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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’OCDE, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.La situation économique et les politiques de l’Italie ont été examinées par le Comité le 17 janvier 2013. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière des discussions et finalement approuvé par le Comité plénier le 1er février 2013.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Paul O’Brien et Oliver Denk, sous la direction de Patrick Lenain. Les recherches statistiques ont été assurées par Josette Rabesona.La précédente Étude de l’Italie a été publiée en mai 2011.

  • L’Italie s’est lancée dans une ambitieuse stratégie visant à restaurer la viabilité de ses finances publiques et à améliorer sa croissance à long terme. En conjonction avec les mesures prises au niveau de la zone euro, ces mesures bienvenues ont réduit les risques d’évolution défavorable, et l’économie devrait sortir de la récession au début de l’année 2014. Cependant, avec un ratio dette publique/PIB approchant les 130 % et un lourd échéancier de remboursement de la dette, l’Italie reste vulnérable face à des changements soudains du sentiment des marchés des capitaux. Un effort ample et soutenu de réduction de la dette publique figure donc en tête des priorités budgétaires. Pour retrouver la croissance, l’Italie doit en outre consolider les progrès réalisés grâce aux récentes réformes structurelles et appliquer de nouvelles mesures visant à soutenir la croissance et améliorer la compétitivité.

  • Depuis la fin 2011, l’Italie met en œuvre un vaste train de réformes structurelles et de politiques d’assainissement budgétaire visant à résorber les problèmes de faible croissance et de lourde dette publique hérités du passé. Cette stratégie a été récompensée par un retour de la confiance sur les marchés des capitaux et une amélioration des perspectives à moyen terme. Quoiqu’indispensables pour éviter une dégradation encore plus marquée, ces efforts se sont néanmoins accompagnés à court terme de coûts sur le plan social et sur celui de la production : le chômage augmente, de même que la vulnérabilité à la pauvreté. Dans cette entreprise de redressement de l’économie, un facteur de réussite important sera la résolution de la crise de la zone euro. À cet égard, l’Italie a bénéficié des actions menées à l’échelle de la zone, et notamment du fait que la Banque centrale européenne se soit déclarée prête à fournir un soutien si nécessaire. En fin de compte, cette stratégie pourra réussir à condition que la législation relative aux réformes structurelles soit pleinement mise en œuvre et que les pouvoirs publics appliquent avec détermination les politiques de réduction de la dette, ce qui accélérera le retour à une croissance saine.

  • La politique d’assainissement des finances publiques de l’Italie et ses réformes structurelles porteuses de croissance ont nettement amélioré ses perspectives économiques, mais il reste que la mauvaise image du pays sur le marché de la dette souveraine, ces dernières années, a des causes profondes. Celle-ci est le signe d’inquiétudes persistantes quant à l’avenir de la zone euro et de difficultés économiques et financières qui perdurent, notamment le haut niveau de la dette publique et la faiblesse du potentiel de croissance. Les pouvoirs publics se sont, à juste titre, employés à stopper la hausse du rapport entre la dette publique et le PIB et à faire en sorte de l’orienter à la baisse. Pour ce faire, il faudrait un budget soit à l’équilibre, soit légèrement excédentaire. Un resserrement budgétaire supplémentaire aura certes des effets négatifs transitoires sur la production, mais en contrepartie, la réduction de la dette s’accélérera et le risque d’une nouvelle réaction des marchés de capitaux diminuera. Par ailleurs, il faudrait laisser jouer les stabilisateurs automatiques.Les inquiétudes quant à la viabilité budgétaire et à la récession qui dure ont rejailli sur le secteur financier. Les conditions de prêt sont restrictives, le stock de prêts non productifs important et en hausse tandis que les capitaux quittent l’Italie en direction des pays du cœur de la zone euro. La Banque d’Italie devrait continuer à veiller à ce que les banques augmentent leur niveau de provisions pour pertes et renforcent leur position en actifs financiers en levant de nouveaux capitaux auprès de sources privées, y compris auprès d’actionnaires étrangers, en réinvestissant leurs bénéfices et en se débarrassant de leurs actifs non essentiels. La résolution de la crise budgétaire, économique et financière en Italie dépend en partie de l’action menée au niveau de la zone euro. Étant membre de la zone euro, l’Italie a bénéficié de la création du Mécanisme européen de stabilité, de l’annonce du programme d’opérations monétaires sur titres de la Banque centrale européenne et des projets d’union bancaire de la zone euro.

  • Pour améliorer les performances économiques de l’Italie, le gouvernement a fait adopter des dispositions législatives réformatrices dans de nombreux domaines : retraite, fiscalité, marchés de produits, administration, État de droit. Pour l’essentiel, ces réformes structurelles correspondent aux recommandations antérieures de l’OCDE. Il faudrait les mettre en œuvre intégralement et de manière cohérente. Globalement, une fois appliquées, elles devraient avoir un impact positif sur le PIB. Il conviendrait, parmi les priorités futures, de continuer à promouvoir davantage de concurrence sur les marchés de produits, d’améliorer le système éducatif et les incitations à l’innovation, d’affirmer davantage le rôle intégrateur du marché du travail et d’élargir l’assiette fiscale par une réduction globale des dépenses fiscales.

  • D’après les indicateurs de politique structurelle de l’OCDE, les réformes lancées par l’Italie depuis 1998 auraient dû fortement améliorer son climat des affaires, mais ses résultats économiques se sont nettement dégradés dans l’intervalle. Cette situation s’explique peut-être, en partie, par une différence entre l’effet espéré des mesures adoptées par le gouvernement ou le Parlement et leur impact sur le climat des affaires tel qu’il est perçu par les chefs d’entreprise. Il est impossible de désigner avec certitude les principaux responsables de cet état de fait, mais un certain nombre de mesures contribueraient à améliorer la situation. Il faudrait notamment une législation et des textes d’application mieux conçus et mieux rédigés, une gestion de l’administration publique davantage axée sur les résultats et un effort supplémentaire de rationalisation du système judiciaire et de réduction des incitations aux mesures dilatoires en la matière. La simplification et la transparence de la réglementation renforceront l’efficience économique d’elles-mêmes, tout en contribuant à réduire les incitations et les possibilités qui permettent à la corruption et à la criminalité organisée de prospérer. Couplée à la responsabilisation, une indépendance opérationnelleclaire est essentielle pour les organismes chargés de surveiller la corruption et d’évaluer son ampleur.