Norvège
Place du tourisme dans l’économie
Au cours de la décennie s’achevant en 2015, la création de valeur imputable au tourisme en Norvège a considérablement augmenté, pour atteindre 110 milliards NOK. Ce chiffre représente 3.6 % du PIB total, une part qui est restée relativement stable ces dernières années. En 2015, le secteur touristique norvégien employait près de 160 000 personnes, soit 6.5 % de l’emploi total dans le pays.
Les voyages internes, tant d’agrément que d’affaires, dominent le secteur du tourisme norvégien. En 2016, les Norvégiens étaient à l’origine de 71 % de l’ensemble des séjours avec nuitée(s) dans des établissements commerciaux. Le tourisme récepteur a toutefois enregistré une hausse considérable ces deux dernières années, dont une progression de 10 % au cours de la seule année 2016. Les conditions de change en 2016, rendant un voyage en Norvège moins onéreux, ont continué de profiter au tourisme récepteur. Les principaux marchés émetteurs sont la Suède, l’Allemagne et le Danemark, mais des marchés émergents tels que la Chine sont en forte progression.
Gouvernance et financement du tourisme
C’est au ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche (le « ministère ») qu’incombe principalement la responsabilité du développement et de la réglementation du secteur du tourisme. Le ministère collabore avec d’autres ministères afin de coordonner les politiques d’importance pour ce dernier. À titre d’exemple, on peut citer le rapprochement entamé avec le ministère de la Culture pour mettre en évidence les possibilités de création de valeur que permet une coopération plus étroite entre les activités culturelles et créatives et le secteur du tourisme. Le ministère du Climat et de l’Environnement est un autre partenaire de premier plan compte tenu de son rôle dans l’élaboration des politiques destinées à promouvoir un secteur du tourisme plus durable.
Les autorités régionales et locales ont également leur mot à dire sur les activités touristiques sur tout le territoire national. Elles mettent en place des conditions-cadres d’une importance cruciale pour le tourisme, puisqu’elles sont en charge de la planification et de la réglementation dans des domaines tels que les infrastructures, les services d’utilité publique, les parcs nationaux et de nombreuses attractions locales liées à la nature et au patrimoine culturel. Plusieurs régions et municipalités ont mis en place des stratégies pour le tourisme dans les zones relevant de leur compétence, et nombre d’entre elles soutiennent financièrement leur entreprise locale de gestion des destinations.
En 2016, les autorités norvégiennes ont proposé de restructurer l’administration régionale en rénovant ses rôles, ses structures et ses responsabilités, et en diminuant le nombre de comtés. Le but était d’instaurer un cadre plus efficient pour coordonner les activités et trouver des solutions aux problèmes intersectoriels. Cette démarche sera bénéfique pour le secteur du tourisme, puisqu’une grande partie des difficultés qu’il rencontre sont de nature intersectorielle. Les municipalités ont connu une évolution analogue.
Entreprise publique, Innovation Norway remplit la fonction d’administration nationale du tourisme. Son objectif principal est d’accroître la croissance économique globale, ainsi que la création de valeur dans la filière touristique. Innovation Norway concentre ses efforts sur le développement de produits et d’entreprises, sur la promotion internationale de la Norvège en tant que destination touristique et sur le renforcement de l’image de marque du pays. Pour ce faire, elle conduit différents projets et activités, dans le cadre d’étroites relations de partenariat et de coopération avec le secteur touristique. Innovation Norway est financée par le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche (actionnaire majoritaire), ainsi que par d’autres ministères et comtés.
En 2017 comme en 2018, 231.5 millions NOK ont été et sont alloués (annuellement) au secteur du tourisme sous forme de crédits du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche à l’administration nationale du tourisme, Innovation Norway.
Politiques et programmes liés au tourisme
L’un des grands défis auxquels est confronté le secteur du tourisme norvégien est sa relativement faible création de valeur et faible rentabilité, par comparaison avec les autres secteurs, en raison de facteurs tels que la proportion réduite de produits touristiques à forte valeur ajoutée, une saisonnalité marquée et une insuffisance de coopération tant au sein du secteur touristique qu’avec les autres acteurs intervenant dans le tourisme. Dans certaines régions du pays, la trop forte affluence est un problème majeur.
