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  • Le citoyen danois moyen bénéficie d’un niveau de vie relativement élevé : le PIB par habitant est plus élevé que dans la plupart des autres pays européens, même si l’écart par rapport aux États-Unis se maintient à 15-20 % depuis plus de trois décennies. Un engagement résolu en faveur de l’ouverture des échanges et des réformes structurelles sur les marchés des biens et services, conjugué à une démarche cohésive visant à aider activement les demandeurs d’emploi à trouver ou retrouver du travail, a contribué à instaurer un environnement entrepreneurial compétitif, un faible chômage structurel et des finances publiques saines. À la faveur d’un consensus pour le maintien de ces bons résultats, une série d’accords sur des réformes anticipatrices a été conclue ces dernières années.

  • L’économie danoise est arrivée à un tournant. Des progrès considérables ont été accomplis ces 25 dernières années grâce à des politiques macroéconomiques axées sur la stabilité et à des réformes progressives tournées vers l’avenir. Après une réduction rapide de la dette, les finances publiques sont mieux préparées au vieillissement de la population que dans la plupart des autres pays de l’OCDE. En outre, un marché du travail flexible, conjugué au soutien actif apporté aux personnes qui perdent leur emploi, constitue une bonne base pour tirer parti de la mondialisation. Néanmoins, cette stabilité économique pourrait être menacée : des hausses de salaires excessives pourraient compromettre la stabilité des anticipations d’inflation, de sorte que la vive expansion actuelle risquerait de se solder par une forte poussée du chômage, qui dépasserait de loin les niveaux d’équilibre structurel. Une forte correction pourrait s’ensuivre sur le marché du logement et déboucher sur une récession peut-être prolongée. Nous examinons d’abord dans ce chapitre le problème urgent de la surchauffe que doit éviter le gouvernement, et les objectifs de la politique budgétaire. Nous évaluons ensuite l’économie danoise d’un point de vue structurel et identifions les principaux enjeux de la politique économique à court et moyen terme.

  • La nouvelle Stratégie du gouvernement jusqu’à 2015 définit un cadre pertinent qui met l’accent sur la situation budgétaire à long terme et sur l’impact des réformes visant à améliorer les services financés par l’État et le système fiscal. Les trajectoires envisagées pour le solde budgétaire et les dépenses publiques sont raisonnables, mais il manque à la stratégie un ensemble de mécanismes rigoureux pour veiller à ce que les objectifs soient tenus. La formulation plutôt souple des objectifs de dépenses publiques de consommation pourrait poser des problèmes, car les dépassements de dépenses, en particulier aux échelons infranationaux, ont souvent été le talon d’Achille de la gestion budgétaire. Ce chapitre évalue les solutions envisageables pour mettre en place des mécanismes assurant la réalisation des objectifs.

  • Le chômage a atteint son point le plus bas depuis trente ans dès le milieu de 2006 et, depuis, le recul s’est encore accentué. Un certain nombre d’indicateurs laissent à penser que le marché du travail est « tendu » même si la progression des salaires a été faible jusqu’à ces derniers temps. Cela s’explique peut-être par une baisse du niveau de chômage structurel, mais aussi par des changements dans la composition sectorielle de l’économie, qui ont pu aider à contenir les pressions globales à la hausse des salaires. Toujours est-il que le taux de chômage effectif est maintenant bien inférieur au taux non inflationniste (NAIRU) et que des données récentes font entrevoir une légère réaction des salaires à la forte tension du marché du travail. Compte tenu des prévisions d’expansion économique continue, même si cette dernière ralentit quelque peu, et de la nouvelle Stratégie budgétaire à l’horizon 2015, axée sur un net renforcement de l’utilisation de la main-d'oeuvre, il faudra redoubler d’efforts pour accroître l’offre de travail. Le présent chapitre évalue les perspectives de dynamisation de la croissance de l’emploi eu égard à la configuration actuelle du marché du travail.

  • La nouvelle stratégie budgétaire à moyen terme implique que la durée moyenne du travail reste constante, alors que les mutations démographiques devraient la faire reculer de 2 % à l’horizon 2015. La réforme fiscale pourrait contribuer fortement à la réalisation de cet objectif, à condition que les allègements pratiqués concernent des domaines où les distorsions seraient réduites au maximum, et qu’ils soient financés de manière adéquate. Ce chapitre analyse les mérites comparés de l’élargissement du crédit d’impôt pour exercice d’une activité instauré en 2008 et du relèvement du seuil de la tranche intermédiaire de l’impôt sur le revenu prévu pour 2009. Il présente également les résultats d’une nouvelle étude de l’OCDE sur la durée du travail. Il évalue enfin les perspectives à long terme du maintien d’un système dans lequel quatre salariés à temps complet sur dix supportent un coin fiscal marginal supérieur à 70 % si l’on additionne les cotisations sociales, l’impôt sur le revenu et les taxes sur la consommation.

  • Des améliorations ont été apportées au système de santé danois ces dernières années. Cependant, il faut s’attendre pour la période à venir à de nouvelles pressions dues à la mise au point de nouvelles techniques médicales coûteuses permettant de traiter un plus grand nombre de pathologies ainsi qu’à la nécessité de réduire les temps d’attente et d’offrir des soins individualisés pour répondre aux souhaits des citoyens. La gestion des dépenses de santé représente sans doute le principal défi budgétaire des prochaines décennies. Il devrait être possible de préserver le système d’assurance-maladie universel financé sur les recettes fiscales générales, mais il faudra pour cela poursuivre les efforts d’amélioration de l’efficience en procédant à des ajustements organisationnels, en affinant les incitations économiques et en adoptant des méthodes de traitement plus économiques. Parallèlement, une plus grande priorité devrait être assignée à la promotion d’une alimentation plus saine et d’une meilleure hygiène de vie, et le système dans son ensemble devrait davantage viser à éviter d’exclure du marché du travail les personnes qui ont des problèmes de santé.

  • Le système de pension danois est bien développé et presque sans équivalent dans la zone OCDE. Il associe une large participation à des systèmes de pension à cotisations définies et des taux de cotisation élevés fixés dans le cadre de conventions collectives. Les objectifs initiaux concernant les taux de cotisation ont été atteints et le système donne de bons résultats, mais il y a un certain nombre de changements qui pourraient être introduits pour le rendre plus robuste et plus efficient. La structure institutionnelle pourrait être rendue plus flexible et, tout en conservant en l’état les paramètres fondamentaux du système d’imposition des pensions, on pourrait améliorer d’autres aspects de la fiscalité des capitaux.