Les pressions exercées sur l’environnement se sont atténuées, mais restent significatives. Au cours des dix dernières années, le Japon a su découpler les principales pressions environnementales de sa croissance économique, au demeurant modérée, tandis que son vieillissement et son déclin démographiques se sont poursuivis. Il lui reste toutefois des défis à relever, en continuant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), en améliorant la circularité des ressources et en inversant le recul de la biodiversité, en accord avec ses engagements nationaux et internationaux, et en assurant parallèlement sa résilience face au changement climatique.
Le Japon s’est doté de solides capacités pour gérer les répercussions grandissantes des phénomènes météorologiques extrêmes liés au dérèglement climatique. Il possède un dispositif national bien développé d’adaptation au changement climatique, de prévention de la morbidité liée à la chaleur et de gestion des risques de catastrophe. Les autorités nationales fournissent des orientations et des informations aux collectivités territoriales, aux entreprises et aux particuliers pour les aider à investir dans l’adaptation et à planifier celle-ci, notamment en recourant à des solutions fondées sur la nature.
Le Japon a renforcé ses engagements climatiques, mais il doit accélérer la réduction des émissions de GES. Les objectifs fixés pour 2030 (baisse des émissions de 46 % par rapport au niveau record de 2013) et 2050 (neutralité carbone) sont plus ambitieux que les précédents. Les émissions de GES ont diminué de 19 % entre 2013 et 2022, mais le pays devra accélérer leur réduction pour atteindre ses objectifs. Sa forte dépendance à l’égard des énergies fossiles et sa faible autosuffisance énergétique ne lui facilitent pas la tâche. L'instauration de budgets carbone contraignants et la création d’un organisme consultatif indépendant pourraient l’aider à mettre ses politiques publiques en phase avec ses objectifs à long terme.
La circularité des ressources peut appuyer les efforts de décarbonation du Japon. À la faveur des mesures prises pour promouvoir la circularité, le pays a réussi à ramener la production de déchets municipaux par habitant à un niveau inférieur de plus d’un tiers à la moyenne de l’OCDE et à remplacer presque entièrement la mise en décharge par l’incinération avec valorisation énergétique. En revanche, le taux de recyclage des déchets municipaux reste faible, à environ 20 %, et le Japon produit de grandes quantités de déchets plastiques et électroniques. Il pourrait fixer des objectifs plus ambitieux et étendre les mesures visant à réduire la production de déchets plastiques et à stimuler le recyclage des déchets municipaux et électroniques.
Le Japon a redoublé d’efforts pour atténuer les pressions exercées sur la biodiversité, mais un meilleur alignement des politiques s’impose. La dégradation des écosystèmes forestiers, dulcicoles et urbains s’est stabilisée, mais les écosystèmes agricoles et marins demeurent soumis à des pressions. Plus de 20 % des terres et 13 % des espaces maritimes sont protégés. Le Japon s’emploie à étendre les zones de conservation afin d’atteindre l’objectif de 30 % fixé pour 2030. Pour y parvenir, il devra assurer une gestion efficace et créer des incitations pour le secteur privé, par exemple au travers de paiements pour services écosystémiques. La certification des efforts de conservation des collectivités locales et des acteurs privés, les subventions en faveur de l’agriculture respectueuse de l’environnement et le durcissement des règlements de pêche vont dans le bon sens. Cependant, la majeure partie du soutien à l’agriculture reste liée à la production et à l’utilisation d'intrants, et les carburants des navires de pêche sont subventionnés, ce qui montre la nécessité de réformes pour réduire les risques environnementaux.