Emploi

L’emploi est un facteur essentiel de l’autonomie. En moyenne, dans la zone OCDE, deux adultes d’âge actif sur trois ont un emploi (graphique 4.1.A). En Islande et en Suisse, plus de huit sur dix travaillent, contre environ un sur deux en Grèce et en Turquie.

Huit ans après le début de la crise financière, les taux d’emploi des pays de l’OCDE remontent peu à peu. En moyenne, en 2015, le taux d’emploi avait atteint son niveau antérieur à la crise et avait dépassé celui-ci dans la moitié des pays (graphique 4.1). Cependant, à l’instar de la crise en elle-même, le redressement a été largement inégal entre les différents pays : parmi les pays les plus durement touchés par la récession, certains ont déjà retrouvé, ou ont même dépassé, leur niveau d’emploi antérieur à la crise. L’Estonie et la Lettonie enregistrent une hausse de l’emploi aussi spectaculaire que régulière depuis 2010. De même, l’Islande est revenue à son niveau d’emploi de 2007. L’Espagne, l’Irlande et le Portugal sont plus ou moins à mi-parcours d’un rétablissement complet, tandis que la reprise de la croissance de l’emploi en Grèce n’a commencé à se faire sentir que ces deux dernières années.

Un certain nombre de pays où les taux d’emploi étaient comparativement faibles au départ de la crise ont connu des hausses considérables ces dernières années : l’emploi a enregistré une hausse de 10 points de pourcentage en Hongrie, de 7 en Turquie et de 6 au Chili et en République tchèque, des progressions dues en grande partie à des taux d’emploi des femmes croissants.

Les taux d’emploi des jeunes suivent ces tendances générales, même si les pertes d’emploi parmi cette population ont été généralement plus importantes durant la crise que pour l’ensemble de la population d’âge actif. En conséquence, dans l’OCDE, le nombre de jeunes actifs occupés de 15 à 29 ans a chuté de 8 % entre 2007 et 2015 (voir chapitre 1 et graphique 1.1).

Si d’une manière générale, l’emploi progresse, beaucoup ne trouvent pas le travail à temps plein qu’ils recherchent. En Italie, en Espagne et en Irlande, près d’un salarié sur dix occupe un emploi à temps partiel subi (graphique 4.2). Ces taux sont deux fois plus élevés chez les jeunes, particulièrement chez les jeunes femmes, dont le temps de travail est généralement plus réduit qu’elles ne le voudraient, c’est le cas de près d’un quart des jeunes femmes entre 15 et 29 ans en Espagne, en Italie, mais aussi en Australie. Se situant aux alentours de 15 % pour les jeunes hommes, ces taux, bien que plus faibles, restent considérables.

En moyenne dans l’OCDE, les immigrés ont sensiblement les mêmes chances d’occuper un emploi que les autochtones : en 2014, le taux d’emploi des personnes d’âge actif nées à l’étranger était de 66 %, contre 67 % pour les autochtones. Cette moyenne cache cependant de fortes disparités entre les pays : dans les pays de destination traditionnels d’Europe du nord et de l’ouest, tels que les Pays-Bas, la Suède et la Belgique, mais aussi la France et l’Allemagne, les autochtones ont plus de chance de trouver un emploi (6 à 15 points de pourcentage de plus) que les immigrés (graphique 4.3). Les variations des taux d’emploi des femmes expliquent en grande partie ces chiffres (OCDE, 2015). À l’opposé, au Chili, en Israël, au Luxembourg et en Hongrie, les taux d’emploi des femmes sont plus élevés parmi les immigrés. L’emploi étant généralement l’un des grands motifs d’émigration vers ces pays, mais également vers les États-Unis, le taux d’emploi chez les hommes immigrés est aussi généralement plus élevé que chez les hommes nés dans le pays.

