Irlande

Entre avril 2014 et avril 2015, l’Irlande a enregistré une émigration nette totale de 11 600 personnes, soit une baisse de près de 10 000 personnes par rapport aux douze mois précédents. Sur la même période, l’immigration a continué d’augmenter, atteignant presque 70 000 arrivées. Les principaux groupes d’immigrés venaient de l’UE12 (13 400 personnes). Le nombre de ressortissants irlandais de retour dans leur pays, qui était en baisse depuis 2012, a légèrement augmenté pour atteindre 12 100 personnes.

L’émigration a continué de diminuer au cours des douze mois précédant avril 2015 (80 900 sorties). Des -augmentations annuelles importantes sont observées en ce qui concerne l’émigration vers le Canada et le Royaume-Uni. Les ressortissants irlandais représentaient plus de 40 % de l’émigration totale (passant de 40 700 personnes en 2013/14 à 35 300 en 2014/15). Les -ressortissants de l’UE12 ont émigré en grand nombre au cours des deux premières années de la récession, mais l’émigration s’est fortement ralentie ces dernières années : à peine plus de 8 500 ressortissants des nouveaux pays membres de l’UE ont quitté l’Irlande en 2015, soit le plus petit nombre enregistré depuis de nombreuses années.

Globalement, le nombre total de résidents étrangers a augmenté en 2015, atteignant 578 000 contre 564 300 l’année précédente, soit 12.5 % de la population totale. Le plus grand groupe venait des nouveaux pays membres de l’UE ; leur nombre a augmenté en 2015 pour atteindre plus de 237 000 personnes. Le nombre de ressortissants de pays tiers a lui aussi continué de croître – jusqu’à plus de 193 000 personnes – en partie en raison de l’afflux continu d’immigrés hautement -qualifiés, mais aussi du nombre croissant d’étudiants en mobilité internationale. Au total, 4 900 nouveaux permis de travail ont été délivrés en 2014 et 630 autres ont été renouvelés, principalement pour des ressortissants indiens (30 %), américains (12 %) et pakistanais (9 %).

Le nombre de ressortissants de pays hors EEE qui sont titulaires d’un permis de résidence valide (délivré par le Bureau national d’immigration – Garda National Immigration Bureau) a baissé de 2 % (105 600 personnes). La part des permis accordés pour des raisons familiales ou à des fins d’études a légèrement augmenté depuis 2013 (de 3 % et 6 % respectivement), tout comme celle des permis -attribués au titre de la protection subsidiaire (même si les chiffres sont restés faibles – 290 en 2014). Le motif principal était toujours les études (39 % du total des permis valides), puis venaient la famille (22 %) et le travail (15 %). Les groupes les plus représentés étaient les Brésiliens (15 100), les Indiens (11 100) et les Chinois (9 500).

On a comptabilisé 3 276 demandes d’asile en 2015 (personnes à charge comprises). Ce chiffre a augmenté de plus de 126 % par rapport à 2014. Les trois premiers pays (Pakistan, Bangladesh et Albanie) représentaient 57 % du total des demandes reçues. Environ 42 % des décisions prises en première instance étaient positives, contre 51 % dans l’UE28. Début 2015, on comptait 1 792 affaires en instance concernant des demandes de protection -subsidiaire. Au total, 1 480 ont été jugées courant 2015, et 181 protections subsidiaires ont été accordées.

Plusieurs modifications ont été apportées au régime des permis de travail en 2014 afin de faciliter l’accès des travailleurs hautement qualifiés au marché du travail et de mettre en place des mesures de sauvegarde en cas d’exploitation par l’employeur. Des dispositions relatives à neuf nouvelles catégories de permis de travail sont entrées en vigueur en octobre 2014. Les modifications apportées au Programme en faveur des créateurs d’entreprise (STEP), en mars 2014, ont diminué l’investissement minimum requis de 75 000 EUR à 50 000 EUR.

Un régime de visa britannico-irlandais a été mis en place en octobre 2014 ; il est assorti d’un nouvel accord concernant l’échange des données d’immigration entre les deux pays.

La Loi relative à la protection internationale a été -promulguée le 30 décembre 2015. Cette loi prévoit -l’introduction d’une procédure de demande unique. La procédure unique remplacera l’actuel système de demande de protection multiniveaux et séquentiel en Irlande. Elle devrait permettre de trouver l’équilibre -souhaité entre, d’une part, le traitement humain et -respectueux des demandeurs d’asile et, d’autre part, la mise en place de procédures plus efficaces d’asile et d’immigration, assorties de garanties appropriées. Cette loi prendra effet courant 2016. Un Groupe de travail chargé d’examiner les améliorations apportées à la procédure de protection et au système d’aide directe, notamment les services offerts aux demandeurs, a été mis en place par le gouvernement en octobre 2014. Le rapport du Groupe de travail a été publié en juin 2015. Il a formulé au total 173 recommandations, dont beaucoup ont des conséquences pour plusieurs départements et services publics. En mars 2014, l’Irlande a annoncé un Programme d’admission humanitaire en faveur des réfugiés syriens (SHAP) afin d’aider les personnes vulnérables en Syrie et dans les pays voisins touchés par le conflit en cours dans la région. Ce programme vise à offrir la possibilité de -résider -provisoirement en Irlande aux personnes vulnérables -présentes en Syrie ou qui ont fui depuis la Syrie vers des pays voisins depuis le début du conflit en mars 2011, et qui ont de la famille proche résidant en Irlande. Au total, 119 bénéficiaires ont été acceptés au titre de ce programme. En septembre 2015, le gouvernement a mis en place le Programme irlandais de protection des réfugiés, dans le cadre duquel 4 000 personnes au maximum seront admises sur le territoire au titre des Programmes -européens de relocalisation et de réinstallation.

Tendances récentes des flux et des effectifs de migrants
Irlande
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Les notes et les sources figurent à la fin du chapitre.

 https://doi.org/10.1787/888933394748