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  • La reprise qui a suivi le ralentissement amorcé en 2001 semble être solidement établie, le PIB connaissant une croissance à peu près égale à son taux potentiel. L’OCDE s’attend à ce que 2006 marque la troisième année consécutive d’une croissance du PIB de 4 % ou plus. Cette reprise concerne l’ensemble de l’économie, et tant les exportations que la production de biens destinés à la consommation intérieure augmentent à un rythme soutenu, ce qui s’accompagne des risques habituels liés à l’évolution de l’économie mondiale. Il faut noter que ni le ralentissement, ni la reprise n’ont été très marqués et qu’il n’y a pas eu de signes de grave instabilité des marchés financiers ou du marché des changes. L’inflation continue de reculer, de façon irrégulière il est vrai, pour revenir vers l’objectif de 3 %, assorti d’une marge de fluctuation de plus ou moins un point, retenu par la Banque centrale. Les politiques budgétaires et monétaires visant à restaurer la stabilité après la crise du peso de 1995 portent donc leurs fruits et une grande partie des recettes pétrolières supplémentaires exceptionnelles de ces deux dernières années ont été dépensées à bon escient, ou économisées. Cependant, bien qu’un taux de croissance soutenu du PIB de 4 % semble hors de portée de la plupart des pays de l’OCDE, dans le cas du Mexique il est juste suffisant pour permettre au niveau de vie par habitant d’augmenter au même rythme que la moyenne de l’OCDE. La convergence vers ces niveaux de vie plus élevés exigerait une croissance effective plus rapide pendant de nombreuses années et, par conséquent, une augmentation de la croissance potentielle.

  • Le présent chapitre passe en revue la performance macroéconomique récente du Mexique et les atouts et faiblesses de son économie, et identifie les principaux enjeux auxquels le pays est confronté. La tâche essentielle incombant aux décideurs consiste à accélérer la progression des niveaux de vie et à assurer une meilleure répartition du revenu au sein de la population, de façon à pouvoir réduire la pauvreté, encore très répandue. Deux domaines d’action principaux sont mis en évidence : le renforcement du capital humain et la suppression des obstacles à l’investissement privé. Outre l’enjeu du rattrapage, les autorités doivent aussi s’attacher à consolider les finances publiques.

  • Ce chapitre examine la performance des services d’enseignement au Mexique jusqu’au deuxième cycle du secondaire. Il évalue à la fois l’efficience (les résultats obtenus par rapport aux sommes investies) et l’équité du système. Il en ressort que le système éducatif doit être encore amélioré de manière à réduire plus rapidement le déficit de capital humain par rapport aux autres pays de l’OCDE et à mieux préparer les enfants à vivre et travailler dans une économie moderne. Les Mexicains passent relativement peu d’années sur les bancs de l’école, et la qualité de l’enseignement qu’ils y reçoivent est plus faible que dans les autres pays de l’OCDE. Cette médiocre performance est à mettre au compte non pas tant du manque de ressources, mais plutôt d’une certaine inefficacité, d’une mauvaise allocation des dépenses, et du manque d’incitations motivant les personnels enseignants. Ce chapitre formule des recommandations spécifiques pour améliorer le système. Les efforts actuels des pouvoirs publics vont dans la bonne direction mais ils ne sont pas suffisants.

  • Le présent chapitre propose un certain nombre de mesures qui, jointes à la valorisation du capital humain, seraient le plus à même de permettre un renforcement des gains de productivité au Mexique. De nombreuses réformes ont été mises en oeuvre ces dernières années, mais elles ont eu des effets moins positifs que prévu, ce qui donne à penser que certaines conditions essentielles n’étaient pas réunies. Un allégement des charges réglementaires et administratives serait bénéfique pour le secteur des entreprises. Des mesures devraient également être prises pour lever les obstacles à l’entrée en activité, y compris dans le cas de l’investissement direct étranger, et pour favoriser une concurrence effective dans l’ensemble de l’économie : un renforcement de l’accès des concurrents potentiels au marché et l’établissement de conditions uniformes grâce à une concurrence effective plus intense et une application plus rigoureuse des lois auraient vraisemblablement pour effet d’encourager l’investissement et l’innovation. Les conditions en matière de financement devraient permettre aux entreprises, même de petite ou très petite taille, tournées vers le marché intérieur d’avoir accès à des services financiers institutionnels pour investir et se développer. Enfin, il importe de prendre des mesures propres à faciliter la mobilité de la main-d’oeuvre afin que les améliorations du capital humain puissent se traduire par des revenus plus élevés.

  • La politique budgétaire a gagné en crédibilité, les objectifs budgétaires ont été tenus et le besoin de financement du secteur public a diminué. Mais il reste d’importants défis budgétaires à relever. Le cadre de moyen terme devrait être renforcé de façon à inscrire la rigueur et la cohérence de la politique budgétaire dans la durée. Ces derniers temps, une forte proportion des recettes pétrolières supplémentaires ont été dépensées à bon escient ou économisées. Il faudrait établir des lignes directrices pour gérer les recettes pétrolières, qui sont actuellement élevées et qui le resteront probablement pendant quelques années. Ces ressources additionnelles ne sont pas nécessairement permanentes. Des règles devraient être élaborées pour veiller à ce qu’elles contribuent à accroître le patrimoine net du secteur public en allégeant la dette publique, en finançant l’investissement et en alimentant suffisamment le Fonds de stabilisation des recettes pétrolières. Il existe aussi des priorités de développement (éducation de base, santé, infrastructure, réduction de la pauvreté) qui exigent des financements supplémentaires. Ces besoins de dépenses récurrents devront être financés par des sources de recettes durables. Une réforme fiscale destinée à accroître les recettes demeure prioritaire. Les recettes non liées au pétrole sont faibles en proportion du PIB, et même avec les recettes pétrolières (environ un tiers du total), le ratio impôts/PIB est l’un des plus bas de la zone OCDE.

  • La plus large autonomie des administrations infranationales a favorisé une gestion novatrice. Malgré tout, les compétences en matière de dépenses qui sont attribuées aux divers niveaux d’administration se chevauchent souvent et/ou ne sont pas pleinement comprises par la plupart des administrés. De plus, le poids des transferts fédéraux atténue la responsabilité des administrations infranationales, tandis que l’utilisation de ces transferts comme garanties pour les emprunts des États risque de rendre les marchés de capitaux moins aptes à discipliner les comportements budgétaires. Pour tirer le meilleur parti de la décentralisation, il faudrait donc que les administrations infranationales aient davantage de comptes à rendre, de façon à améliorer le rapport coût-efficacité des services publics et à promouvoir la viabilité budgétaire. Il faudrait aussi que la décentralisation soit davantage conforme à l’objectif de plus grande équité interrégionale en ce qui concerne l’accès aux services publics de base.