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  • Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) est une plateforme internationale indépendante. Son Secrétariat est hébergé au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Sa mission est de promouvoir des politiques régionales à même d’améliorer le bien-être économique et social des populations ouest-africaines.

  • L’Afrique connaît la plus forte croissance urbaine au monde. La population du continent devrait doubler d’ici à 2050. Les zones urbaines concentreront les deux tiers de la croissance démographique ; et les villes vont compter 950 millions de personnes supplémentaires dans les 30 années à venir. L’urbanisation est source de grandes opportunités, mais aussi de défis pour les populations africaines, les entreprises, les gouvernements et leurs partenaires. L’agenda politique du développement doit être repensé : les décisions d’aujourd’hui auront des conséquences durables pour les générations futures.

  • Le rythme de l’urbanisation en Afrique, ces 60 dernières années, est sans précedent. En 2015, le Kenya compte plus de citadins que l’ensemble du continent en 1950. La population urbaine africaine en 2015 s’élève à 567 millions de personnes contre 27 millions en 1950. L’Afrique continuera à afficher la croissance urbaine la plus rapide au monde. Il est estimé que la population africaine va doubler entre aujourd’hui et 2050 et que les deux tiers seront absorbés par les villes. Cela signifie que dans les 30 prochaines années, les villes africaines accueilleront 950 millions de nouveaux urbains.

  • La définition du phénomène urbain diffère selon les pays ou les institutions. Différentes approches sont utilisées : politico-administrative, morphologique ou fonctionnelle. La définition choisie influence les statistiques urbaines comme le nombre de villes, la population urbaine ou la densité de population. L’hétérogénéité des définitions ne permet pas la comparaison des statistiques urbaines entre pays. C’est pourquoi Africapolis privilégie une approche spatiale basée sur la combinaison de données de recensement et d’images satellites pour mesurer l’urbain et une définition harmonisée. Cette approche permet d’identifier des spécificités de l’urbanisation africaine, comme l’étalement urbain, l’urbanisation in situ des zones rurales et l’apparition de régions métropolitaines. La compréhension de ces nouvelles réalités urbaines devrait nourrir les réflexions futures sur les politiques de développement.

  • Avec 7 617 agglomérations urbaines de plus de 10 000 habitants en 2015, identifiées par Africapolis, l’Afrique s’urbanise à un rythme particulièrement soutenu. La transition urbaine de l’Afrique est plus variée et multidimensionnelle qu’il ne semble. Ses leviers, schémas et effets ne suivent pas des processus uniformes et passés. L’absence de données plus exhaustives a contribué à de fausses perceptions de l’urbanisation. Pourtant, la définition de stratégies politiques appropriées est subordonnée à une meilleure compréhension des réalités et du contexte des dynamiques de l’urbanisation africaine. Africapolis propose des données comparables de l’évolution de l’ensemble du réseau urbain entre 1950 et 2015 dans 50 pays africains. Ces données systématiques et homogènes forment une base permettant de mieux comprendre les dynamiques actuelles, d’identifier les leviers et l’intensité de la croissance urbaine, et d’anticiper les tendances futures. En particulier, l’approche spatiale d’Africapolis permet d’appréhender les transformations les moins connues et les plus inattendues.

  • Dans sa première partie, le Chapitre 3 analyse les facteurs démographiques, politiques et environnementaux qui façonnent la croissance urbaine en Afrique. L’Afrique est passée d’une stagnation démographique durant l’ère précoloniale à une croissance positive durant l’ère coloniale, suivie d’une croissance exponentielle après les indépendances. Depuis le début des années 2000, la globalisation impose sa marque au peuplement. Les conditions politiques influent sur le phénomène urbain - l’impact de la planification urbaine (ou de son absence) est bien visible sur les images satellites, et les découpages administratifs sont souvent en décalage avec les agglomérations réellement observées. Enfin, les contraintes environnementales, comme la disponibilité en eau et en terre ont une influence majeure sur la croissance urbaine, comme le montrent les agglomérations de la vallée du Nil ou du Rwanda. Dans une seconde partie, le Chapitre présente différents « attracteurs spatiaux » (ponctuels, linéaires ou surfaciques) qui permettent de modéliser les dynamiques urbaines. L’analyse des facteurs de croissance et la modélisation soulignent de nouvelles facettes de la croissance urbaine en Afrique : frontière floue entre rural et urbain, urbanisation éparse et émergence d’agglomérations aux formes chaotiques.

  • Cette partie explore les caractéristiques des grandes agglomérations et la diversité des récentes formes d’urbanisation sur le continent africain. La hiérarchie des systèmes urbains nationaux est caractérisée par la grande taille des métropoles par rapport aux villes secondaires et un indice de primatie plus élevé que dans le reste du monde.