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  • L’innovation fournit les bases de la création d’entreprises et d’emplois, comme celles des gains de productivité, et est un moteur important de la croissance et du développement économiques. Elle peut contribuer à répondre à certains problèmes sociaux et mondiaux pressants, tels que l’évolution démographique, les risques sanitaires, la raréfaction des ressources et le changement climatique. Les économies innovantes se distinguent par une productivité supérieure aux autres, davantage de résilience et une meilleure adaptation au changement, et sont plus propices à une élévation des niveaux de vie. Renforcer l’innovation apparaît dès lors comme un défi fondamental pour les économies en quête de prospérité et d’une vie meilleure pour les populations. Le présent rapport de l’OCDE, intitulé L’impératif d’innovation – Contribuer à la productivité, à la croissance et au bien-être, se veut une boîte à outils à l’usage des gouvernements qui entendent accentuer l’innovation et la mettre davantage au service d’une croissance verte et inclusive.

  • Il est urgent de trouver de nouvelles sources de croissance afin d’aider le monde à s’engager sur la voie d’une croissance plus solide, inclusive et durable au lendemain de la crise financière. L’innovation, qui recouvre la conception et la diffusion de nouveaux produits, procédés et méthodes, peut être un élément essentiel de la solution. Si elle n’est pas une fin en soi, l’innovation fournit néanmoins les bases de la création d’entreprises et d’emplois, comme des gains de productivité, ce qui fait d’elle un moteur important de la croissance et du développement économiques. Elle peut contribuer à répondre, et qui plus est au meilleur coût, à certains problèmes sociaux et mondiaux pressants, tels que l’évolution démographique, la raréfaction des ressources et le changement climatique. Les économies innovantes se distinguent par une productivité supérieure aux autres, davantage de résilience et une meilleure adaptation au changement, et sont plus propices à une élévation des niveaux de vie.

  • Le présent chapitre s’appuie sur la Stratégie de l’innovation 2010 de l’OCDE pour évaluer la contribution de l’innovation à la croissance économique. Il élargit le champ de l’édition 2010 en intégrant dans le cadre conceptuel de la politique de l’innovation une réflexion sur la croissance verte et la croissance inclusive, reconnaissant ainsi le rôle de plus en plus important de ces objectifs dans le programme d’ensemble de l’action publique, mais aussi dans le contexte de l’innovation. Ce chapitre examine également les diverses justifications des politiques de l’innovation et le cadre général d’action dans ce domaine.

  • L’innovation figure en bonne place parmi les priorités des décideurs publics et des autres acteurs du système d’innovation, mais son évolution est rapide. Côté offre, le rôle croissant de l’internet, les investissements dans le capital intellectuel et la mondialisation sont les principales forces sous-jacentes qui s’exercent sur l’innovation. Côté demande, différents facteurs, tels que les défis environnementaux et sociétaux (vieillissement de la population, inégalités) et ceux consécutifs au ralentissement de la croissance économique, ont également une incidence sur sa dynamique et son orientation. Le présent chapitre propose un bref aperçu de ces tendances et éléments moteurs récents.

  • Les politiques susceptibles d’influer sur les différents moteurs de l’innovation sont nombreuses. Celles qui visent à s’assurer d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de concevoir des idées et des technologies nouvelles, de les commercialiser, et de s’adapter aux changements technologiques à l’œuvre dans la société, sont parmi les plus importants instruments en faveur de l’innovation. Les personnes qualifiées génèrent des connaissances qui peuvent servir à créer et mettre en œuvre des innovations, mais les compétences sont également cruciales pour aider l’économie et la société à absorber les innovations. Les politiques de l’innovation axées sur le capital humain doivent s’intéresser à une large palette de compétences et contribuer à créer un environnement qui permette aux individus de choisir et d’acquérir les qualifications appropriées, ainsi que de les utiliser de façon optimale dans le cadre professionnel. Il faut pour cela inciter davantage les établissements à améliorer la qualité et la pertinence de leur enseignement, et soutenir la formation au niveau de l’entreprise. Les responsables de l’élaboration des politiques doivent aussi évaluer l’attrait des carrières dans la recherche universitaire, et améliorer celles-ci si nécessaire. Il faut en outre lever les obstacles à la participation des femmes aux activités scientifiques et entrepreneuriales. Enfin, les politiques doivent faciliter le développement de liens et de réseaux entre les chercheurs de tous pays.

