• Les vaccins sont un moyen efficace et rentable de se protéger contre les maladies infectieuses. La communauté scientifique mondiale s’accorde à dire que le moyen le plus efficace de vaincre le COVID‑19, par exemple, est la vaccination de masse des populations du monde entier.

  • La sécurité des prescriptions peut être utilisée comme un indicateur de la qualité des soins de santé, en venant compléter les informations relatives à la consommation et aux dépenses (Chapitre 9). La surconsommation, la sous-consommation ou le mauvais usage des médicaments prescrits peuvent être à l’origine d’importants risques pour la santé et entraîner des dépenses inutiles. C’est le cas des opioïdes et des antibiotiques, par exemple.

  • Étant donné l’importance de prendre en considération l’avis de la population pour perfectionner les systèmes de santé et améliorer la qualité des soins, les pays ont intensifié leurs efforts d’élaboration d’indicateurs fondés sur les déclarations des patients et de suivi de ces indicateurs ces dernières années. Dans de nombreux pays, des organisations spécifiques ont été créées ou des institutions existantes ont été identifiées et chargées de mesurer et de rapporter les expériences des patients en matière de soins de santé. Cela s’est souvent traduit par une collecte régulière de données relatives au vécu des patients et par des procédures normalisées d’analyse et de diffusion des données.

  • Les soins primaires sont souvent le premier point de contact des personnes avec les systèmes de santé. Leurs fonctions incluent la promotion de la santé et la prévention des maladies ; la gestion des nouveaux problèmes de santé ; le traitement de la majorité des cas sans complications ; la gestion des affections de longue durée et l’aiguillage des patients vers des services hospitaliers lorsque cela est nécessaire. L’un des principaux objectifs des soins primaires est de maintenir les personnes en bonne santé en leur fournissant un lieu de soins stable sur le long terme, en prenant en charge les affections courantes, en adaptant et en coordonnant les soins des personnes dont les besoins sont multiples et en favorisant l’autogestion des patients. Des soins primaires de qualité permettent donc d’améliorer la santé, de réduire les inégalités socio‑économiques sur le plan de la santé et de faire en sorte que les systèmes de soins de santé soient centrés sur la personne, tout en faisant un meilleur usage des ressources de santé (OCDE, 2020[14]).

  • La gestion efficace du diabète est une priorité de santé publique, dans la mesure où plus de 463 millions de personnes souffrent de cette maladie dans le monde. Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque l’organisme n’est plus capable de réguler les niveaux excessifs de glucose dans le sang. Le diabète a causé 4.2 millions de décès en 2019, et on prévoit que, d’ici à 2045, jusqu’à 700 millions d’adultes seront diabétiques (International Diabetes Federation, 2020[18]). Il est une cause majeure de maladie cardiovasculaire, de cécité, d’insuffisance rénale et d’amputation d’un membre inférieur.

  • La mortalité imputable à une maladie coronarienne a considérablement diminué ces dernières décennies (voir l’indicateur « Mortalité due aux maladies cardiovasculaires » au chapitre 3). La réduction du tabagisme (voir l’indicateur « Tabagisme chez les adultes » au chapitre 4) et l’amélioration du traitement des maladies cardiaques y ont contribué (OCDE, 2015[23]). Malgré ces progrès, l’IAM (ou crise cardiaque) reste la principale cause de décès d’origine cardiovasculaire dans de nombreux pays de l’OCDE, ce qui souligne la nécessité de réduire davantage les facteurs de risque et d’améliorer la qualité des soins (OCDE/The King's Fund, 2020[24]). La crise du COVID‑19 a également mis en évidence la nécessité de préserver l’accès des personnes faisant un IAM à des soins intensifs de qualité lorsqu’elles arrivent aux urgences.

  • L’AVC est l’une des principales causes de décès, représentant 7 % des décès dans l’ensemble des pays de l’OCDE en 2019 (voir les indicateurs « Principales causes de mortalité » et « Mortalité due aux maladies cardiovasculaires » au chapitre 3). Ils surviennent lorsque l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau est interrompue, ce qui entraîne une nécrose (mort cellulaire) de la partie atteinte. Parmi les deux types d’AVC, environ 85 % sont ischémiques (causés par l’obstruction d’un vaisseau sanguin) et 15 % sont hémorragiques (causés par la rupture d’un vaisseau sanguin). La pandémie de COVID‑19 a eu jusqu’à présent un effet variable sur l’accès aux soins et sur la qualité des soins s’agissant des patients victimes d’un AVC dans les pays de l’OCDE.

  • La réparation d’une fracture de la hanche est généralement une procédure d’urgence. En effet, les données tendent à démontrer qu’une intervention chirurgicale pratiquée à un stade précoce, à savoir dans les 48 heures, améliore les résultats chez les patients et limite le risque de complications. De nombreux facteurs, dont le nombre de blocs opératoires dont disposent les hôpitaux, le flux et l’accès ainsi que les interventions politiques ciblées, influent sur le délai d’intervention. En 2019, près de 80 % des patients des pays de l’OCDE admis pour une fracture de la hanche ont été opérés dans les deux jours (). Le COVID‑19 a eu un impact significatif sur la capacité et la charge hospitalière. Parmi les pays qui ont été en mesure de fournir des données pour 2020, la Lettonie a enregistré une amélioration et la Lituanie une réduction, tandis que les taux de l’Irlande, de l’Islande et du Portugal sont restés proches de ceux de 2019.

