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  • Le Grand-Duché de Luxembourg a engagé avec succès une profonde mutation de son économie en l’espace de quelques décennies, passant d’une activité basée essentiellement sur la sidérurgie à une économie dominée par le secteur financier. La production d’acier représentait ainsi encore 43 % du PIB en 1952, 29 % en 1970 mais seulement 6 % en 1992. Parallèlement, les activités tertiaires ont poursuivi une croissance continue : elles représentaient, en 2004, 77.5 % de l’emploi, ce qui est largement supérieur à la moyenne de l’OCDE (69 %). Avec plus de 31 000 employés en 2005, le secteur financier est maintenant le premier employeur du pays. Son expansion est à l’origine d’un développement du PIB qui place désormais le Grand-Duché en tête des pays de l’OCDE pour le revenu par tête d’habitant.

  • Le Grand-Duché de Luxembourg, dont l’économie a été longtemps tournée vers l’agriculture, a abordé la révolution industrielle avec la découverte de minerai de fer dans le sud du pays au milieu du dix-neuvième siècle. L’industrie sidérurgique qui s’y développa avec l’aide de capitaux des pays voisins en fit l’un des principaux producteurs d’acier européens dès la veille de la Première Guerre mondiale. Cet essor industriel s’accompagna également des premiers flux migratoires, en provenance principalement d’Italie et d’Allemagne, afin de répondre aux besoins en main-d’oeuvre des hauts fourneaux. Au lendemain du conflit, la consolidation de l’industrie se poursuivit, notamment autour du géant ARBED qui devint l’un des principaux groupes métallurgiques en Europe. En février 2002, ARBED, ACERALIA et USINOR se sont associés pour créer ARCELOR.

  • Le découpage du Grand-Duché en six « Régions d’aménagement » (Nord, Ouest, Centre-Nord, Est, Centre-Sud et Sud) est conçu comme un instrument de planification destiné à contribuer au futur rééquilibrage de l’organisation territoriale du pays. Le Programme directeur d’aménagement du territoire, adopté le 27 mars 2003, fournit ainsi un cadre de référence pour l’établissement des plans directeurs sectoriels et régionaux et les autres outils d’organisation spatiale. Les Plans d’occupation du sol (POS), procédure exceptionnelle qui s’impose aux communes pour des aménagements d’une certaine envergure et les Plans d’aménagement généraux (PAG) des communes (loi du 19/07/04) doivent ainsi être conformes aux principes du programme directeur. Les plans régionaux n’ont pas encore été arrêtés à ce jour, tandis que les principaux plans sectoriels sont en cours de préparation. L’élaboration des plans régionaux requiert une concertation avec les communes ce qui pourrait être facilité par les dispositions de la réforme territoriale et administrative du Grand-Duché (voir chapitre 3).

  • Le Grand-Duché de Luxembourg, compte tenu de l’évolution récente de son économie et de sa démographie, doit faire face à un défi majeur en termes d’aménagement du territoire : comment assurer un développement spatial plus équilibré en valorisant les atouts des différentes régions alors que la seule agglomération de Luxembourg concentre une part prépondérante de la population et une proportion croissante de l’emploi et de la richesse nationale? La réponse est recherchée avec une approche innovante en termes d’aménagement du territoire, qui conjugue des « plans régionaux » à l’intérieur de chacune des six Régions d’aménagement avec des « plans sectoriels » devant permettre d’intégrer les préoccupations de développement territorial dans les différentes politiques (voir chapitre 2). La mise en oeuvre d’un tel processus s’inscrit forcément dans la durée et sa gouvernance constitue un élément clef de son succès futur. Ainsi, la mise en place des Régions d’aménagement, entités purement fonctionnelles et sans pouvoirs administratifs, doit compter avec une forte tradition d’autonomie communale et les pouvoirs importants dévolus aux communes en termes de développement économique.