Colombie

Place du tourisme dans l’économie

En 2016, la Colombie a reçu 5.1 millions de touristes étrangers, atteignant ainsi l’objectif fixé par les autorités nationales. Les principaux pays d’origine des visiteurs étrangers sont les États-Unis, le Venezuela et l’Équateur, les destinations les plus visitées (2015-17) étant Bogotá et les départements de Bolívar et d’Antioquia.

Le secteur du tourisme est devenu le premier exportateur de services en Colombie et le deuxième secteur de l’économie, derrière celui du pétrole, générant des emplois directs et indirects ainsi que des recettes en devises, et contribuant au développement régional et à la croissance économique. Il représente 2.8 % du PIB de la Colombie et a créé environ 375 000 nouveaux emplois entre 2010 et 2016. Désormais, ce secteur emploie 1.8 million de personnes. En 2016, l’activité touristique a progressé de 0.3 % par rapport à 2015 (Présidence de la République, 2017). Entre 2010 et 2016, l’investissement étranger dans les hôtels et restaurants s’est chiffré à environ 9 milliards USD.

Gouvernance et financement du tourisme

Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme apporte son soutien à la gestion du tourisme dans les régions et prête son concours à l’amélioration de la compétitivité et de la durabilité du tourisme en Colombie. La mission du vice-ministère du Tourisme consiste à travailler avec les régions et les prestataires pour positionner le pays en tant que destination touristique durable connue pour son offre diversifiée et multiculturelle. Les fonctions du vice-ministère sont les suivantes :

  • adopter, mettre en œuvre et évaluer la politique touristique et les plans et programmes connexes, en liaison avec les entités du secteur public et du secteur privé concernées, et, ce faisant, améliorer la compétitivité et la durabilité des produits et destinations touristiques et promouvoir le tourisme interne et le tourisme récepteur ;

  • statuer sur les plaintes liées aux services touristiques et autres infractions couvertes par la législation sur le tourisme ;

  • coordonner le Registre national du tourisme et la certification relative à la fourniture de services touristiques ;

  • établir le Plan national pour le secteur touristique et veiller à sa mise en œuvre.

Le vice-ministère travaille avec d’autres entités liées au tourisme. En 2013, le décret 1873 a porté création du Conseil supérieur du tourisme, en tant qu’organe de coordination de ces entités publiques placé sous la direction du ministère. Cet organe rassemble des représentants des ministères concernés et s’efforce d’administrer les programmes et projets par l’intermédiaire desquels est appliquée la politique du tourisme formulée par le ministère.

En vertu de la Loi générale sur le tourisme (1996), les autorités régionales et locales sont chargées de développer les activités touristiques sur leurs territoires respectifs, dans le cadre de la politique nationale du tourisme. Le ministère coordonne la planification du tourisme avec les autorités régionales et locales au moyen d’accords de compétitivité qui définissent les travaux conjoints à mener en priorité sur une période de trois ans.

Le vice-ministère du Tourisme est chargé, par le biais du Fonds national du tourisme (FONTUR), de recueillir, de gérer et d’utiliser les ressources affectées aux infrastructures touristiques, à la promotion du tourisme et à sa compétitivité.

Le financement du développement du tourisme provient de différentes sources, à savoir :

  • le budget général, à partir duquel les pouvoirs publics allouent des crédits au ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme au titre des infrastructures touristiques, de la promotion du tourisme et de sa compétitivité ;

  • les cotisations obligatoires versées par les prestataires de services touristiques pour la promotion et la compétitivité des destinations touristiques nationales ;

  • les taxes touristiques acquittées par les visiteurs internationaux entrant en Colombie par voie aérienne. La taxe est actuellement de 15 USD par visiteur et sert au renforcement de la compétitivité et à des actions de promotion ;

  • les ressources tirées de la gestion du patrimoine touristique de l’État ;

  • les recettes provenant de l’exploitation des marques touristiques détenues par le ministère ;

  • les amendes infligées aux prestataires de services touristiques ayant commis des infractions à la législation.

Colombie : Organigramme des organismes de tourisme
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Source : OCDE, d’après le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, 2018.

Politiques et programmes liés au tourisme

Les autorités nationales travaillent sur de nombreux axes de renforcement de la compétitivité du tourisme. Les sujets prioritaires pour le tourisme en Colombie sont la qualité, les infrastructures, les ressources humaines, la formation, la promotion, l’accessibilité, la culture touristique, l’entrepreneuriat et la coordination avec d’autres entités nationales ainsi que les collectivités locales.

