• Pour une grande partie de la population, les contacts avec les services de santé revêtent le plus souvent la forme de consultations chez le médecin, qui débouchent souvent sur une prise en charge médicale. Les consultations peuvent avoir lieu au cabinet médical, dans les services de consultation externe des hôpitaux ou, dans certains cas, au domicile des patients. Les consultations en ligne ou par visioconférence se développent, ce qui améliore l’accès pour les populations reculées et permet aussi de consulter en dehors des heures normales.

  • La technologie joue un rôle de premier plan dans le système de santé car elle permet aux médecins de mieux diagnostiquer et soigner les patients. Néanmoins, les nouvelles technologies peuvent aussi accroître les coûts, et il est couramment admis qu’elles sont l’un des principaux facteurs d’augmentation des dépenses de santé (Lorenzoni et al 2019[1]). Cette section présente des données relatives à la disponibilité et l’utilisation de deux technologies de diagnostic par imagerie : la tomodensitométrie (CT scan) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Les CT scans et les IRM facilitent le diagnostic de diverses pathologies.

  • Le nombre de lits d’hôpital donne une indication des ressources disponibles pour fournir des services aux patients hospitalisés. L’influence qu’a l’offre de lits sur les taux d’hospitalisation a été amplement documentée, et il est confirmé que plus il y a de lits, plus le nombre d’hospitalisations est élevé (loi de Rohmer, selon laquelle « un lit créé est un lit occupé »). Les responsables publics sont donc conscients que la seule augmentation du nombre de lits ne résoudra pas les problèmes de surcharge ou de temps d’attente dans les hôpitaux.

  • La durée moyenne de séjour à l’hôpital est souvent considérée comme un indicateur d’efficience de la prestation des services de santé. Toutes choses égales par ailleurs, une hospitalisation de plus courte durée diminuera le coût par sortie et transfèrera la prise en charge des patients à des structures moins onéreuses. Les séjours de longue durée peuvent être le signe d’une mauvaise coordination des soins, ce qui a pour effet de laisser certains patients attendre inutilement à l’hôpital que des soins de rééducation ou de longue durée soient organisés. Dans le même temps, il arrive que certains patients sortent trop tôt, alors qu’un séjour plus long aurait pu améliorer leur état de santé ou réduire le risque de ré-hospitalisation.

  • Les chirurgies de remplacement de la hanche et du genou comptent parmi les interventions les plus couramment réalisées et les plus efficaces dans le monde. L’indication la plus fréquente de remplacement de la hanche et du genou (chirurgie de remplacement de l’articulation) est l’arthrose, qui diminue les capacités fonctionnelles et la qualité de vie.

  • La césarienne est une intervention parfois nécessaire qui peut sauver la vie. Il n’en demeure pas moins que l’accouchement par césarienne a encore pour conséquences une mortalité maternelle plus élevée, une plus forte morbidité maternelle et infantile et un nombre accru de complications lors des accouchements ultérieurs, ce qui amène à s’interroger sur le taux croissant d’interventions effectuées dans les pays de l’OCDE depuis 2000, notamment chez des femmes qui présentent de faibles risques de complication et qui accouchent de leur premier enfant par césarienne pour des raisons non médicales. L’Organisation mondiale de la santé conclut que la césarienne est efficace pour sauver la vie de la mère et de l’enfant, mais que les taux supérieurs à 10 % ne sont pas associés à une réduction des taux de mortalité maternelle et infantile au niveau de la population. Néanmoins, la césarienne devrait être pratiquée en fonction des besoins, plutôt que de chercher à atteindre un certain taux.

  • Ces dernières décennies, le nombre d’actes réalisés en chirurgie ambulatoire a considérablement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE, une évolution rendue possible par les progrès des technologies médicales, en particulier la diffusion d’interventions moins invasives, et de l’anesthésie. Ces innovations ont amélioré la sécurité des patients et les résultats de santé. De plus, en raccourcissant la durée d’hospitalisation, la chirurgie ambulatoire permet d’économiser d’importantes ressources sans que la qualité des soins s’en ressente. Elle libère aussi des moyens, ce qui permet aux hôpitaux de se concentrer sur les cas plus complexes ou de diminuer les listes d’attente. L’impact de l’augmentation du nombre d’interventions ambulatoires sur les dépenses totales de santé n’est cependant pas toujours évident car la réduction des coûts unitaires (par rapport à la chirurgie avec hospitalisation) est parfois neutralisée par la hausse globale du volume des interventions. Il convient en outre de prendre en compte les coûts supplémentaires associés aux soins de suite et de réadaptation et aux services de soins à domicile après une intervention.