En mai 2017, le Parlement a approuvé un rapport public (livre blanc) sur le tourisme norvégien. Il expose la politique globale des pouvoirs publics pour le secteur du tourisme, notamment la manière dont ils renforceront le socle du développement du secteur sur le long terme.
Le rapport concluait que les principales priorités stratégiques nationales à l’appui du développement du secteur touristique norvégien sont :
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la création de bonnes conditions-cadres pour l’activité des entreprises en Norvège grâce à baisse de l’imposition des entreprises, l’amélioration des infrastructures et le développement du numérique dans le secteur public ;
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le développement d’un secteur du tourisme durable ;
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le renforcement de la coopération entre les parties prenantes ;
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la poursuite de la promotion de la Norvège en tant que destination touristique ;
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l’accroissement des connaissances et des compétences dans le secteur du tourisme.
Cette évolution des conditions-cadres voulue par les pouvoirs publics pour rendre le climat plus propice aux affaires en Norvège ne vise pas le seul secteur du tourisme. Les autorités privilégient les allégements d’impôts et de redevances pour les entreprises norvégiennes et travaillent à la simplification et au développement du numérique dans le secteur public de manière à ce qu’elles puissent consacrer moins de temps à leurs obligations déclaratives et réglementaires, et davantage à créer de la valeur et des emplois.
L’accessibilité est un autre facteur déterminant de la compétitivité dans le tourisme. En 2017, le Parlement norvégien a approuvé le programme national d’infrastructures de la Norvège pour les douze prochaines années, qui prévoit des investissements record. Le programme met l’accent sur le développement de solutions de transport plus sûres, plus efficaces et plus propres, en s’appuyant sur les bouleversements technologiques que connaît le secteur, et en s’y adaptant.
Une coopération accrue entre le secteur du tourisme et d’autres pans de l’économie peut contribuer à la poursuite du développement des destinations et des produits touristiques du pays. En conclusion, le livre blanc sur le tourisme prévoyait l’élaboration d’une stratégie conjointe pour la culture et le tourisme par les pouvoirs publics. Cette stratégie sera déployée parallèlement à celle que les pouvoirs publics ont présentée en janvier 2017 pour l’agrotourisme.
Dans le but d’améliorer la coordination au sein de la filière touristique, des initiatives publiques et privées ont vu le jour pour ouvrir la voie à des organismes de gestion des destinations plus efficaces. En 2013, la responsabilité globale de l’exercice de restructuration de ces organismes a été attribuée au secteur lui-même. De nouvelles entités de gestion des destinations beaucoup plus grandes ont été créées pour leur assurer des moyens financiers plus fiables et stables, ainsi que pour faciliter la coordination entre le secteur touristique local et les activités touristiques des autorités publiques locales. En 2017, le processus était pratiquement achevé, les nouveaux comités de gestion locaux étant opérationnels et affichant les premiers signes d’une meilleure coordination et d’une meilleure coopération entre les parties prenantes.
La nature est un volet important de l’offre touristique norvégienne. Avec le temps, l’accroissement de la circulation et la surfréquentation pourraient nuire à la qualité de l’environnement, au produit touristique et même à la sécurité. Si l’on veut remplir les objectifs nationaux et internationaux en matière d’environnement, le secteur du tourisme doit fonder ses activités sur la durabilité. Les pouvoirs publics faciliteront la gestion de la circulation humaine dans la nature en fournissant des informations, des éléments de signalisation et des infrastructures simples. Dans ce cadre, ils commercialiseront une sélection de sentiers nationaux de randonnée aménagés, sur le modèle des routes touristiques nationales de Norvège pour le réseau routier. L’objectif est d’assurer la viabilité écologique des sentiers et de les rendre plus accessibles, et donc plus attractifs pour les touristes et les entreprises touristiques.