Le tourisme est reconnu en tant que secteur prioritaire pour l’économie nationale dans le Plan de développement national 2014-18, qui comprend des mesures concernant le tourisme destinées à soutenir les objectifs économiques. Le Plan national pour le secteur touristique 2014-18, intitulé Turismo para la construcción de la paz (« Le tourisme au service de construction de la paix »), est l’expression des ambitions inscrites dans le Plan de développement national et vise à positionner la Colombie en tant que destination touristique durable, réputée pour son offre diversifiée et multiculturelle représentée par des produits et services très compétitifs qui donnent aux régions les moyens de pérenniser la paix. L’objectif global est que d’ici 2018, le secteur du tourisme génère 300 000 nouveaux emplois et 6 milliards USD de recettes en devises étrangères.

Le Plan national pour le secteur touristique propose quatre grands axes stratégiques à cette fin : la compétitivité en matière de développement régional, l’accessibilité, la promotion et l’amélioration de la gouvernance. Il comprend en outre trois composantes horizontales : le tourisme responsable et durable, la culture touristique, et le tourisme au service de la paix. D’autres axes stratégiques transversaux ciblent les normes et la sécurité, le développement des infrastructures et l’investissement dans ces dernières, les ressources humaines, le financement, et le renforcement des institutions. Des initiatives spécifiques mettent l’accent sur :

  • la consolidation des destinations de renommée mondiale : Carthagène, les îles de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, la ville de Santa Marta, et le paysage culturel du café de Colombie ;

  • la promotion de produits touristiques à forte valeur ajoutée : le tourisme de santé et de bien-être, le tourisme de nature et d’aventure, et le tourisme d’affaires (réunions, voyages de motivation, congrès et salons) ;

  • la promotion de nouvelles destinations « post-conflit ».

De plus, des campagnes de promotion sont organisées et des services touristiques mis en place au profit des personnes souffrant d’un handicap.

Le vice-ministère du Tourisme est en train de mettre au point deux initiatives importantes. La stratégie des couloirs touristiques a été lancée en 2016 et consiste à promouvoir 12 « couloirs » ou régions structurés autour de thèmes ou d’offres touristiques complémentaires. Cette stratégie a pour but de réduire la saisonnalité et d’accroître la compétitivité. Ces couloirs sont classés en 3 catégories en fonction de la qualité, de l’accessibilité et des projets touristiques de la destination :

  • la première catégorie regroupe les couloirs les moins développés (Los Llanos et La Orinoquia) ;

  • la deuxième correspond aux couloirs prêts à accueillir des flux de tourisme interne (Golfo de Morrosquillo y la Sabana, Pacífico, Nororiente, Central, Sur et Antioquia y Chocó) ;

  • la troisième rassemble les couloirs prêts à accueillir des flux touristiques internationaux [Seaflower, Caribe et Paisaje Cultural Cafetero (PCC)].

La seconde initiative met l’accent sur le développement du tourisme dans les anciennes zones de conflit, conformément à la stratégie nationale pour le tourisme axée sur la paix et la coexistence (Turismo, Paz y Convivencia). Les principaux objectifs de cette stratégie consistent à utiliser le tourisme pour reconstruire le tissu social et la culture des territoires, créer des chaînes de valeur et améliorer la qualité de vie des populations hôtes au moyen de pratiques responsables et durables (encadré 1.23).

Un autre domaine d’action prioritaire en Colombie est le développement d’un tourisme de qualité, que favorisent l’application de normes techniques et la mise en place d’une norme de durabilité. Dans la perspective de ce développement, la Colombie a conçu une plate-forme virtuelle certifiant les prestataires de services touristiques de qualité.

La stratégie de tourisme durable met également l’accent sur les destinations. Aujourd’hui, huit secteurs – Puerto Nariño-Amazonas, le centre-ville de Carthagène, le parc Arví, Guadalajara de Buga, Jardín, Ciénaga, Mompox et Villa de Leyva – sont certifiés destinations durables sources de bonnes pratiques susceptibles d’être reproduites dans d’autres régions du pays.

L’objectif des pouvoirs publics est d’améliorer la qualité de l’offre de services touristiques et d’instaurer une culture de l’excellence parmi les prestataires de services touristiques et les destinations. L’ambition stratégique de la Colombie est d’être connue en tant que destination singulière, compétitive et durable.

Profil statistique

Tableau 1. Colombie : Tourisme interne, récepteur et émetteur

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 StatLink https://doi.org/10.1787/888933717317

Tableau 2. Colombie : Entreprises et emploi dans le tourisme

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 StatLink https://doi.org/10.1787/888933717336

Tableau 3. Colombie : Consommation du tourisme interne
Millions COP

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 StatLink https://doi.org/10.1787/888933717355