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  • Depuis la publication de l’Étude économique de l’OCDE pour 1999-2000, l’économie russe a connu un certain nombre d’évolutions favorables. La production, l’emploi, la consommation et l’investissement ont nettement progressé. En 2000-01, le PIB a augmenté de près de 15 pour cent et la formation de capital fixe de près de 25 pour cent. Le chômage est tombé de 13 pour cent à la fin de 1999 à un chiffre que l’on peut estimer à 8 pour cent au milieu de 2001. Les revenus réels se sont redressés plus lentement depuis la crise de 1998 que la production et l’emploi, mais ils ont amorcé une sensible progression en 2000 et 2001. La croissance récente a mis fin à plusieurs années de déclin économique, en ramenant le PIB en 2001 presque au niveau observé en 1993.

  • Après une décennie difficile de déclin économique, d’instabilité et de problèmes sociaux, l’économie russe a fait preuve d’une capacité de récupération remarquable au cours de la période récente, allant même jusqu’à dépasser les prévisions les plus optimistes en 1998-99. Une croissance économique très soutenue entre 1999 et 2001 a permis d’effacer les années de déclin, le PIB retrouvant en 2001 un niveau pratiquement équivalent à celui qui avait été officiellement enregistré en 1993. Par ailleurs, le gouvernement est parvenu à éliminer les déficits budgétaires chroniques du passé et la banque centrale a réussi à assurer dans une large mesure la stabilité macroéconomique et la crédibilité de la politique monétaire. Si les revenus des ménages et les niveaux de vie n’ont pas suivi, ils ont néanmoins marqué des signes d’amélioration ces dernières années. Quant au secteur bancaire, il s’est lui aussi redressé après la crise de 1998.

  • Dans la quasi-totalité des économies en transition relativement performantes, les nouvelles petites entreprises privées ont été le moteur principal de la croissance, absorbant les ressources de l’État et des anciens secteurs étatiques et affichant un dynamisme remarquable dans le contexte d’une concurrence acharnée et de contraintes budgétaires rigoureuses54. D’après certaines études, la création de nouveaux établissements dynamiques, généralement de petite taille, sur les « ruines » des anciennes entreprises a été le moteur essentiel du processus global de restructuration et de la croissance de la productivité55. De plus, un secteur des petites entreprises dynamiques réduit les coûts sociaux de la transition en absorbant les travailleurs licenciés par les grandes entreprises en pleine restructuration.

  • Le gaz naturel et l’électricité occupent une place centrale dans l’économie russe. De prime abord, l’immensité des dimensions et des perspectives de ces deux secteurs est frappante. La Russie possède un tiers environ des réserves mondiales de gaz naturel, pour l’essentiel dans 20 grands gisements, et elle fournit actuellement un quart de la totalité du gaz mis sur le marché mondial. Quant à son infrastructure électrique, constituée de centrales qui représentent une puissance de 214.3 millions de kilowatts, d’un réseau haute tension de 43.4 milliers de kilomètres et d’un réseau basse tension de 2 627 milliers de kilomètres, c’est la plus grande du monde. La production d’électricité russe se place au deuxième rang mondial, après celle des États-Unis. Environ 30 pour cent du total des recettes budgétaires fédérales provenaient de la taxation du gaz et de l’électricité en 2000, et le gaz naturel comptait également pour 20 pour cent dans le total des recettes d’exportation de la Russie. Alors que l’on assistait, dans l’économie russe, à l’effondrement de la plupart des branches industrielles pendant la majeure partie des années 90, la production de gaz est demeurée relativement stable et le secteur de l’électricité a conservé une capacité de production plus que suffisante pour répondre à la demande (graphique 21). Le gaz et l’électricité sont, de surcroît, très étroitement liés en Russie, non seulement parce qu’il s’agit de sources d’énergie qui peuvent se substituer l’une à l’autre, mais aussi parce que près de 40 pour cent du gaz naturel fourni dans le pays servent à produire de l’électricité.

  • Dans un pays aussi vaste et aussi diversifié que la Fédération de Russie, l’environnement économique sera toujours fondamentalement tributaire des politiques et des activités des instances publiques régionales et locales. Par conséquent, tous les éléments de nature à fausser les incitations des agents des administrations infranationales peuvent avoir un effet négatif sur le développement économique et institutionnel, dans pratiquement tous les secteurs. Les chapitres II et III de cette Étude ont été consacrés à deux de ces secteurs : l’énergie, et les petites entreprises et l’entreprenariat. Les mécanismes d’incitation influant sur le comportement des instances publiques régionales et locales ont souffert d’un ensemble de problèmes liés au fédéralisme budgétaire. C’est pourquoi l’Étude économique de l’OCDE consacrée à la Fédération de Russie (OCDE, 2000) a mis l’accent sur le fédéralisme budgétaire, en soulignant son caractère crucial pour l’efficacité future de toute stratégie de réforme structurelle185. Un document ultérieur de l’OCDE a analysé certaines évolutions postérieures des relations interbudgétaires en Russie et a précisé quelles pouvaient être les orientations d’une réforme186. Les deux dernières années ont été riches en événements dans le domaine du fédéralisme budgétaire en Russie, certaines des mesures adoptées ou des projets de réforme restant néanmoins problématiques et très controversés.