Concernant les jeunes immigrés entre 15 et 29 ans, la tendance s’inverse puisqu’ils ont un point de pourcentage plus de chance de travailler que leurs homologues nés dans le pays. Les jeunes immigrés sont moins susceptibles d’être scolarisés que les autochtones, et intègrent de ce fait le marché du travail plus jeunes. En outre, s’ils sont plus susceptibles de travailler que leurs homologues nés dans le pays, ils ont également plus de risques d’être sans emploi et non scolarisés (voir graphique 1.1 du chapitre 1).

Définition et mesure

Une personne est considérée comme occupant un emploi si elle effectue un travail en vue d’un salaire, d’un bénéfice ou d’un gain familial pendant au moins une heure par semaine, même si elle est temporairement absente du travail pour raison de maladie, de congé ou de conflit du travail. Les enquêtes sur la population active des pays de l’OCDE se fondent sur cette définition du travail au cours d’une semaine de référence. L’indicateur de base de l’emploi utilisé ici est la proportion de la population âgée de 15 à 64 ans qui occupe un emploi. Les taux d’emploi sont présentés par sexe et par statut au regard de l’immigration. Les migrants sont définis comme les personnes nées en dehors de leur pays de résidence, sans tenir compte de leur statut de citoyenneté ni de la durée de leur séjour dans le pays.

Les travailleurs à temps partiel subi sont des salariés qui travaillent à temps partiel (temps de travail habituel inférieur à 30 heures par semaine) parce qu’ils n’ont pas réussi à trouver un travail à temps plein.

Les définitions retenues par les pays sont globalement conformes à cette définition générique mais peuvent varier en fonction des circonstances nationales. Pour de plus amples renseignements, voir www.oecd.org/emploi/basededonnees.

Pour en savoir plus

OCDE (2016), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2016, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/empl_outlook2016-fr.

OCDE/UE (2015), Les indicateurs de l’intégration des immigrés 2015: Trouver ses marques, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264233799-fr.

Notes des graphiques

graphique 4.1 : 1er trimestre 2016 pour l’Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, la Corée, les États-Unis, Israël, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas ; 4e trimestre 2015 pour le reste ; 2e trimestre 2007 pour la Suisse et 1er trimestre 2008 pour l’Afrique du Sud.

graphique 4.2 : 2015, 25-64 ans et 16-24 ans pour l’Allemagne, l’Australie, Israël, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Slovénie ; 2013 pour le Chili. Pas de données pour la Corée, le Mexique et la Turquie.

graphique 4.3 : Pas de données pour la Corée et le Japon. Pas de données sur les jeunes pour l’Allemagne, l’Australie, le Mexique et la Nouvelle-Zélande. La moyenne de l’OCDE n’inclut pas ces six pays. Les données se rapportent à 2013 pour le Chili et à 2015 pour Israël. Pour Israël, les données concernant les jeunes se rapportent aux 15-24 ans.

4.1. L’impact de la crise et de la reprise sur le marché du travail a été fortement contrasté selon les pays
Taux d’emploi, pourcentage de la population d’âge actif (15-64 ans), T4 2007-T1 2016.
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Source : Calculs de l’OCDE sur la base des Statistiques à court terme sur le marché du travail, base de données de l’OCDE, https://doi.org/10.1787/data-00046-fr.

 https://doi.org/10.1787/888933412645

4.2. Le temps partiel subi est de plus en plus répandu dans certains pays
Part des travailleurs à temps partiel subi dans l’emploi total, population d’âge actif et jeunes, selon le sexe, en 2015 (ou année la plus proche).
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Source : Calculs de l’OCDE à partir des enquêtes nationales sur la population active et de la base de données de l’OCDE sur l’emploi.

 https://doi.org/10.1787/888933412656

4.3. Les immigrés sont toujours moins susceptibles d’avoir un emploi dans certains pays
Écart en points de pourcentage entre les taux d’emploi des personnes nées dans le pays de résidence et nées à l’étranger, personnes d’âge actif et jeunes, en 2014 (ou année la plus proche).
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Source : Calculs de l’OCDE à partir des enquêtes nationales sur la population active.

 https://doi.org/10.1787/888933412664