L’agriculture joue un rôle clé dans les enjeux environnementaux — des émissions de gaz à effet de serre à l’utilisation de l’eau et à la biodiversité. Le tableau de bord de l’OCDE dédié aux indicateurs agro-environnementaux offre un aperçu de l’évolution des performances environnementales de l’agriculture dans les pays et au fil du temps.
Agriculture et environnement
Les services écosystémiques, comme la pollinisation, la fertilité des sols et la régulation du climat, sont essentiels pour soutenir des systèmes agricoles productifs. Les pratiques agricoles peuvent avoir un impact négatif sur ces services, en raison de la pollution et de la dégradation des sols, de l’eau et des ressources atmosphériques, ou positif, lorsque des pratiques agricoles durables sont adoptées. L’OCDE suit et analyse les liens entre l’agriculture et l’environnement afin de dégager des tendances dans ce domaine et d’aider à la conception de mesures adéquates.

[NOUVEAU] Mesurer l’empreinte environnementale de l’agriculture
Messages clés
Ces dernières années, de nombreux pays de l’OCDE ont accompli des progrès face aux défis environnementaux. En particulier, les agriculteurs de nombreux pays de l’OCDE ont amélioré la gestion des éléments nutritifs, des pesticides et de l’eau, en utilisant moins de ces intrants par unité de surface. Les agriculteurs ont également progressé dans l’adoption de pratiques bénéfiques pour l’environnement, comme le travail de conservation du sol, l’amélioration du stockage des effluents d’élevage et l’analyse des éléments nutritifs du sol.
Malgré tout, il reste encore beaucoup à faire. Dans de nombreux pays de l’OCDE, les populations d’oiseaux des milieux agricoles diminuent, signe d’une perte de biodiversité dans les systèmes agricoles. Les émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac continuent de poser un problème au secteur, qui a enregistré des hausses au cours des dernières décennies.
Les responsables de l’action publique ont un rôle important à jouer dans la résolution de ces problèmes, par exemple en ciblant mieux les mesures agroenvironnementales sur les exploitations ayant les impacts les plus importants sur l’environnement et en réorientant les formes de soutien aux agriculteurs qui génèrent des distorsions afin de soutenir les résultats environnementaux.
Pour aider les pays à améliorer la durabilité de l’agriculture, l’OCDE a élaboré des recommandations sur la façon d’élaborer des politiques agroenvironnementales efficaces par rapport à leur coût, de gérer les problèmes liés à l’eau dans l’agriculture, de relever les défis du changement climatique, et de préserver la biodiversité et de gérer les services écosystémiques liés à l’agriculture. L’OCDE a également apporté des éclairages sur les effets potentiels des politiques agricoles sur l’environnement en repérant les éventuels défauts d’alignement des politiques et en déterminant comment atteindre conjointement les objectifs de durabilité et de croissance de la productivité.
S’il est peu probable qu’il existe une solution « universelle » pour répondre aux préoccupations environnementales dans l’agriculture, les conditions agroécologiques et les préférences du public variant d’un pays à l’autre, les données et analyses de l’OCDE permettent aux responsables de l’action publique de mieux comprendre les liens entre les politiques et les résultats, et d’être mieux à même de les mesurer, afin d’évaluer et d’obtenir de meilleurs résultats sur le plan environnemental avec un bon rapport coût-efficacité.
Pour relever le défi consistant à assurer la production alimentaire d’une population croissante tout en améliorant les performances environnementales, il faut accroître la productivité de l’agriculture en matière d’environnement et de ressources, améliorer les pratiques de gestion des terres, réduire au minimum les rejets polluants, limiter les atteintes à la biodiversité et renforcer les politiques qui évitent le recours aux subventions à la production et aux intrants préjudiciables à l’environnement.
La majorité des pays de l’OCDE ont réformé leurs politiques de soutien pour accroître la part des paiements découplés de la production ou de l’utilisation d’intrants. En outre, nombre d’entre eux subordonnent les paiements directs au respect de la réglementation environnementale et ont mis en place de nouveaux dispositifs de paiements agroenvironnementaux. Les données de l’OCDE indiquent que ces mesures contribuent à améliorer les résultats environnementaux, en réduisant la pollution par les éléments nutritifs et en améliorant la biodiversité des terres agricoles.
Contexte
Les indicateurs agro-environnementaux de l’OCDE donnent un aperçu unique de l’état de l’environnement en agriculture dans un large éventail de pays
Pour suivre et évaluer les performances environnementales de l’agriculture, l’OCDE a mis au point une base de données d’indicateurs agroenvironnementaux (IAE). La base de données de l’OCDE sur les IAE rassemble des données de 1990 à aujourd’hui sur 62 indicateurs (répartis en 11 grands thèmes) pour tous les pays de l’OCDE, plus l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Brésil, la Bulgarie, la Chine, Chypre, la Croatie, la Fédération de Russie, l’Indonésie, l’Inde, le Kazakhstan, Malte, les Philippines, la Roumanie, l’Ukraine et le Viet Nam.
La base de données AEI peut être utilisée pour :
Donner un aperçu de l’état actuel et des tendances des conditions environnementales dans l’agriculture qui pourraient nécessiter des réponses des pouvoirs publics ;
Mettre en évidence les nouveaux défis environnementaux qui se font jour ;
Comparer l’évolution des performances dans le temps et d’un pays à l’autre, en particulier pour aider les responsables de l’action publique à atteindre les objectifs, les seuils et les normes en matière d’environnement lorsqu’ils ont été fixés par les pouvoirs publics ou dans le cadre d’accords internationaux ;
Suivre et évaluer les politiques agricoles ; et
Prévoir les tendances futures.
Les IAE sont librement accessibles et téléchargeables – vous pouvez explorer un thème ou un pays spécifique ci-dessous.