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  • L’économie néo-zélandaise s’est remarquablement bien comportée au cours de l’année écoulée, eu égard notamment à la légère récession de l’économie mondiale. L’activité économique s’est progressivement accélérée en 2001 après avoir été freinée au second semestre de 2000 par la dégradation de la confiance, l’augmentation des prix de l’énergie et la hausse des taux d’intérêt. L’incidence du ralentissement de la demande extérieure et de l’atonie de l’investissement a été plus que compensée par la vigoureuse expansion des dépenses de consommation, soutenues par la forte croissance de l’emploi et l’augmentation des recettes d’exportations. A cet égard, la Nouvelle-Zélande a bénéficié des effets favorables des cours mondiaux élevés des produits qu’elle exporte (en particulier les produits laitiers et les produits à base de viande), ainsi que de la faiblesse du taux de change réel. Le taux de chômage est tombé à son point le plus bas depuis plus de dix ans, et les augmentations de salaires se sont passagèrement accélérées, notamment dans le secteur public. La hausse des prix à la consommation tendant à faiblir au cours de 2001, la progression des salaires réels a soutenu l’expansion du revenu disponible et des dépenses de consommation...

  • L’économie de la Nouvelle-Zélande se montre performante après avoir surmonté les effets de la crise asiatique de 1997. Les taux de croissance ont dépassé 5 pour cent par an tout au long de 1999 et au début de 2000 et, après avoir marqué une courte pause en 2000, se sont maintenus à un niveau relativement satisfaisant au cours de l’année écoulée (graphique 1). L’activité a été dopée par les termes de l’échange, les prix des principales exportations n’étant pas en phase avec les prix mondiaux des produits de base jusqu’à la fin de 2001 (graphique 2). Elle a également bénéficié de l’association peu ordinaire d’un faible taux de change et de prix élevés à l’exportation, d’où des les prix extrêmement favorables en monnaie locale. Autre moteur de l’activité, la croissance raisonnable du volume des exportations, en dépit d’une progression moins spectaculaire des exportations de produits manufacturés. Les exportations de produits agricoles ont été stimulées par une excellente campagne agricole, et la faiblesse du dollar néo-zélandais a donné un net coup de fouet au tourisme, au moins jusqu’en septembre 2001. Depuis lors cependant, les prix et les volumes des exportations ont fortement baissé. L’amélioration des revenus agricoles a néanmoins commencé à se répercuter sur le reste de l’économie, et ce concours de circonstances a permis à la vigoureuse demande intérieure d’amortir les effets du choc externe du 11 septembre...

  • A l’heure actuelle, la politique monétaire comme la politique budgétaire stimulent modérément l’activité économique. Les taux d’intérêt ont été abaissés progressivement à partir du premier semestre 2001, lorsqu’il est apparu peu à peu que les tensions inflationnistes importées ayant provoqué la hausse du taux général d’inflation n’étaient que partiellement répercutées sur les prix intérieurs et que l’on a commencé à constater un tassement de la demande mondiale. Les taux d’intérêt ont été de nouveau réduits après le 11 septembre, les incertitudes entourant la situation mondiale se faisant plus fortes. Néanmoins, l’assouplissement de la politique monétaire a été prudent, compte tenu du degré élevé d’utilisation des capacités et du bas niveau du chômage. Cette approche s’est révélée efficace pour stabiliser la confiance interne tout en maîtrisant l’inflation sousjacente. Les risques négatifs s’étant atténués ces derniers mois, la Banque centrale a adopté peu à peu une orientation monétaire plus neutre. Entre-temps, conformément à l’orientation à moyen terme de la politique budgétaire, le gouvernement a laissé jouer les stabilisateurs automatiques, s’abstenant de modifier notablement ses programmes de dépenses de fonctionnement. Toutefois, au cours des trois années écoulées, les dépenses en capital ont eu tendance à croître et ce mouvement devrait se poursuivre au cours des prochaines années. Néanmoins, les plans à moyen terme tablent encore sur une légère progression des excédents d’exploitation dans les années à venir...

  • L’ambitieux programme de réforme budgétaire engagé par la Nouvelle- Zélande à la fin des années 80 visait à améliorer la qualité et réduire le niveau des dépenses publiques. Il s’agissait de modifier le rôle de l’État, redynamiser le secteur public puis, quelques années plus tard, mettre en place un cadre d’action fondé sur la transparence afin de mieux contrôler les dépenses depuis le sommet jusqu’à la base. Dans l’ensemble, ces mesures ont été couronnées de succès. Les réformes ont commencé par l’un des programmes de transformation en sociétés commerciales et de privatisation d’entités publiques parmi les plus ambitieux des pays de l’OCDE, qui, conjugué à un souci d’efficience, a permis de ramener les dépenses de l’administration centrale de plus de 50 pour cent du PIB en 1986 à moins de 40 pour cent actuellement. Les comptes d’exploitation de l’administration centrale sont devenus excédentaires en 1994 et le sont restés depuis lors, notamment grâce au cadre applicable aux dispositions budgétaires. La Nouvelle-Zélande est également allée plus loin que bien d’autres pays sur le plan des réformes de la gestion publique, en supprimant la plupart des contrôles sur l’utilisation des ressources et en donnant aux dirigeants une grande latitude en matière de gestion, tout en les rendant responsables des résultats obtenus. En conséquence, les meilleurs organismes publics de la Nouvelle-Zélande sont parmi les plus performants du monde...

  • La croissance de l’économie néo-zélandaise au cours des dernières années soutient favorablement la comparaison avec les résultats observés  jusqu’au milieu des années 80, époque à laquelle le pays s’est lancé dans un vaste programme de réformes macro et microéconomiques. Ces réformes ont eu de profondes répercussions sur la stabilité macroéconomique et l’efficience générale du système économique, mais il a fallu un certain temps pour que l’amélioration se reflète dans les chiffres de la productivité. La première vague de réformes a eu d’abord un effet restrictif sur la production, en rendant obsolète une partie du capital physique et du capital humain. Puis, pendant quelques années, vers le milieu des années 90, le pays a enregistré des taux élevés de croissance du PIB grâce à la rapide augmentation de la consommation de travail. C’est seulement à la fin des années 90 que l’on a constaté une accélération des gains de productivité de la maind’œuvre. Malgré cela, les taux de croissance sont loin d’être spectaculaires comparativement à ceux d’autres pays ayant entrepris de vastes réformes structurelles (par exemple, l’Australie, l’Irlande et certains pays scandinaves). Ainsi, bien qu’il semble que l’on ait mis un terme à la baisse relative du revenu par habitant par rapport à la moyenne de l’OCDE (voir graphique 1, chapitre I), la reconquête espérée du terrain perdu au cours des précédentes décennies ne s’est pas encore matérialisée. Face à ce constat relativement mitigé, de nombreuses tentatives ont été faites pour réunir des données plus précises sur les performances économiques récentes de la Nouvelle-Zélande, en même temps que s’engageait un débat animé sur les raisons profondes de l’incapacité du pays à rattraper son retard et sur les conséquences à en tirer pour l’action des pouvoirs publics...