8. Formation propre à l’entreprise

L’investissement dans la formation permet aux collaborateurs d’acquérir les compétences et les qualifications dont les entreprises ont besoin. La formation contribue à améliorer les performances des travailleurs et à renforcer leur capacité à s’adapter aux évolutions technologiques et organisationnelles ; elle a en outre un effet gratifiant qui permet de les fidéliser et, plus généralement, favorise la croissance de la productivité. Du point de vue des travailleurs, la formation peut ouvrir la voie à des augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail et de nouvelles perspectives d’emploi et d’évolution de carrière. Enfin, elle réduit le risque de licenciement et accroît les chances de trouver un emploi après une période de chômage, ou de changer de métier.

L’investissement des entreprises dans les différents types de formation dépend de plusieurs facteurs : conjoncture, structure des secteurs, caractéristiques des entreprises, répartition des salaires, existence de frictions sur le marché du travail et nature des formations proposées (formation professionnelle ou générale).

Dans les pays considérés, en moyenne 61 % des travailleurs avaient suivi une formation formelle et/ou en cours d’emploi au moins une fois au cours de la période 2011-12. On note toutefois des différences marquées en termes de part des travailleurs formés (34 % en Italie contre 77 % en Finlande) et de volume d’investissement. Si, en moyenne, l’investissement dans la formation formelle et en cours d’emploi s’élève respectivement à 0.7 % et 1.6 % de la valeur ajoutée totale, l’intensité d’investissement double lorsque les deux types de formation sont proposés conjointement. Le Danemark présente le pourcentage d’investissement le plus élevé dans la formation formelle (1.8 %), la Corée, dans la formation en cours d’emploi (2.8 %) et l’Australie, dans les deux types réunis (6.3 %).

Dans la plupart des pays, les entreprises opérant dans les secteurs des services investissent une part plus importante de la valeur ajoutée dans la formation que dans le secteur manufacturier (6.3 % contre 4.2 % en moyenne). Le constat est similaire pour les petites et moyennes entreprises (PME). En revanche, dans la moitié des pays étudiés, les grandes entreprises manufacturières investissent une part plus importante de la valeur ajoutée dans la formation que les grandes entreprises de services. Les différences deviennent marquées au niveau sectoriel : les valeurs médianes de l’ensemble des pays varient entre moins de 1 % (dans l’immobilier) et plus de 12 % (dans l’éducation) de la valeur ajoutée brute sectorielle, et le décile supérieur des investisseurs dépensent jusqu’à 30 fois plus que le décile inférieur au sein d’un même secteur.

Définitions

La formation formelle correspond à la formation dispensée dans un cadre organisé, extérieur à l’environnement professionnel, sanctionnée par un diplôme délivré par un établissement d’enseignement (mastère en sciences de type MSc ou licence universitaire, par exemple). La formation en cours d’emploi est un mode de formation structuré, dispensé au sein ou en dehors de l’entreprise (à l’instar d’une formation à la programmation informatique dans un établissement de formation professionnelle). En règle générale, elle ne donne pas lieu à l’obtention d’un diplôme ; elle peut se dérouler, ou non, pendant les heures de travail.

Mesurabilité

Ces indicateurs expérimentaux opèrent une distinction entre les différents types de formation (à savoir la formation formelle, la formation en cours d’emploi – représentées ici –, et la formation informelle). Cette dernière se définit comme la formation résultant des activités quotidiennes des employés sur le lieu de travail, notamment l’apprentissage par la pratique et par les pairs et/ou les superviseurs. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans les estimations, en particulier : qui parraine la formation (l’entreprise, l’employé ou les deux), son utilité au regard de l’emploi actuel du collaborateur, le fait que la formation ait lieu pendant les heures de travail ou en dehors, ou encore les caractéristiques de l’entreprise et du secteur concernés. Les statistiques sont calculées suivant une approche basée sur les dépenses, en intégrant à la fois les coûts directs et les coûts d’opportunité (tels que les heures non travaillées consacrées à la formation). Les chiffres afférents à l’investissement émanent de sources diverses, notamment : le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC) de l’OCDE, les enquêtes sur la population active et sur la formation professionnelle continue, et les comptes nationaux. Pour plus d’informations sur les indicateurs relatifs à la formation informelle et sur la méthodologie utilisée, voir Squicciarini et al. (2015).