• Dans les pays de l’OCDE, le secteur médico-social emploie aujourd’hui plus de personnel que jamais. En 2019, le secteur médico-social représentait un emploi sur dix (10 %), contre moins de 9 % en 2000 (). Dans les pays nordiques et aux Pays-Bas, il représente plus de 15 % des emplois. Entre 2000 et 2019, la part du personnel médico-social a augmenté dans tous les pays, à l’exception de la République slovaque, où elle a diminué dans les années 2000 et reste stable depuis 2010, et de la Suède, où elle a régressé ces dernières années, mais demeure parmi les plus élevées. Cette part a progressé particulièrement rapidement au cours des deux dernières décennies au Japon (plus de 5 points de pourcentage), en Irlande et au Luxembourg (environ 4 points de pourcentage).

  • Dans les pays de l’OCDE, le nombre de médecins a progressé, passant d’environ 2.8 millions en 2000 à 3.4 millions en 2010 et à 4.1 millions en 2019. Dans la plupart de ces pays, ce nombre a progressé plus rapidement que la taille de la population, de sorte qu’en moyenne, il est passé de 2.7 pour 1 000 habitants en 2000 à 3.6 pour 1 000 habitants en 2019 (). Israël faisait exception à cette tendance générale, car l’augmentation de 38 % du nombre de médecins en valeur absolue n’a pas été suffisante pour suivre le rythme de croissance de la population totale, qui a atteint 44 % entre 2000 et 2019.

  • En 2019, plus d’un tiers des médecins étaient âgés de plus de 55 ans dans les pays de l’OCDE, contre un sur cinq en 2000 (). La proportion de médecins de plus de 55 ans a augmenté dans tous les pays entre 2000 et 2019, même si elle s’est stabilisée dans certains pays avec l’arrivée de nombreux jeunes médecins ces dernières années et le départ progressif à la retraite des praticiens de la génération des baby-boomers.

  • L’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique adéquate de ces derniers sur l’ensemble du pays. Une pénurie de médecins dans certaines régions peut entraîner des inégalités dans l’accès aux soins et des besoins non satisfaits. Les difficultés à recruter et à retenir les médecins dans certaines régions constituent depuis longtemps un problème politique important dans de nombreux pays de l’OCDE, en particulier dans ceux qui comptent des zones reculées et peu densément peuplées, ainsi que dans les régions rurales et urbaines défavorisées.

  • Le niveau et la structure de rémunération des différentes catégories de médecins influent sur l’attrait financier de la médecine générale et des différentes spécialités. Les différences entre les niveaux de rémunération des médecins d’un pays à l’autre peuvent également exercer un pouvoir d’attraction ou de répulsion en termes de migration des médecins (OCDE, 2019[12]). Dans de nombreux pays, l’État peut déterminer ou agir sur ces deux composantes de la rémunération moyennant la réglementation des honoraires ou la fixation des salaires lorsque les médecins sont employés dans le secteur public.

  • Dans presque tous les pays de l’OCDE, le personnel infirmier constitue la catégorie de soignants la plus nombreuse. La pandémie de COVID‑19 a une nouvelle fois rappelé combien leur rôle est essentiel dans la prestation de soins à l’hôpital, dans les établissements de soins de longue durée et dans la communauté.

  • La pandémie de COVID‑19 a attiré l’attention sur le niveau de rémunération du personnel infirmier et sur la nécessité de garantir une rémunération suffisante pour attirer les candidats et faire en sorte qu’ils ne quittent pas la profession.

  • Le nombre et la composition des personnes travaillant dans les hôpitaux des pays de l’OCDE dépendent des rôles et fonctions que jouent les hôpitaux dans les systèmes de santé, ainsi que de la manière dont sont fournis et comptabilisés les différents types de services de soutien dans les hôpitaux. Les rôles et fonctions des hôpitaux diffèrent notamment selon que les services spécialisés ambulatoires sont fournis dans les hôpitaux ou en dehors. Dans la plupart des pays dotés d’une couverture maladie universelle financée par l’impôt (systèmes de type service national de santé britannique), les services spécialisés ambulatoires sont généralement dispensés dans les hôpitaux publics. C’est le cas par exemple au Royaume‑Uni, dans les pays nordiques, au Portugal et en Espagne. Dans d’autres pays, comme en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, au Canada, aux États-Unis, en France et en Suisse, la plupart des services spécialisés ambulatoires sont dispensés en dehors des hôpitaux. Dans certains pays d’Europe centrale et orientale comme l’Estonie et la Slovénie, la plupart des services spécialisés ambulatoires sont assurés dans des hôpitaux publics, alors que dans d’autres pays, ils sont fournis dans des polycliniques publiques (p. ex., en Pologne) ou dans des cabinets privés (p. ex., en République tchèque).

  • Le nombre de nouveaux diplômés en médecine est un indicateur important permettant d’évaluer le nombre de nouveaux entrants dans le métier ; ces derniers pourront remplacer les médecins qui prendront leur retraite et combler toute pénurie actuelle ou future de médecins. Le nombre de diplômés en médecine pour une année donnée est le résultat de décisions prises quelques années plus tôt concernant l’admission des étudiants, soit par le biais de politiques explicites de numerus clausus (fixation de quotas pour l’admission des étudiants), soit par d’autres processus décisionnels, même si le taux de diplômés dépend également du taux d’abandon des étudiants.

  • Le nombre de nouveaux diplômés en soins infirmiers est un indicateur important permettant d’évaluer le nombre de nouveaux entrants dans la profession susceptibles de remplacer les infirmiers qui prendront leur retraite et de combler toute pénurie actuelle ou future d’infirmiers. Le nombre de diplômés en soins infirmiers pour une année donnée est le résultat de décisions prises quelques années plus tôt (environ trois ans) concernant l’admission des étudiants, soit par le biais de politiques explicites de numerus clausus (fixation de quotas pour l’admission des étudiants), soit par d’autres processus décisionnels, même si le taux de diplômés dépend également du taux d’abandon des étudiants.

  • Le nombre et la proportion de médecins – et, dans certains pays, d’infirmiers – formés à l’étranger et exerçant dans les pays de l’OCDE ont continué d’augmenter ces dix dernières années (OCDE, 2019[1]). En 2019, environ 18 % des médecins exerçant dans les pays de l’OCDE ont obtenu au moins leur premier diplôme à l’étranger (), contre 15 % dix ans plus tôt. S’agissant des infirmiers, 6 % en moyenne avaient obtenu leur diplôme dans un autre pays en 2019 (). Ces évolutions sont intervenues en parallèle d’une hausse sensible du nombre de médecins et d’infirmiers nouvellement diplômés formés dans presque tous les pays de l’OCDE (voir également les indicateurs « Médecins nouvellement diplômés » et « Personnel infirmier nouvellement diplômé »), signe d’une forte demande dans ces professions.