Participation électorale

Les taux de participation électorale varient considérablement entre les pays de l’OCDE. Un taux de participation électorale élevé est synonyme d’un fort degré d’implication dans le système politique d’un pays ou signifie que le vote est obligatoire. Les taux de participation aux élections législatives de la population en âge de voter sont supérieurs à 80 % en Australie, en Belgique, au Danemark et en Turquie, où le vote est obligatoire, ainsi qu’en Corée, en Islande et en Suède. Ils sont inférieurs à 50 % en Suisse (graphique 7.7). Un taux de participation électorale faible reflète non seulement une implication limitée des électeurs inscrits, mais peut-être également l’absence d’inscription de nombreux électeurs potentiels. Parmi les pays non membres de l’OCDE, c’est en Indonésie que la participation électorale est la plus forte (83 %) et en Colombie qu’elle est la plus faible (52 %).

En général, les plus jeunes électeurs sont moins enclins à exprimer leur vote que l’électorat dans son ensemble : la participation électorale chez les 18-24 ans est en moyenne inférieure de 16 points de pourcentage à celle des adultes entre 25 et 50 ans inclus (graphique 7.8). Au Royaume-Uni, en République slovaque et en Israël, les jeunes sont beaucoup moins enclins à voter que les personnes d’âge très actif. Seuls les plus jeunes électeurs de Corée ont tendance à exprimer davantage leur vote que les personnes d’âge très actif. En moyenne, aucune variation significative de la participation électorale n’est constatée entre les hommes et les femmes.

L’intérêt général pour la politique est un facteur important de cohésion sociale. Le principal défi des politiciens est de veiller à susciter l’intérêt chez le plus grand nombre de citoyens pour qu’ils deviennent acteurs de la vie politique de la société. En moyenne, un jeune sur quatre déclare ne pas être du tout intéressé par la politique, contre une personne sur cinq pour la population totale de l’OCDE (graphique 7.9). Le Chili et le Portugal affichent les plus hauts niveaux de désintérêt pour la politique parmi la population totale, tandis que l’Allemagne, le Danemark, le Japon et la Norvège affichent les niveaux les plus bas. Parmi les jeunes entre 15 et 29 ans, le désintérêt pour la politique est important au Chili, en Hongrie et en République tchèque. Au Brésil et en Colombie, plus de 40 % déclarent ne pas être du tout intéressés par la politique.

Définition et mesure

Dans tous les pays, la participation aux élections législatives reflète l’implication des individus dans la société. L’indicateur choisi ici pour mesurer la participation des individus au processus électoral est le « taux de participation de la population en âge de voter », qui correspond au nombre d’individus ayant voté par rapport à la population en âge de voter – tel que consigné par les registres administratifs nationaux. La population en âge de voter n’est qu’une estimation, car il est difficile de recenser exactement les personnes en âge de voter qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales, quelle qu’en soit la raison. Dans les pays où l’inscription est obligatoire et/ou automatique (par exemple, à partir du registre d’état civil), comme dans les pays scandinaves, le nombre d’électeurs inscrits sera proche de la population en âge de voter.

Différents facteurs peuvent intervenir dans la comparaison internationale des données sur la participation électorale, notamment l’âge de la majorité électorale, le système d’enregistrement des inscriptions (automatique ou nécessitant des démarches de la part de l’électeur potentiel) et le caractère obligatoire ou non du vote. Dans la plupart des pays de l’OCDE et des pays européens, la majorité électorale pour participer aux élections nationales est fixée à 18 ans, mais les jeunes peuvent voter dès 16 ans en Autriche et à partir de 17 ans en Corée.

Les types d’élections diffèrent en fonction des pays, selon l’organisation de leurs institutions et les différentes circonscriptions. Dans certains pays, il convient de noter que la participation aux élections présidentielles et régionales peut être supérieure à la participation aux élections législatives, ce qui tient peut-être au fait que les représentants élus lors des élections présidentielles et régionales jouent un rôle plus déterminant dans la gestion de ces pays. Les données relatives au taux de participation électorale sont issues de la base de données internationale créée par l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA).

Cependant, l’IDEA n’inclut pas une ventilation des électeurs selon l’âge ni selon le sexe. Pour les informations sur les jeunes électeurs et les répartitions par sexe, il nous a fallu nous fier aux différentes enquêtes qui ont été menées. Les données sont extraites de l’Étude comparative des systèmes électoraux (CSES module 4 : 2011-16), et de l’Enquête sociale européenne (ESS). L’ESS fournit des données sur la participation aux dernières élections (législatives ou présidentielles). Toutefois, en raison d’échantillons réduits, les données de la CSES ont été utilisées lorsqu’elles étaient disponibles.

Les données sur l’intérêt pour la politique sont issues de l’Enquête sociale européenne (ESS) et de la World Values Survey, vague 6 : 2010-14 (WVS). Les deux enquêtes portaient sur la question : « Quel est votre intérêt pour la politique ? » et les répondants devaient choisir entre : « très intéressé », « assez intéressé », « peu intéressé » et « pas intéressé du tout ». Les données se rapportent au taux de personnes déclarant ne pas être intéressées du tout par la politique.

Notes des graphiques

graphique 7.7 : Les données portent sur les élections législatives, à l’exception de la Colombie, de la Corée, des États-Unis, de la Fédération de Russie, de la France, du Mexique et de la Pologne, où les élections présidentielles ont été prises en compte en raison du plus fort taux de participation. Le taux de participation de la population en âge de voter (PAV) est une estimation ; par exemple en Corée, le taux de participation aux élections présidentielles défini comme le nombre total de suffrages exprimés (valides ou non valides) divisé par le nombre de personnes inscrites sur le registre électoral était de 75.8% en 2012. Au lieu de 2015 : 2014 pour la Belgique, la Hongrie, le Japon, la Lettonie, la Nouvelle-Zélande, la Slovénie, la Suède ; 2013 pour l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, le Chili, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la République tchèque ; 2012 pour la Corée, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, la Lituanie, le Mexique, les Pays-Bas, la République slovaque ; 2011 pour le Canada, l’Espagne, l’Irlande, la Suisse. Les données sur la Norvège ne sont pas disponibles.

graphique 7.8 : Les données sur le Chili, la Lettonie, le Luxembourg et la Turquie ne sont pas disponibles.

graphique 7.9 : Les données sur le Canada, la Grèce, la Lettonie et le Luxembourg ne sont pas disponibles.

7.7. Importante variation de la participation électorale dans les pays de l’OCDE
Taux de participation aux dernières élections législatives, pourcentage de la population en âge de voter, 2015 (ou année la plus proche)
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Source : Base de données sur le taux de participation électorale de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA).

 https://doi.org/10.1787/888933413128

7.8. Les jeunes ont tendance à moins voter
Taux de participation électorale selon différents groupes, autour de 2012/13
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Source : Module 4 de l’Étude comparative des systèmes électoraux (CSES 2011-2016) et Enquête sociale européenne (ESS) pour les autres pays.

 https://doi.org/10.1787/888933413133

7.9. Un jeune sur quatre dans l’OCDE n’est pas du tout intéressé par la politique
Part des personnes déclarant n’être pas du tout intéressées par la politique, selon le groupe d’âge, autour de 2012-2014
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Source : Enquête sociale européenne ESS6-2012, ESS7-2014 et vague 6 de la World Values Survey : 2010-14.

 https://doi.org/10.1787/888933413146