu (), d’accès au statut de résident de long-terme (), de participation aux élections (), d’acquisition de la nationalité () et de discrimination perçue (). Pour une discussion sur ces indicateurs, voir  Limites de la mesure  à la fin du chapitre.

  • Actif/active : La population active comprend les personnes en emploi ou au chômage.