Pologne

En 2014, 91 380 personnes sont venues de l’étranger s’installer en Pologne pour un séjour supérieur à trois mois, soit 13 % de plus qu’en 2013. Plus de 92 % de l’ensemble des immigrés enregistrés étaient des étrangers, principalement originaires d’Europe (81 % du nombre total d’étrangers). Les récentes augmentations des effectifs d’immigrés étaient essentiellement imputables aux ressortissants ukrainiens : en 2014 ils représentaient environ 40 % du total des étrangers, contre 33 % en 2013. Les Allemands (6.9 %), les Vietnamiens (5.2 %), les Chinois (4.1 %) et les Russes (3.5 %) étaient les autres groupes principaux. Pour la période 2009-12, on estime que le nombre d’émigrés a varié entre 218 000 et 276 000 par an.

Les données sur les permis de résidence font état d’une tendance similaire. En 2014, 42 600 permis de -résidence temporaire (+32 % par rapport à 2013) et 6 600 permis de résidence permanente (+82 %) ont été -délivrés, et environ 8 600 séjours ont été déclarés par des ressortissants de l’UE (+0.5 %). La forte progression des permis de résidence temporaire est liée à la nouvelle -réglementation entrée en vigueur en mai 2014, au -processus de régularisation introduit en 2012 et à -l’intensification de l’immigration en provenance d’Ukraine. En décembre 2014, le nombre d’étrangers détenteurs d’un titre de séjour quel qu’il soit s’élevait à 175 000 personnes, soit une hausse de 45 % par rapport à l’année précédente. Il a encore augmenté de 10 % pour atteindre 193 700 personnes à la fin juillet 2015. Les Ukrainiens représentaient 37 % des résidents permanents et 39 % des titulaires d’un permis temporaire. Les Allemands constituaient le groupe le plus important parmi les ressortissants de l’UE enregistrés (31 %).

Le nombre de permis de travail délivrés à des étrangers originaires de pays non membres de l’UE augmente depuis 2007. Il s’est élevé à 43 000 en 2014 (+11.6 % par rapport à 2013), et à 65 800 en 2015. En 2015, le plus gros effectif de travailleurs migrants venait de l’Ukraine (77 %), puis du Bélarus (3.1 %) et de la République de Moldova (2.3 %). À la suite de l’introduction progressive d’une -procédure simplifiée depuis 2006, on a observé une forte hausse du nombre d’étrangers se rendant en Pologne pour y travailler pendant six mois maximum, notamment en 2014 où une progression de 64 % a été enregistrée (387 400 autorisations). Plus de 90 % de ces travailleurs migrants étaient ukrainiens. L’agriculture et le bâtiment sont restés les principaux secteurs d’activité concernés, même si leur part a diminué. En 2015, le nombre de -déclarations enregistrées dans le cadre de la procédure simplifiée a doublé (782 200).

En 2014, environ 46 000 étudiants en mobilité internationale étaient inscrits dans l’enseignement supérieur en Pologne, soit une augmentation de près de 30 % par -rapport à l’année précédente. Environ la moitié d’entre eux étaient originaires d’Ukraine, puis venaient les -ressortissants du Bélarus, de la Norvège, de la Suède, de l’Espagne, de la Turquie, de la Fédération de Russie et de la Lituanie.

Selon les données d’Eurostat, le nombre de demandes d’asile a presque doublé en 2015, s’élevant à 10 300 (personnes à charge comprises), c’est-à-dire moins de 1 % des demandes enregistrées dans l’UE28. Les trois premières nationalités (Fédération de Russie, Ukraine et Tadjikistan) représentaient près de 90 % du total des demandes reçues. Environ 18 % des décisions prises en première instance étaient positives, contre 51 % dans l’UE28. Il convient de noter que de nombreuses demandes ne sont pas prises en compte dans ce calcul en raison de la forte mobilité de ce groupe.

L’entrée en vigueur en mai 2014 de la nouvelle Loi sur les étrangers a contribué à la mise en place de conditions plus favorables pour certaines catégories d’immigrés et à la simplification de certaines procédures : la validité du permis de résidence temporaire est étendue à trois ans maximum (deux ans auparavant) ; les travailleurs migrants peuvent désormais demander un permis de travail et de séjour temporaire par le biais d’une -procédure unique ; les étudiants en mobilité inter-nationale peuvent désormais obtenir un permis de -résidence temporaire assorti d’une plus longue période de validité ; les -diplômés des universités polonaises peuvent demander un permis de résidence temporaire d’un an dans le but de rechercher un emploi ; les -titulaires d’un permis de -travail et de séjour temporaire peuvent désormais -chercher un emploi pendant un mois après la perte de leur emploi. Le droit à l’allocation de chômage a été étendu à certaines catégories d’étrangers remplissant les conditions déterminées par la réglementation. Un amendement à la Loi sur la langue polonaise, adopté en novembre 2014, a abaissé le niveau d’aptitude linguistique requis pour être naturalisé.

Depuis mai 2015, la dérogation à l’obligation de -posséder un permis de travail a été étendue aux étudiants ainsi qu’aux personnes qui présentent occasionnellement des exposés ou des conférences à forte valeur scientifique ou artistique.

En juillet 2015, le gouvernement a annoncé que la Pologne accueillerait 2 000 étrangers originaires de Syrie et d’Érythrée ayant besoin d’une protection inter-nationale. En septembre 2015, le gouvernement a -également accepté de relocaliser sur deux ans (2016-17) 5 082 demandeurs d’asile en provenance des camps de réfugiés situés en Italie et en Grèce.

Tendances récentes des flux et des effectifs de migrants
Pologne
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Les notes et les sources figurent à la fin du chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933394860