  • « Il convient avant tout de ne pas nuire » : tel est l’un principes fondamentaux de l’exercice de la médecine. Au demeurant, la sécurité des patients demeure l’une des questions de santé les plus pressantes pour l’information du public et la poursuite de l’action des pays membres de l’OCDE. Plus de 15 % des dépenses et de l’activité des hôpitaux des pays de l’OCDE seraient imputables au traitement des patients qui sont victimes d’un événement portant atteinte à leur sécurité, la plupart du temps évitable (Slawomirski, Auraaen et Klazinga, 2017[33]). Le COVID‑19 a mis en évidence la vulnérabilité persistante des systèmes de prestation de santé et le risque réel de préjudice pour les patients, notamment le risque d’infections nosocomiales (G20 Health & Development Partnership, 2021[34]). En 2021, l’Assemblée mondiale de la santé a approuvé le Plan d’action mondial pour la sécurité des patients 2021‑30 visant à donner une orientation stratégique aux mesures concrètes à prendre par les pays, les organisations partenaires, les établissements de soins et les organisations internationales pour garantir des systèmes de soins de santé plus sûrs (OMS, 2021[35]).

  • Il est possible d’utiliser les mesures de la culture de la sécurité des patients du point de vue des soignants ainsi que le vécu en matière de sécurité déclaré par les patients, les indicateurs classiques de sécurité des patients (voir l’indicateur « Sécurité des soins intensifs – les complications chirurgicales et les traumatismes obstétricaux ») et les indicateurs de résultats sur le plan de la santé (voir, par exemple, l’indicateur « Mortalité après un infarctus aigu du myocarde ») pour donner une vision holistique de l’état de la sécurité au sein des systèmes de santé.

  • La charge de la maladie mentale est considérable, touchant une personne sur deux à un moment de leur vie (voir l’indicateur « Santé mentale » au chapitre 3). Depuis le début de la crise du COVID‑19, les niveaux de souffrance psychique ont augmenté, et la prévalence de l’anxiété et de la dépression a même doublé dans certains pays (OCDE, 2021[39]). Les coûts économiques associés aux troubles mentaux représentent plus de 4.2 % du produit intérieur brut (PIB) ; si certains découlent directement des traitements, d’autres sont liés indirectement à la baisse des taux d’emploi et à la réduction de la productivité (OCDE, 2021[40]). Des soins de qualité prodigués à temps peuvent améliorer les résultats et faire diminuer le nombre de suicides et la surmortalité chez les personnes atteintes de troubles mentaux.

  • Le cancer du sein est le cancer dont l’incidence est la plus élevée chez les femmes dans l’ensemble des pays de l’OCDE, et représente la deuxième cause de décès par cancer la plus fréquente chez les femmes (voir l’indicateur « Incidence du cancer et mortalité » au chapitre 3). Bien que la qualité et les résultats de la prise en charge du cancer du sein se soient généralement améliorés ces dernières années, comme le montrent les estimations de survie améliorées, la pandémie de COVID‑19 peut avoir un impact négatif sur les résultats du traitement du cancer du sein dans les pays de l’OCDE.

  • Afin d’améliorer les résultats médiocres en matière de traitement du cancer (voir l’indicateur « Principales causes de mortalité », chapitre 3), de nombreux pays de l’OCDE ont intensifié leurs efforts de lutte contre le cancer. Par exemple, l’engagement politique renouvelé de l’UE s’exprime dans son Plan européen pour vaincre le cancer. Cependant, la pandémie de COVID‑19 a perturbé la prévention primaire et secondaire, le diagnostic et le traitement des cancers dans une mesure variable. Les pays de l’OCDE pourraient donc avoir du mal à continuer d’améliorer les résultats en matière de traitement du cancer.

  • Malgré les efforts déployés au niveau national pour faciliter les transitions de soins et améliorer l’interaction entre les prestataires, les systèmes de santé demeurent fragmentés lors de la fourniture des soins. Des travaux récents de l’OCDE montrent à quel point une mauvaise intégration empêche d’exploiter tout le potentiel des soins de santé (OCDE, 2020[14]). Cela vaut tout particulièrement pour ceux qui transitent entre les cadres de soins avec des problèmes de santé complexes, comme la maladie mentale (OCDE, 2021[39]). Un manque de coordination est également à déplorer entre soins de santé, soins de longue durée et action sociale (OCDE, 2020[56]). Ces défaillances ont été amplifiées par la pandémie de COVID‑19, la fragmentation des soins entre les hôpitaux et le milieu extrahospitalier nuisant à la continuité des soins et compromettant la fourniture de soins sans risque aux populations les plus vulnérables (OCDE, 2020[57]).