Grèce

Place du tourisme dans l’économie

Le tourisme est un pilier central de l’économie grecque. En 2016, la valeur ajoutée brute directe du tourisme était estimée à 9.6 milliards EUR, soit 6.4 % de la valeur ajoutée brute nationale. Cette même année, le tourisme a été à l’origine de près de 366 000 emplois, c’est-à-dire environ un emploi sur dix en Grèce.

En 2016, la Grèce a enregistré un nombre record d’arrivées de touristes internationaux pour la quatrième année consécutive, représentant au total 28 millions de visiteurs, soit une hausse de 7.5 % par rapport à 2015. Les séjours avec nuitée(s) se sont élevés au total à 193.4 millions, en augmentation de 2.9 % par rapport aux 188 millions enregistrés en 2015. Les visiteurs en provenance de l’UE ont représenté 61.3 % de l’ensemble des arrivées et leur nombre a augmenté globalement de 15 % en 2016. La même année, s’agissant du secteur des croisières, 4 093 arrivées de navires de croisière (contre 4 375 en 2015) ont été enregistrées, tandis que le nombre de visites de croisiéristes est resté stable à 5.1 millions.

Le tourisme interne en Grèce a été estimé à 5.8 millions de voyages et à 57 millions de séjours avec nuitée(s) en 2015 (moins 10.2 % par rapport à 2014). La grande majorité de ces voyages (plus de 90 %) étaient des voyages d’agrément, mais près des deux tiers (64 %) de l’ensemble des voyages et plus de trois quarts (78.4 %) des nuitées ont sollicité des hébergements non commerciaux.

Gouvernance et financement du tourisme

Consciente de la place cruciale du tourisme dans l’économie grecque, la Grèce a créé un ministère du Tourisme à part entière en novembre 2016. Le ministère élabore la politique du tourisme du pays, met en œuvre les réformes législatives, se charge de la planification du tourisme et coordonne les activités avec d’autres ministères pour stimuler l’investissement et améliorer la qualité et la compétitivité du tourisme grec. Plusieurs directions sont responsables des diverses missions du ministère. Au sein de cette structure, la structure exécutive du cadre de référence stratégique national (CRSN) rend compte directement au Secrétaire général chargé de la politique et du développement du tourisme, et contribue à la formulation des propositions débouchant sur des projets touristiques spécifiques.

L’Office national hellénique du tourisme (GNTO) est une entité publique placée sous le contrôle du ministère. Sa mission est d’organiser, de développer et de promouvoir le tourisme grec, dans le pays et à l’étranger, en s’appuyant sur ses 16 bureaux à l’étranger.

La Chambre hellénique des hôtels est l’organisme institutionnel chargé de conseiller l’État et l’autorité compétente chargée du classement officiel des hôtels, des chambres et des appartements mis en location.

Le ministère du Tourisme possède 14 bureaux régionaux, situés dans chaque région, qui sont chargés d’octroyer des licences aux entreprises de tourisme et de les inspecter, de contrôler leur qualité, d’assurer le suivi de leur classement officiel et de leur imposer des sanctions administratives.

Au niveau local, les régions et municipalités élaborent et mettent en œuvre des programmes et des activités pour le développement et la promotion du tourisme. Ces activités ne sont pas financées par l’administration centrale ; les autorités locales utilisent leurs propres ressources ou les fonds de programmes européens. En ce qui concerne les activités promotionnelles en particulier, les autorités publiques (nationales et locales) ont toutes l’obligation d’obtenir l’approbation préalable de l’Office national hellénique du tourisme afin que leurs campagnes s’harmonisent avec la stratégie globale de promotion du tourisme du pays.

Le budget 2016 du ministère du Tourisme s’est élevé à 49 millions EUR. Sur cette somme, 26 millions EUR proviennent du budget ordinaire, ainsi que d’un autre budget d’investissement public constitué d’approximativement 10 millions EUR de ressources nationales (utilisées pour les activités de promotion de l’Office national hellénique du tourisme), et 13 millions EUR de cofinancements de l’UE (utilisés pour l’innovation, les infrastructures, les projets, le développement des compétences et le soutien aux PME).

