Table of Contents

  • Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE présentent une évaluation annuelle des principales évolutions et perspectives des marchés du travail des pays membres. Chaque édition contient également des chapitres consacrés à des aspects spécifiques du fonctionnement des marchés du travail et à leurs implications pour l’action publique, afin de promouvoir des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Les thèmes abordés cette année sont les jeunes vulnérables, la qualité des emplois, l’utilisation des compétences au travail, les effets à court terme des réformes structurelles et les disparités entre hommes et femmes sur le marché du travail dans les économies émergentes. Des statistiques de référence sont également disponibles.

  • Le rétablissement du marché du travail se poursuit après la récession, mais de manière lente et douloureuse dans de nombreux pays de l’OCDE. Si la montée du chômage provoquée par la crise s’inverse, peu de progrès ont été accomplis pour rattraper le retard accumulé au niveau des salaires. On observe encore, dans trois quarts des pays de l’OCDE, soit un écart de chômage significatif (avec un taux de chômage supérieur de 2 points de pourcentage ou plus au niveau constaté avant la crise), soit un retard des salaires important (avec des salaires moyens inférieurs de 5 % au moins au niveau qu’ils auraient atteint si la croissance tendancielle enregistrée en 2000-07 s’était maintenue), voire les deux.

  • La situation du marché du travail continue de s’améliorer dans les pays de l’OCDE et le taux d’emploi devrait renouer, en 2017, avec le niveau constaté avant la crise financière mondiale, soit près de dix ans après. Néanmoins, la reprise est toujours inégale et le chômage reste bien trop élevé dans un grand nombre de pays européens membres de l’OCDE. Même dans les pays où les ressources de main-d’œuvre inutilisées ont disparu, des inquiétudes persistent quant à la piètre qualité des emplois et aux inégalités marquées constatées sur le marché du travail. Les travailleurs qui avaient perdu leur emploi pendant la récession sont nombreux à avoir retrouvé du travail, mais la croissance des salaires reste morose et le stress au travail touche de nombreuses personnes. Souvent, les travailleurs dont l’emploi avait été supprimé pendant la récession dans le secteur manufacturier et la construction ont découvert que leurs qualifications et leur expérience ne leur permettaient pas d’accéder aux emplois mieux rémunérés créés dans le secteur des services.

  • Le présent chapitre propose une vue d’ensemble des évolutions récentes du marché du travail et des perspectives à court terme, et en analyse les implications pour l’action publique, en particulier la nécessité de mieux aider les jeunes les plus vulnérables à s’insérer sur le marché du travail et à progresser dans leur carrière. Il met l’accent sur plusieurs domaines de préoccupation des gouvernements, notamment la persistance d’un chômage élevé dans les pays où la reprise du marché du travail est plus lente ; les conséquences de l’évolution récente des salaires sur la possibilité d’obtenir une reprise économique complète et une amélioration du niveau de vie des travailleurs ; l’évolution de la composition des emplois et ses répercussions sur l’adéquation entre les actifs et des emplois mettant à profit les compétences de ces derniers ; l’évolution de la qualité de l’emploi, notamment sous l’impact de la crise, et les changements récents touchant les perspectives professionnelles des catégories vulnérables, en particulier des jeunes peu qualifiés.

  • Le présent chapitre analyse les modalités de l’utilisation des compétences au travail, son importance pour les travailleurs et l’économie dans son ensemble, et ses principaux déterminants. Il s’appuie sur les données disponibles pour les 28 pays de l’OCDE qui ont participé à l’Évaluation des compétences des adultes. Alors qu’elle exerce une influence tout aussi déterminante que l’acquisition des compétences sur les résultats économiques des individus et des pays, l’utilisation des compétences au travail est moins étudiée. Après avoir expliqué les méthodes utilisées pour mesurer l’utilisation des compétences au travail, le chapitre examine les modalités d’utilisation des compétences au travail et les variations constatées d’un pays à l’autre. Il met ensuite en évidence l’impact significatif de l’utilisation des compétences sur la productivité, le salaire et la satisfaction professionnelle. Il analyse également plusieurs déterminants de l’utilisation des compétences, y compris les  pratiques professionnelles performantes , la mondialisation et la délocalisation, et les institutions du marché du travail. Enfin, il conclut en proposant des pistes d’action pour améliorer l’utilisation des compétences, en s’appuyant sur des exemples concrets par pays et sur les conclusions empiriques de l’analyse.

  • Il est largement admis que des réformes structurelles bien conçues des marchés de produits et des marchés du travail peuvent avoir des effets positifs à long terme. Pourtant, les réformes structurelles supposent souvent un important redéploiement des ressources susceptible d’entraîner des ajustements coûteux, notamment sur le marché du travail. Le présent chapitre étudie des séries temporelles longues de données sectorielles pour un groupe de pays de l’OCDE, afin d’analyser les effets à court terme sur le marché du travail des réformes visant à limiter les barrières à l’entrée et le coût des licenciements. Il montre que ces deux mesures entraînent des pertes d’emploi transitoires non négligeables en moyenne, résultat confirmé par des analyses complémentaires tirées de trois études de cas portant sur trois réformes récemment mises en œuvre de la législation sur la protection de l’emploi (LPE). L’intensité de ces effets varie en fonction de la structure du secteur et du marché du travail, mais aussi de la conjoncture. Le chapitre examine aussi différentes actions possibles pour limiter ces coûts, dont l’applicabilité et la pertinence peuvent varier d’un pays à l’autre.

  • Malgré les progrès sans précédent accomplis au cours du siècle dernier, il subsiste dans le monde entier des disparités entre hommes et femmes sur le marché du travail, et ces disparités sont particulièrement marquées dans les économies émergentes. Si le nombre d’emplois occupés par des femmes a augmenté, leur qualité ne s’est quant à elle pas améliorée : ces emplois restent de moins bonne qualité que ceux occupés par les hommes. Le présent chapitre dresse un état des lieux des écarts actuels sur le marché du travail dans seize économies émergentes qui représentent à elles seules plus de la moitié de la population mondiale. Il décrit les tendances récentes observées pour un large éventail de résultats sur le marché du travail et propose une réflexion sur les principaux facteurs à l’origine de ces tendances. Il analyse et explique l’écart de rémunération entre les sexes qui subsiste dans le monde. Il s’appuie sur des travaux empiriques réalisés à partir de plusieurs sources, dont l’Enquête mondiale sur les valeurs, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), le sondage Gallup World Poll, les enquêtes nationales sur la population active et les enquêtes sur l’utilisation du temps. À partir de ces nombreuses données, il présente une série complète de moyens d’action à envisager pour combler les écarts entre les sexes.

  • Les tableaux de l’annexe statistique présentent les données disponibles pour les 34 pays membres de l’OCDE. Les données pour l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Indonésie, la Lettonie et la Lituanie sont incluses dans les tableaux lorsqu’elles sont disponibles.