Dépenses de santé
Le niveau et la progression des dépenses de santé des pays reflètent un large éventail de facteurs économiques et sociaux ainsi que la diversité des structures de financement et d’organisation des systèmes de santé nationaux.
En 2015, les États-Unis ont continué à dépenser beaucoup plus pour la santé que tous les autres pays de l’OCDE, avec des dépenses s’élevant à 9 450 USD par habitant (graphique 6.9). Ce niveau de dépenses est deux fois et demie plus élevé que la moyenne des pays de l’OCDE (4 010 USD) et dépasse de près de 40 % les montants dépensés en Suisse, le pays qui consacre le plus de dépenses à la santé après les États-Unis. La moitié environ des pays de l’OCDE consacrent à la santé entre 3 000 et 6 000 USD. Les pays qui dépensent moins de 3 000 USD sont, pour la plupart, des pays de l’OCDE d’Europe centrale et méridionale ainsi que le Chili, la Corée et Israël. Les dépenses les plus faibles par habitant ont été enregistrées au Mexique et en Turquie, avec des niveaux à peine supérieurs à 1 000 USD par personne.
Parmi les principaux pays émergents, la Chine, l’Indonésie et l’Inde ont consacré à la santé, en 2015, des montants par habitant qui correspondent à, respectivement, 18 %, 8 % et 7 % de la moyenne de l’OCDE.
Le graphique 6.9 montre également la ventilation des dépenses de santé par habitant entre dépenses publiques et dépenses privées. En règle générale, le classement selon le montant des dépenses publiques par habitant ne varie pas beaucoup par rapport à celui des dépenses totales. En moyenne, les dépenses privées représentent 27 % des dépenses totales, mais elles tournent autour de 50 % du total aux États-Unis et au Mexique. Même si, aux États-Unis, le secteur privé continue de jouer un rôle dominant dans le financement, les dépenses publiques de santé par habitant restent supérieures à celles des autres pays de l’OCDE, à l’exception de la Norvège et de la Suisse.
Depuis 2009, on constate dans plusieurs pays de l’OCDE un ralentissement sensible des dépenses de santé après des années de progression ininterrompue. Toutefois, l’évolution de ces dépenses diffère dans les 35 pays membres. On estime qu’en moyenne, les dépenses de santé par habitant ont progressé de 3.4 % par an, en termes réels, entre 2005 et 2009 (graphique 6.10). Par la suite, la moyenne des dépenses de santé n’a augmenté que de 1.1 % dans les pays de l’OCDE pendant les six années suivantes (2009-15), sous l’effet de la crise économique.
L’ampleur du ralentissement a été variable selon les pays de l’OCDE. Si les dépenses de santé ont été massivement réduites dans plusieurs pays européens, dans un contexte d’assainissement budgétaire, elles ont continué de progresser, fût-ce, souvent, sur un rythme moins soutenu, dans d’autres pays en dehors de l’Europe. Depuis 2009, la courbe des dépenses s’est inversée en Grèce (4.5 % de taux de progression annuelle sur la période 2005-09, contre -6.6 % après 2009) et en Irlande (6.9 %, contre -0.3 %). Le rythme de hausse des dépenses s’est ralenti dans la très grande majorité des pays de l’OCDE. La plupart des pays non européens de l’OCDE ont également connu un ralentissement sensible de la croissance de leurs dépenses de santé entre 2009 et 2015, notamment le Canada (0.5 %) et la Nouvelle-Zélande (0.8 %). Seuls cinq pays – Chili, Hongrie, Israël, Luxembourg et Suisse – ont vu cette croissance s’accélérer par rapport à la période d’avant la crise.
Les dépenses de santé correspondent à la consommation finale de produits et de services de santé. Ce chiffre englobe les dépenses des agents publics et privés en produits et services médicaux et les dépenses consacrées aux programmes de santé publique et de prévention, ainsi qu’à l’administration, mais exclut les dépenses en formation de capital (investissements).
Pour comparer les niveaux de dépenses entre les pays, les dépenses de santé par habitant sont converties dans une monnaie commune (le dollar américain) et corrigées de la différence de pouvoir d’achat des monnaies nationales. On utilise à cet effet les parités de pouvoir d’achat (PPA) pour l’ensemble de l’économie (PIB).
Pour le calcul des taux de croissance en termes réels, les déflateurs du PIB pour l’ensemble de l’économie sont utilisés. Dans certains pays (comme la France et la Norvège), il existe des déflateurs spécifiques à la santé, basés sur des méthodologies nationales, mais ceux-ci ne sont pas utilisés en raison de la comparabilité limitée.
Pour en savoir plus
OCDE (2015), Panorama de la santé 2015: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/health_glance-2015-fr.
Notes des graphiques
graphique 6.9 : Les données sur l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Indonésie et la Lettonie se rapportent à 2013 et comprennent les investissements.