Suède

En 2015, l’immigration totale s’élevait à 134 200 personnes (dont 20 400 ressortissants suédois), soit un nombre record et une hausse de 5.7 % par rapport à l’année précédente. Les Syriens formaient le groupe le plus nombreux (28 000), suivis des Érythréens (7 600) et des Polonais (5 600). L’émigration a également été plus forte que jamais (55 800 personnes). Le premier groupe d’émigrants était les Suédois (24 500), suivis des Chinois (2 700), des Indiens (2 200) et des Danois (2 100). Le solde migratoire était de +78 400 personnes en 2015, ce qui représente le nombre le plus élevé jamais enregistré, les Syriens représentant 36 % du solde migratoire total. En 2016, le nombre total d’immigrés a augmenté jusqu’à atteindre 163 000 personnes, tandis que le nombre d’émigrés a diminué, atteignant 46 000 personnes, de sorte que le solde migratoire a augmenté jusqu’à dépasser 117 000 personnes. En 2016, le solde migratoire représentait 81 % de la croissance démographique totale.

Près de 29 000 personnes ont déposé une demande d’asile en Suède en 2016 – en forte baisse par rapport à l’année précédente, où l’arrivée de quelque 163 000 demandeurs d’asile a fait de la Suède le pays de l’UE comptant le plus grand nombre de demandeurs d’asile par habitant. Comme les années précédentes, en 2016, les demandeurs d’asile étaient surtout originaires de Syrie (19 %), d’Afghanistan (10 %), d’Iraq (10 %) et de Somalie (6 %). En 2016, 7.6 % des nouveaux demandeurs d’asile étaient des mineurs non accompagnés, soit une diminution relativement importante par rapport à 2015 (21.7 %). La majorité des mineurs non accompagnés étaient des garçons âgés de 13 à 17 ans ; en effet, ce groupe représentait plus de 91 % des mineurs non accompagnés demandant l’asile en Suède en 2016. Parmi les 9 500 mineurs non accompagnés ayant déposé une demande d’asile prise en considération en 2016, 38 % étaient originaires d’Afghanistan.

Près de 112 000 décisions quant aux demandes d’asile ont été rendues au cours de l’année 2016 sachant que l’Agence suédoise des migrations continuait de traiter les 163 000 dossiers de demande d’asile reçus en 2015. Environ 60 % des décisions ont été positives. 65.7 % de ces décisions positives ont concerné des ressortissants syriens, 8.9 % des Erythréens, 8.7% des apatrides, 5.2% des Afghans et 2.6 des Irakiens. Dans l’ensemble, en 2016, le nombre d’autorisations de séjour délivrées aux demandeurs d’asile a quasiment doublé, passant d’un peu plus de 36 000 personnes en 2015 à près de 72 000 en 2016. Par conséquent, en 2016, les permis humanitaires représentaient près de la moitié des permis de séjour délivrés. Toutefois, à la suite de la modification de la législation, adoptée en juillet 2016 (voir ci-dessous), la proportion d’autorisations temporaires délivrées aux demandeurs d’asile a augmenté de façon spectaculaire – passant de 1 % en janvier 2016 à 57 % à la fin de l’année (soit 31 % au total en 2016).

Environ 13 000 personnes se sont vu délivrer un permis de travail en Suède en 2016, ce qui représente une réduction de 6 % par rapport à l’année précédente. Si la vaste majorité des demandes sont déposées par des personnes vivant à l’extérieur des frontières de la Suède, près de 400 (3 %) sont déposées par des personnes en train de poursuivre leurs études en Suède. De plus, 1.4 % de permis de travail supplémentaires ont été délivrés à des personnes dont la demande d’asile avait été rejetée. La majorité des permis de travail ont été accordés à des spécialistes, des techniciens, des travailleurs saisonniers (notamment des cueilleurs de baies) ou des personnes travaillant dans le secteur des services et des soins. Outre les migrants de travail, qui représentaient 11 % environ du nombre total de permis de séjour délivrés en 2016, 8 600 permis (soit 6 % du total) ont été délivrés aux proches de ces migrants.

Plusieurs changements ont été opérés en 2016 suite à l’arrivée de 163 000 demandeurs d’asile en 2015. Une loi temporaire, d’une durée prévue de trois ans, a été adoptée à la fin du mois de juillet 2016 pour limiter l’accès des réfugiés accueillis en vertu du quota associé au permis de séjour permanent. Les réfugiés bénéficient désormais d’un permis temporaire de trois ans ; ceux bénéficiant d’une protection subsidiaire ont un permis de séjour d’un an et ne sont pas éligibles au regroupement familial. Ceux qui sont éligibles au regroupement familial sont tenus de démontrer qu’ils peuvent subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et qu’ils ont les moyens de se procurer un logement décent.

Les contrôles aux frontières et contrôles d’identité temporaires, mis en place en novembre 2015 et associés à une chute des demandes d’asile, ont été maintenus. Les activités de retour s’intensifient et, depuis juin 2016, les demandeurs d’asile frappés d’un arrêté d’expulsion ne bénéficient plus du droit au logement ou à une indemnité journalière allouée par l’Agence suédoise des migrations.

Dans le cadre du budget défini au printemps 2016, davantage de fonds ont été alloués à l’Agence suédoise des migrations pour lui permettre de gérer le grand nombre de demandeurs d’asile, avec également un investissement de 56 millions EUR visant à renforcer les mesures d’intégration. Ces fonds seront destinés aux initiatives d’enseignement de la langue, aux évaluations et à la validation des compétences des demandeurs d’asile, aux réformes du programme de suédois et de l’organisation des cours de suédois pour les immigrés et à une nouvelle procédure accélérée pour les entrepreneurs nouvellement arrivés.

Les mesures de sécurité ont également été renforcées, avec davantage de ressources consacrées à la lutte contre le terrorisme, davantage de mesures de maintien de l’ordre et une sécurité accrue dans les centres d’asile.

Pour en savoir plus

www.migrationsverket.se

www.scb.se

Tendances récentes des flux et des effectifs de migrants
SUÈDE
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Les notes et sources se trouvent à la fin du chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933520629