Répartition des médecins par âge, sexe et catégorie

La structure du personnel médical par âge et par sexe, ainsi que la répartition entre les différentes catégories de médecins jouent un rôle important dans l’offre de services médicaux. Depuis de nombreuses années, le vieillissement de la population des médecins dans les pays de l’OCDE fait craindre une insuffisance de la relève, bien que les départs à la retraite s’avèrent souvent progressifs et de plus en plus tardifs (OCDE, 2016). D’autre part, le déséquilibre croissant en faveur de différentes spécialisations au détriment de la médecine générale soulève des préoccupations dans de nombreux pays sur l’accès aux soins primaires pour toute la population.

En moyenne, un tiers des médecins dans les pays de l’OCDE étaient âgés de plus de 55 ans en 2015, contre un sur cinq en 2000 (graphique 8.5). Entre 2000 et 2015, la proportion de médecins âgés de plus de 55 ans a plus que doublé en France, en Italie, en Espagne et en Autriche. Si l’on peut s’attendre à ce que ces médecins prennent leur retraite dans les 10 ans à venir, un nombre croissant d’entre eux continuera vraisemblablement d’exercer au-delà de 65 ans. En Israël et en Italie, la moitié (ou plus) des médecins étaient âgés de plus de 55 ans en 2015. Il convient de noter que la forte proportion de médecins de plus de 55 ans observée en Israël tient peut-être en partie au fait que la source de données couvre tous les médecins autorisés à exercer, alors que certains n’exercent peut-être plus. À l’inverse, 13 à 17 % seulement des médecins au Royaume-Uni et en Corée étaient âgés de plus de 55 ans, du fait de l’arrivée de nombreux nouveaux diplômés au cours des dix dernières années (voir l’indicateur sur les « Médecins nouvellement diplômés »).

Un certain nombre de pays de l’OCDE ont réformé leurs systèmes de pensions et reculé l’âge de départ à la retraite en conséquence de l’allongement de l’espérance de vie. Bien que peu d’études aient été consacrées aux répercussions de ces réformes dans le cas spécifique des médecins, il n’est pas exclu qu’elles les amènent à poursuivre leur activité au-delà de 65 ans, ce qui pourrait avoir une incidence non négligeable sur les besoins de remplacement futurs.

En 2015, en moyenne dans les pays de l’OCDE, 46 % des médecins étaient des femmes, contre 39 % en 2000 (graphique 8.6). Dans 11 pays, les femmes comptent maintenant pour la moitié au moins des médecins, voire pour plus de 70 % en Lettonie et en Estonie. Entre 2000 et 2015, c’est aux Pays-Bas et en Belgique que leurs effectifs parmi les médecins ont connu la plus forte croissance en proportion (49 et 47 %, respectivement). À l’inverse, au Japon et en Corée, seul un médecin sur cinq était une femme en 2015, bien que le Japon ait enregistré une hausse significative de 42 % par rapport à 2000.

En moyenne dans les pays de l’OCDE, les généralistes représentaient environ 30 % de l’ensemble des médecins en 2015 (graphique 8.7), une part similaire à celle de 2005. La Grèce, la Hongrie et les États-Unis affichaient la plus faible proportion de généralistes, tandis que des pays comme la France, le Canada et l’Australie étaient parvenus à préserver un meilleur équilibre entre généralistes et spécialistes. Il convient de noter qu’en Irlande et au Portugal, la plupart des généralistes ne sont pas des médecins de famille mais des médecins non spécialistes travaillant à l’hôpital ou dans d’autres structures. Aux États-Unis, les médecins qui exercent en médecine interne générale sont classés parmi les spécialistes, alors que leur activité est souvent très proche de celle des médecins généralistes. De ce fait, la capacité de ce pays à fournir des soins de médecine générale est sous-estimée dans une certaine mesure.

En réponse aux inquiétudes quant aux risques de pénurie de médecins généralistes, beaucoup de pays ont entrepris d’augmenter l’offre de formation dans ce domaine. Au Canada, le nombre de places de formation postdoctorale en médecine de famille a plus que doublé entre 2000 et 2013, dans le cadre d’un effort national destiné à améliorer l’accès aux soins primaires (RCEP, 2015). Toutefois, dans la plupart des pays de l’OCDE, la rémunération des spécialistes, plus élevée que celle des généralistes, constitue pour les médecins une incitation financière à la spécialisation (voir l’indicateur sur la « Rémunération des médecins »).

Définition et comparabilité

La définition des médecins est donnée dans la section précédente consacrée à l’indicateur sur les médecins. Les chiffres pour certains pays (par exemple, Grèce et Portugal) couvrent, au-delà des médecins en exercice, tous ceux autorisés à exercer. Tous les pays ne sont pas en mesure de recenser la totalité de leurs médecins selon les deux grandes catégories (spécialistes et généralistes). Cela peut être lié à l’absence de données par spécialité pour les médecins en cours de formation ou pour les médecins libéraux.

Références

OCDE (2016), Health Workforce Policies in OECD Countries: Right Jobs, Right Skills, Right Places, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264239517-en.

RCEP – Répertoire canadien sur l’éducation post MD (2015), « Domaine de formation médicale postdoctorale de la faculté de médecine proposant une formation postdoctorale 2013-2014 », Base de données disponible sur : https://caper.ca/fr/.

Graphique 8.5. Pourcentage des médecins âgés de 55 ans et plus, 2000 et 2015 (ou année la plus proche)
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Source : Statistiques de l’OCDE sur la santé 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933609093

Graphique 8.6. Pourcentage de femmes parmi les médecins, 2000 et 2015 (ou année la plus proche)
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Source : Statistiques de l’OCDE sur la santé 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933609112

Graphique 8.7. Pourcentage des généralistes et des spécialistes parmi les médecins, 2015 (ou année la plus proche)
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1. Outre les médecins généralistes/médecins de famille, cette catégorie inclut également les médecins exerçant une médecine générale sans spécialité.

2. Les médecins spécialistes comprennent les pédiatres, les obstétriciens/gynécologues, les psychiatres et les spécialistes médicaux et chirurgicaux.

3. En Irlande et au Portugal, la plupart des généralistes ne sont pas des omnipraticiens (« médecins de famille »), mais plutôt des médecins non-spécialistes travaillant dans les hôpitaux ou d’autres structures.

Source : Statistiques de l’OCDE sur la santé 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933609131