Le rapport 2025 sur les États de fragilité marque 25 ans de travaux de l’OCDE sur la fragilité. Au cours de ces années, l’Organisation n’a eu de cesse de réinterroger la réflexion et la pratique dans le but de promouvoir des politiques publiques et une mise en œuvre efficaces en matière d’action humanitaire, de développement et de recherche de la paix. Le présent rapport poursuit dans la même veine. Les données factuelles et l’analyse présentées dans cette édition apportent des éclairages qui permettront aux bailleurs et aux pays partenaires d’adapter leurs approches pour faire face à la fragilité dans un monde en mutation. Tout en reconnaissant la diversité des questions à traiter, le rapport se concentre plus particulièrement sur les deux derniers piliers de l’articulation entre action humanitaire, développement et recherche de la paix, et met l’accent sur les liens et les correspondances que les analyses et les discours récents ont souvent tendance à ignorer. Sans être nécessairement conçue pour apporter des changements transformatifs, la coopération pour le développement peut néanmoins agir comme un catalyseur pour conduire le développement, prévenir les conflits et bâtir un avenir meilleur.
États de fragilité 2025

Avant-propos
Copier le lien de Avant-proposDe l’étiquette « fragile » à une analyse de la fragilité
Copier le lien de De l’étiquette « fragile » à une analyse de la fragilitéL’OCDE a publié son premier rapport sur les États fragiles en 2005. Adoptant une approche centrée sur l’État, cette publication reposait sur une notion de la fragilité axée sur l’identification des États fragiles. Avec l’adoption du Cadre multidimensionnel de l’OCDE sur la fragilité en 2016, l’attention a été réorientée, dans les éditions suivantes, vers les contextes fragiles – États, systèmes et communautés –, analysés au regard de cinq dimensions. En 2022, une sixième dimension, axée sur l’aspect humain, a été ajoutée pour renforcer l’analyse concernant l’éducation, la santé et la protection sociale. Aujourd’hui, le rapport sur les États de fragilité 2025 pousse cette évolution plus loin et abandonne une étiquette jugée par beaucoup comme binaire et indifférente au contexte politique pour reconnaître l’universalité de la fragilité, celle-ci comportant de multiples facettes et étant susceptible de compromettre la capacité de tout contexte de poursuivre ses objectifs de développement.
Équilibrant un regard d’ensemble sur la fragilité à l’échelle mondiale avec un centrage sur les contextes les plus exposés au phénomène, le rapport répond aux préoccupations relatives aux conséquences que la fragilité a sur la stabilité et le développement, en particulier dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’engagement international à ne laisser personne de côté. L’OCDE est l’une des rares sources d’analyse globale et de données agrégées sur les contextes exposés à des niveaux élevés de fragilité.
Un outil au service des décideurs
Copier le lien de Un outil au service des décideursLa série de rapports sur l’état de la fragilité a pour objet de fournir des données probantes, analyses et perspectives de nature à éclairer les politiques publiques des partenaires au développement et à étayer les débats internationaux. Le rapport États de fragilité 2025 est complété par une plateforme en ligne et par des publications connexes produites par l’équipe Crise, conflit et fragilité de la Direction de la coopération pour le développement (DCD) de l’OCDE, avec l’appui du Réseau international sur les situations de conflit et de fragilité (INCAF). Ensemble, ces outils fournissent les éléments de fond sur lesquels reposent les constats présentés dans le rapport. Cette approche est conçue pour répondre aux besoins des décideurs politiques, des responsables de l’action publique et des acteurs de terrain, à savoir : 1) suivre les niveaux et la composition des apports de ressources en direction des contextes exposés à la fragilité ; 2) comprendre les tendances de ces apports, en termes qualitatifs ; et 3) offrir des perspectives sur les principaux enjeux et contextes à surveiller au cours des prochaines années.
Le rapport est structuré en quatre chapitres. Le Chapitre 1 analyse les tendances mondiales à travers le prisme de la fragilité multidimensionnelle. Le Chapitre 2 recense les contextes les plus exposé à la fragilité en s’appuyant sur les dernières données disponibles, examine les progrès accomplis en direction des Objectifs de développement durable (ODD) et met en lumière les principaux thèmes auxquels il convient de prêter attention. Le Chapitre 3 donne une vue d’ensemble complète des mesures de réponse à la fragilité, y compris des tendances de l’aide publique au développement (APD) et des autres apports de ressources financières, ainsi que des politiques publiques visant à s’attaquer aux facteurs de la fragilité multidimensionnelle. Le Chapitre 4 présente une évaluation en profondeur des points de vue portés sur la fragilité par des personnes issues des contextes qui y sont le plus exposés ou y vivant.
Les données les plus récentes prises en compte par le Cadre de l’OCDE sur la fragilité datent pour l’essentiel de 2023 ; par conséquent, les constats dressés ne tiennent pas compte des répercussions des événements survenus récemment au Moyen-Orient et ailleurs. Toutefois, lorsqu’elles existent, des données plus récentes sont citées afin d’élever le niveau de précision et d’apporter des éléments de contexte à l’appui de l’analyse.
Entendre les points de vue des personnes issues de contextes exposés à un niveau élevé ou extrême de fragilité
Copier le lien de Entendre les points de vue des personnes issues de contextes exposés à un niveau élevé ou extrême de fragilitéCette nouvelle édition du rapport offre une tribune aux responsables politiques et chefs de communauté, aux experts, aux défenseurs et aux militants issus de divers contextes, y compris des États membres de l’OCDE, pour la mise en commun de leur expérience de la vie dans un contexte de fragilité et de l’action à mener pour y remédier (Chapitre 4). Ces contributions apportent autant un ancrage qu’un espoir et montrent que même là où les défis sont les plus grands, les populations s’efforcent de trouver des solutions meilleures, avec ou sans le soutien des acteurs humanitaires, du développement et de la paix. L’ensemble de ces contributions met en relief la nécessité de repenser la coopération au service de la paix et du développement, d’une manière qui assure la multiplicité des partenaires potentiels tout en prenant en compte les motivations des donneurs et des partenaires, permettant ainsi de produire des résultats radicalement différents pour les populations, les États et la planète.