Grèce : Organigramme des organismes de tourisme
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Source : OCDE, d’après le ministère du Tourisme, 2018.

Politiques et programmes liés au tourisme

Depuis 2015, le ministère du Tourisme met en place une nouvelle politique du tourisme pour promouvoir la Grèce en tant que destination attractive à l’échelle planétaire, offrant 365 jours par an des expériences de voyage authentiques et uniques en leur genre. Toutes les actions visent à accroître la part du pays dans les voyages internationaux, en enrichissant encore l’offre touristique, et en améliorant la compétitivité. Les axes stratégiques en sont les suivants :

  • prolonger la saison touristique grâce au développement de produits innovants en étroite collaboration avec l’ensemble des 13 régions ;

  • promouvoir de nouveaux produits touristiques thématiques et le tourisme spécialisé en mettant l’accent sur le tourisme culturel, le tourisme de pèlerinage, les croisières, la plaisance, les parcs de plongée, le bien-être et le thermalisme, le tourisme médical, le tourisme MICE, le tourisme de luxe, les escapades citadines et la gastronomie grecque ;

  • cibler de nouveaux marchés émetteurs dynamiques (Moyen-Orient, Chine, Corée du Sud et, à partir de 2017, Inde) tout en renforçant la présence de la Grèce sur ses marchés traditionnels : Europe, Russie et États-Unis ;

  • accroître la connectivité aérienne/les vols directs au départ d’aéroports centraux et régionaux étrangers vers de nouvelles destinations en Grèce ;

  • attirer les investissements de qualité et à forte valeur ajoutée pour revaloriser le produit touristique dans son ensemble et faire face à la hausse attendue de la demande au cours des prochaines années ;

  • créer et favoriser des synergies avec d’autres secteurs économiques (par exemple l’agro-alimentaire et les industries manufacturières).

Dans le cadre de cette stratégie, plusieurs actions spécifiques ont été mises en œuvre pour accroître les flux touristiques et prolonger la saison. Par exemple, le ministère du Tourisme a soutenu la création d’une desserte annuelle directe Athènes-New York par la compagnie aérienne Emirates, qui devrait générer une demande forte et constante et améliorer les liaisons d’affaires, culturelles et d’agrément des deux côtés de l’Atlantique.

S’agissant de la formation au tourisme, les principales priorités sont de fournir :

  • aux entreprises de tourisme du personnel qualifié afin d’améliorer sans cesse la qualité des services proposés ;

  • au personnel non qualifié des possibilités d’acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir être plus productif et compétitif sur le marché du travail ;

  • des mesures incitant les entreprises de tourisme à recruter du personnel qualifié ;

  • une formation de qualité aux guides touristiques.

Pour favoriser l’innovation et la modernisation en matière de produits touristiques, il faut :

  • s’efforcer d’utiliser à bon escient les instruments de financement disponibles au sein du CRSN ;

  • réguler l’octroi de licences et le fonctionnement général de différents types d’entreprises de tourisme (hébergements, stations de ski, refuges de montagne, établissements thermaux, agences de voyage et de tourisme et services de chauffeur), au moyen d’un ensemble de décisions ministérielles conjointes ;

  • rationaliser le cadre juridique et réglementaire relatif aux investissements internes et étrangers. À cette fin, une codification exhaustive de la législation relative au tourisme a été réalisée et mise en œuvre, dans le but de réduire les obstacles administratifs et réglementaires, de rendre l’environnement plus propice aux affaires et ainsi de promouvoir la transparence et la hausse des investissements dans le secteur du tourisme (encadré 1.8).

Profil statistique

Tableau 1. Grèce : Tourisme interne, récepteur et émetteur

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 StatLink https://doi.org/10.1787/888933715873

Tableau 2. Grèce : Entreprises et emploi dans le tourisme

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 StatLink https://doi.org/10.1787/888933715892