  • Les politiques en faveur de l’innovation doivent aussi s’inscrire dans un environnement économique sain qui favorise l’investissement dans la technologie et le capital intellectuel, qui permette aux entreprises innovantes de mettre à l’essai des idées, des technologies et des modèles économiques nouveaux, et les aide à grandir, se développer et gagner des parts de marché. Les travaux de l’OCDE sur l’innovation ont mis au jour un certain nombre de problématiques et d’enseignements issus de l’expérience ressortissant aux conditions-cadre à instaurer pour tirer parti de l’investissement dans le capital intellectuel, aux politiques fiscales agissant sur l’innovation, au financement de celle-ci, de même qu’aux mesures propices à l’expérimentation dans les jeunes entreprises innovantes et à la croissance de ces dernières. Ces travaux ont aussi révélé l’importance croissante des chaînes de valeur mondiales (CVM) et leur influence sur les déterminants de l’innovation, et en particulier sur les politiques commerciales, les politiques d’investissement et les politiques de réglementation. Les politiques touchant l’investissement sont elles aussi à prendre en considération eu égard à la place grandissante que les actifs intellectuels occupent dans ce domaine.

  • Les politiques d’innovation requièrent un système robuste et efficace de création et de diffusion de la connaissance, dédié à la quête systématique de connaissances fondamentales et à leur diffusion dans l’ensemble de la société par divers canaux. Le présent chapitre passe en revue les politiques publiques concernant : le système scientifique, y compris la promotion de l’excellence dans le domaine de la recherche et la contribution de la science ouverte à l’augmentation de la rentabilité sociale et économique des investissements publics dans la recherche scientifique, ainsi que le rôle de la coopération scientifique et technologique internationale ; les nouvelles pratiques en ce qui concerne la commercialisation de la recherche financée par des fonds publics ; les questions de fond se rapportant aux thèmes connexes que sont les TIC, les « données massives » et l’internet ouvert ; l’évolution du lien entre les droits de propriété intellectuelle et l’innovation ; enfin, le développement et le fonctionnement des réseaux et des marchés du savoir.

  • La quatrième série des politiques d’innovation concerne les actions spécifiques visant à encourager les entreprises à mener des activités entrepreneuriales et d’innovation. Cela inclut les incitations fiscales à la R-D, les politiques territorialisées, les dispositifs s’adressant aux entreprises à forte croissance, les nouvelles approches à l’égard de la politique industrielle (dont les stratégies de spécialisation intelligente), les politiques d’innovation agissant sur la demande, et la politique à l’égard des consommateurs. Pour les pouvoirs publics qui conçoivent ces mesures, trouver un ensemble de mesures approprié est souvent une considération importante.

  • Le présent chapitre examine certaines applications des politiques en faveur de l’innovation. Ces applications diffèrent selon le contexte national, mais peuvent également dépendre de la technologie ou du secteur concernés, ainsi que des objectifs spécifiques définis en matière d’innovation. Ce chapitre traite d’abord du programme d’action national pour l’innovation, avant d’examiner plusieurs enjeux spécifiques pour l’action publique, à savoir le rôle de l’innovation dans une croissance inclusive, l’innovation dans la santé et la fonction de l’innovation dans le programme d’action pour une croissance verte. Une attention particulière sera également portée à l’innovation dans le secteur public, essentielle pour améliorer l’efficacité et l’efficience de l’administration, mais qui peut aussi contribuer à soutenir l’innovation dans l’ensemble de l’économie.

  • Le présent chapitre aborde un certain nombre de questions primordiales pour la gouvernance et la mise en œuvre des politiques d’innovation. La première section est consacrée à l’amélioration de la gouvernance à plusieurs niveaux, c’est-à-dire à l’harmonisation des actions entre les différents ministères, organismes et parties prenantes, mais aussi entre les différents niveaux de l’administration publique et entre les pays. La deuxième porte sur la question de la confiance dans les politiques publiques d’innovation, notamment le rôle de l’intervention des pouvoirs publics et la gestion des risques liés à l’innovation. Enfin, la dernière section s’intéresse à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques d’innovation, notamment à ce que les pouvoirs publics peuvent faire pour surmonter les difficultés liées à la réalisation des réformes.