Le Luxembourg se caractérise par le PIB par habitant le plus élevé des 36 pays membres de l’OCDE et une dette publique modeste. Pour préserver le dynamisme de la croissance économique et la solidité des finances publiques, les autorités devraient maintenant s’attacher à renforcer l’innovation et les compétences, tout en garantissant la viabilité du système de retraite pour les générations futures, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée au Luxembourg, la croissance du PIB devrait se hisser de 1.0 % en 2024 à 2.1 % en 2025, puis à 2.3 % en 2026. L’inflation globale mesurée par les prix à la consommation devrait continuer de diminuer et passer de 2.3 % en 2024 à 2.1 % en 2025, puis à 1.9 % en 2026.
Les autorités devraient continuer de mener une politique budgétaire prudente. En tant qu’économie très ouverte dotée d’un vaste secteur financier, qui représente environ un quart du PIB, le Luxembourg est très exposé aux chocs économiques mondiaux. Les tensions sur les dépenses liées au vieillissement démographique, aux besoins de défense et à la transition climatique s’accentuent. À court terme, il faudrait continuer à mener une politique budgétaire restrictive, notamment en supprimant progressivement en totalité les mesures d’aide énergétique.
« Le Luxembourg se distingue parmi les pays de l’OCDE par ses niveaux de vie et de revenu très élevés. Il est possible de continuer d’optimiser les politiques publiques pour préserver la solidité des finances publiques et renforcer la croissance », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude au Luxembourg, aux côtés du Premier Ministre luxembourgeois, Luc Frieden. « Une réforme globale des retraites engagée maintenant – se traduisant par une hausse plus rapide des taux de cotisation, une augmentation de l’âge effectif de départ à la retraite et une progression plus limitée des pensions – permettrait d’inscrire le système sur une trajectoire viable. Par ailleurs, il serait possible de relancer la croissance de la productivité en intensifiant la concurrence, en améliorant les aides publiques à la recherche-développement des entreprises, et en renforçant le système d’éducation et de formation des adultes. »
Le Luxembourg va être confronté à une hausse rapide de ses dépenses de retraite, sachant que le nombre de retraités devrait être multiplié par plus de trois d’ici à 2070. Une réforme globale permettant de limiter les dépenses de retraite et d’accroître les recettes est donc nécessaire.
La hausse du taux des cotisations de retraite à un niveau viable sur le long terme et le relèvement de l’âge effectif de départ à la retraite, qui est actuellement le plus bas de la zone OCDE, amélioreraient la viabilité du système. Il faudrait relever l’âge de la retraite anticipée et l’âge légal de la retraite afin qu’ils soient en phase avec l’allongement de l’espérance de vie, notamment en excluant les périodes d’études supérieures du calcul de la durée de cotisation, pour que les prestations versées correspondent à la carrière effective.
La productivité est une des plus élevées de la zone OCDE, mais elle a diminué au cours des 15 dernières années. Il faut que l’innovation des entreprises et l’adoption des technologies se renforcent. Les dépenses de recherche-développement des entreprises ne représentent que 1.0 % du PIB, soit une des proportions les plus faibles de la zone OCDE. Il serait opportun à cet égard d’intensifier la concurrence, en particulier dans les services, de recentrer les aides publiques à l’innovation, ainsi que de renforcer les compétences en améliorant la formation. En rationalisant la bonification d’impôt pour investissement et en faisant en sorte que les améliorations numériques et technologiques progressives ouvrent droit aux aides, les autorités favoriseraient l’adoption des technologies par les petites entreprises.
L’accessibilité financière du logement reste faible, bien que les prix réels de l’immobilier d’habitation aient baissé d’environ 20 % au cours des deux dernières années. Il faut que les pouvoirs publics s’emploient davantage à remédier à l’insuffisance structurelle de l’offre. Dans le cadre d’une réforme des impôts, le gouvernement prévoit de mettre en place une surtaxe nationale sur les terrains inoccupés – une avancée positive qui contribuerait à accroître l’offre de logement en décourageant la rétention foncière. Simplifier les procédures d’octroi des permis de construire rendrait le secteur de la construction plus réactif aux évolutions de la demande.
Le Luxembourg a réalisé des progrès sensibles sur la voie de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais des efforts supplémentaires s’imposent. Continuer de développer les transports en commun et les modes alternatifs de mobilité, tout en rapprochant les prix des carburants de ceux observés dans les pays voisins et en rendant la fiscalité plus propice à l’adoption des véhicules électriques, aiderait le Luxembourg à atteindre ses objectifs climatiques.
On trouvera ici une Synthèse de l’Étude économique du Luxembourg reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
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