10. Perceptions publiques de la science et de la technologie

Perception publique des retombées de la science et de la technologie sur la société, 2013
Bilan net : « La science et la technologie ont-elles globalement des retombées favorables ou défavorables sur la société ? »
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Note : Cet indicateur est expérimental. La comparabilité internationale des données peut être limitée.

Source : Calculs de l’OCDE, d’après la Commission européenne (2013), Eurobaromètre spécial 401 ; et autres sources nationales, juin 2015. Voir notes de chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933313089

L’évolution scientifique et technologique rejaillit de manière visible sur la vie des gens. D’après des enquêtes menées dans plusieurs pays, le public voit généralement d’un bon œil les retombées que la science et la technologie ont sur la société. Une part non négligeable de la population semble néanmoins avoir un avis nuancé ou critique sur la question.

La position des individus à l’égard de la science et de la technologie peut dépendre d’un certain nombre de caractéristiques personnelles et contextuelles. La plupart des études font apparaître un clivage entre les hommes et les femmes, les premiers émettant systématiquement un avis plus favorable que les secondes.

Si, bien souvent, l’analyse de la science, de la technologie et de l’innovation porte sur les retombées économiques directes, il peut être utile de s’intéresser aux retombées sociales ainsi qu’à la manière dont les perceptions de la science et de la technologie sont formées et influencées par les valeurs individuelles. Un indicateur expérimental consiste à étudier la corrélation existant à l’intérieur des pays entre les indicateurs des attitudes affichées à l’égard de la science et certains indicateurs du bien-être et des valeurs individuelles. Dans la majorité des pays, les individus qui jugent supérieur l’intérêt de la science pour leur vie quotidienne sont généralement aussi ceux qui déclarent des niveaux plus élevés d’état de santé et de satisfaction à l’égard de la vie, d’altruisme, de liberté de choix, de contrôle de leur vie et d’importance accordée à la créativité. En Argentine, au Brésil, au Chili, en Chine, au Mexique et en Inde, les individus qui déclarent juger la science importante sont moins susceptibles de se considérer comme des « citoyens du monde », contrairement à ce qui est observé aux États-Unis, dans de nombreux pays européens, au Japon et en Corée.

Définitions

Pour comparer les réponses données dans les questionnaires à choix multiples (voir notes de chapitre), on calcule un indicateur synthétique en rapportant l’écart entre avis favorables et défavorables au total des deux groupes. Sont ainsi exclus les avis des répondants dont la position est neutre et ceux qui ont répondu « Ne sais pas », lorsque cette option existe. Un biais risque d’être introduit si, lorsqu’il est impossible d’exprimer un avis neutre, les répondants sont plus susceptibles d’émettre un avis favorable que défavorable.

Sont exploitées les réponses données aux questions ci-après des enquêtes mondiales sur les valeurs (World Values Surveys) : Place de la science, « Apprendre sur la science est-il important pour votre vie quotidienne ? » ; Bien-être subjectif, « Comment décririez-vous votre état de santé ? » ; « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de votre vie en général ? » ; « Dans quelle mesure pensez-vous être libre de choisir et de contrôler votre vie ? ». Sont également prises en compte certaines valeurs proches de celles définies par Schwartz concernant l’auto-direction (« Il est important pour cette personne de concevoir des idées nouvelles et d’être créative ; de faire les choses à sa manière ») et l’identité mondiale repose sur l’adhésion à l’affirmation (« Je me considère comme un citoyen du monde »).

Différences hommes-femmes dans les attitudes à l’égard de la science et de la technologie, 2011
Scores moyens calculés pour la question « La situation s’est-elle améliorée dans le monde grâce à la science et à la technologie ? »
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Note : Cet indicateur est expérimental. La comparabilité internationale des données peut être limitée.

Source : Calculs de l’OCDE, d’après World Values Survey (microdonnées) (v.20150418), www.worldvaluessurvey.org, juin 2015. Voir notes de chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933313098

Lien entre les attitudes à l’égard de la science, les valeurs individuelles et le bien-être subjectif, 2011
Corrélations avec les scores individuels concernant la place de la science dans la vie quotidienne
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Note : Cet indicateur est expérimental. La comparabilité internationale des données peut être limitée. Les corrélations avec d’autres variables relèvent des « données supplémentaires ».

Source : Calculs de l’OCDE, d’après World Values Survey (microdonnées) (v.20150418), www.worldvaluessurvey.org, juin 2015. Davantage de données via StatLink. Voir notes de chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933313104

Mesurabilité

Un projet de l’OCDE a consisté à étudier l’étendue de la comparabilité internationale des enquêtes consacrées aux perceptions publiques de la science et de la technologie ainsi que les problèmes d’ordre méthodologique rencontrés dans leur réalisation. En particulier, les questions et choix possibles diffèrent légèrement selon les sources de données nationales disponibles, tandis que les réponses fournies dépendent de facteurs contextuels.

Les enquêtes mondiales sur les valeurs (World Values Surveys) sont réalisées par la World Values Survey Association, association sans but lucratif composé d’un réseau mondial de chercheurs en sciences sociales. Elles sont principalement réalisées sous la forme d’entretiens en face à face auprès d’échantillons représentatifs de la population adulte composés de quelques milliers d’individus par pays. Les différences entre les hommes et les femmes et les corrélations entre attitudes à l’égard de la science et mesures du bien-être subjectif ont été analysées sur la base de microdonnées librement accessibles. Bien qu’étant de simples coefficients linéaires, ces corrélations font apparaître des pistes à suivre pour comprendre les facteurs explicatifs des attitudes publiques à l’égard de la science et de la technologie.