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  • La mobilité sociale est un objectif politique majeur de la promotion vers des économies et des sociétés inclusives. Il n’est pas étonnant que de nombreux immigrés se retrouvent régulièrement face à des difficultés particulières pour progresser sur l’échelle des salaires : ils doivent plus souvent surmonter de plus grandes barrières à la mobilité. Entre autre, ils ont été élevés et instruits dans des environnements et des systèmes d’éducation différents, et ils n’ont pas la même maîtrise de la langue du pays d’accueil que les personnes qui y sont nées. Cependant, on pourrait espérer que ces barrières disparaissent au moins pour les enfants d’immigrés nés dans le pays, leur permettant de ce fait de bénéficier des mêmes opportunités de mobilité sociale que leurs pairs. Pourtant, les faits suggèrent que les enfants nés dans le pays de parents immigrés réussissent toujours moins bien que leur homologues avec des parents nés dans le pays, et ce dans beaucoup de pays de l’OCDE, en particulier en Europe. Ce constat est particulièrement préoccupant car les enfants immigrés représentent un groupe important et croissant de la population, et leur intégration est nécessaire à la cohésion sociale et à la prospérité économique.

  • Ce chapitre donne une vue d’ensemble des principaux résultats d'un projet de l'OCDE – financé par la Commission européenne – qui analyse la façon dont le désavantage des parents immigrés affecte la situation de leurs enfants dans les pays de l'UE et de l'OCDE, en comparaison avec les parents nés dans le pays et leurs enfants.

  • La présente étude bibliographique, qui s’inscrit dans une perspective intergénérationnelle, a pour objet d’isoler les principaux facteurs qui agissent sur la transmission du statut socioéconomique entre les parents immigrés et leurs enfants. Elle s’ouvre sur un examen des caractéristiques familiales pour comprendre comment le nombre d’enfants d’une fratrie, la durée de séjour des parents dans le pays d’accueil, leur maîtrise de la langue et leurs attentes en matière d’éducation influencent la mobilité intergénérationnelle. Nous verrons après cela comment cette mobilité se conjugue avec une enfance dans un quartier défavorisé. Suivra un balayage de différents facteurs associés à l’école, comme la fréquentation d’un établissement accueillant une forte proportion d’élèves issus de l’immigration, certains aspects institutionnels, tels que l’éducation des jeunes enfants et les dispositifs d’orientation dans le secondaire, ou encore la connaissance que les parents ont du système scolaire et les attentes et comportements des enseignants. La fin du chapitre sera consacrée à trois facteurs, étrangers à l’instruction, qui ont eux aussi une incidence sur la mobilité intergénérationnelle sur le marché du travail : l’entrée dans la vie active des personnes issues de l’immigration, leur répartition selon les secteurs d’activité et la discrimination dont elles peuvent être l’objet à l’embauche et dans le cadre professionnel.

  • Ce chapitre examine la potentielle transmission intergénérationnelle de désavantage éducatif des parents immigrés ayant un niveau d’éducation inférieur aux parents nés dans le pays. La première partie compare le niveau d’éducation de trois groupes d’élèves : ceux qui ont au moins un parent qui est né dans le pays d’accueil ; ceux qui ont deux parents nés dans l’Espace économique européen (EEE); et ceux avec deux parents nés en dehors de l’EEE. La deuxième partie porte sur la performance des élèves à l’école. Elle vise à évaluer l’ampleur de l’influence des caractéristiques socioéconomiques des parents sur les résultats des différents groupes d’élèves. La section examine également la probabilité que les élèves « réussissent contre toute attente » et d’autres facteurs influençant les résultats scolaires, tels que la maîtrise de la langue et la concentration d’élèves défavorisés à l’école. Enfin, la troisième partie compare les aptitudes en lecture, calcul et en résolution de problèmes entre les personnes nées dans le pays dont les parents sont également nés dans le pays et les personnes nées dans le pays dont les parents sont nés à l’étranger.

  • Ce chapitre analyse les aspects intergénérationnels de l’intégration des jeunes issus de l'immigration sur le marché du travail en Europe. Il commence par étudier, en fonction du niveau d’instruction des parents, les résultats professionnels de trois grands groupes d’individus adultes nés dans le pays : ceux dont les parents sont nés dans le pays, ceux dont les parents sont nés dans l’UE, et ceux dont les parents sont nés en dehors du l’UE. L’accent est mis sur le niveau d’instruction des parents, mais des caractéristiques individuelles sont aussi prises en considération. Dans une deuxième partie, le présent chapitre étudie la mobilité professionnelle en analysant dans quelle mesure les adultes occupent des emplois qui exigent des compétences supérieures à celles que leurs parents devaient posséder pour exercer leur métier. Comme dans la section précédente, l’analyse vise à déterminer si les individus nés dans le pays de parents immigrés sont plus ou moins mobiles sur le plan professionnel. Enfin, le chapitre analyse la transmission intergénérationnelle de la vulnérabilité économique, en mettant l’accent sur les individus qui se situent en bas de l’échelle et sur la perpétuation de ce handicap d’une génération à l’autre.