Cancer colorectal : survie et mortalité

Dans les pays de l’OCDE, le cancer colorectal est la troisième forme de cancer le plus couramment diagnostiquée, après les cancers de la prostate et du poumon, chez les hommes, et la deuxième, après le cancer du sein, chez les femmes (voir l’indicateur « Mortalité due au cancer » au chapitre 3). Plusieurs facteurs augmentent le risque chez certains individus le risque de développer la maladie, notamment l’âge, une colite ulcéreuse, des antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal ou de polypes, et des facteurs liés à l’hygiène de vie comme un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en fibres, le manque d’activité physique, l’obésité, le tabagisme et la consommation d’alcool. Partout, son incidence est sensiblement plus élevée chez les hommes que chez les femmes. En général, le cancer du rectum est plus difficile à soigner que celui du côlon car il présente plus de risques de propagation à d’autres tissus, de récidive et de complications post-opératoires.

Après le dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, le dépistage du cancer colorectal a été mis au point, et un nombre croissant de pays ont organisé un dépistage systématique gratuit ciblant la population entre 50 et 70 ans (OCDE, 2013). En raison notamment d’incertitudes quant au rapport coût-efficacité de ces procédures (Lansdorp-Vogelaar et al., 2010), les pays ont recours à des méthodes différentes. Dans la plupart de ceux qui pratiquent le test de recherche de sang occulte dans les selles, le dépistage est proposé tous les deux ans. Pour le dépistage par coloscopie et sigmoïdoscopie flexible, la périodicité est moins élevée, en général de dix ans. Ces disparités compliquent la comparaison de la couverture entre pays.

Les progrès en matière de diagnostic et de traitement du cancer colorectal, notamment le perfectionnement des techniques chirurgicales, la radiothérapie et la chimiothérapie combinée, et l’accès plus large et plus rapide à ces dernières ont contribué à la hausse des taux de survie au cours de la dernière décennie. Tous les pays de l’OCDE ont enregistré une amélioration du taux de survie net à cinq ans des personnes atteinte de cancers du côlon et du rectum. Dans les pays de l’OCDE, ce taux est en moyenne passé de 57.04 % en 2000-04 à 62.84 % en 2010-14 pour les patients atteints d’un cancer du côlon et, au cours de la même période, de 55.1% à 61.0% pour le cancer du rectum (graphiques 6.36 et 6.37). Les progrès sont considérables dans certains pays, notamment le Chili, la Lituanie, la Corée, le Danemark et l’Estonie pour le cancer du côlon, et la Lettonie, la Lituanie, la Slovénie, le Danemark, l’Irlande et la Corée pour le cancer du rectum. De manière générale, les pays où les estimations de survie pour le cancer du côlon sont basses affichent également des taux estimés de survie faibles pour le cancer du rectum. Dans l’OCDE, les taux de survie nets estimés sont bas pour les deux cancers dans des pays comme le Chili, la Pologne, la République slovaque, la République tchèque et la Turquie.

Quant à la mortalité, elle a diminué dans la plupart des pays ces dernières années, le taux moyen de l’OCDE ayant reculé de 26.8 à 23.9 décès pour 100 000 habitants entre 2005 et 2015 (graphique 6.38). La chute a été particulièrement sensible en Autriche, en République tchèque, au Danemark et en Israël, puisqu’elle a été de plus de 30 %. Malgré quelques progrès, les pays d’Europe centrale et orientale, en particulier la République tchèque, la Slovénie et la République slovaque, continuent d’afficher des taux de mortalité plus élevés que les autres pays de l’OCDE.

A contrario, le taux de mortalité lié au cancer colorectal a progressé dans certains pays de l’OCDE au cours de la même période. C’est le cas, par exemple, de la Hongrie qui enregistrait déjà le plus fort taux de mortalité une décennie plus tôt. Dans les pays latino-américains, dont le Chili et le Mexique, la hausse a été particulièrement prononcée, de plus de 10 %, au cours des dix dernières années, leur taux demeurant toutefois nettement inférieur à la moyenne de l’OCDE. Malgré tout, certains de ces pays ont réussi à renforcer leurs systèmes de manière à réduire la charge du cancer colorectal. En 2013, par exemple, le Chili a intégré le traitement du cancer colorectal dans son régime garanti d’assurance maladie – synonyme de soins plus accessibles, de meilleure qualité, mieux pris en charge financièrement et plus rapides pour les maladies prioritaires – ce qui pourrait à terme améliorer les résultats des traitements (OCDE, 2018).

Définition et comparabilité

Les taux nets de survie et de mortalité sont définis dans l’indicateur « Cancer du sein : dépistage, survie et mortalité » au chapitre 6. Voir l’indicateur « Mortalité due au cancer » au chapitre 3 pour la définition du taux de mortalité due au cancer, l’origine des données sous-jacentes et la méthodologie utilisée. Les taux de mortalité due au cancer colorectal sont basés sur les codes C18-C21 de la CIM-10 (côlon, jonction rectosigmoïde, rectum et anus), et les estimations des taux de survie sur les codes C18-C19 pour le cancer du côlon, et C20-C21 pour le cancer du rectum.

Références

Lansdorp-Vogelaar, I., A.B. Knudsen et H. Brenner (2010), « Cost-effectiveness of Colorectal Cancer Screening – An Overview », Best Practice & Research Clinical Gastroenterology, vol. 24, pp. 439-449.

OCDE (2018, à paraître), OECD Reviews of Public Health: Chile, Éditions OCDE, Paris.

OCDE (2013), Cancer Care: Assuring Quality to Improve Survival, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264181052-en.

Graphique 6.36. Cancer du côlon : taux de survie net à cinq ans, 2000-04 et 2010-14
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Note : Les intervalles de confiance à 95 % ont été calculés pour tous les pays, représentés par les surfaces grises. Des mises à jour attendues sur les données peuvent réduire les estimations du taux de survie pour le Chili à 43.9. Ces mises à jour peuvent amener à des légers changements sur les estimations des taux de survie pour le Canada, le Costa Rica ainsi que la moyenne OCDE.

1. Données de couverture nationale à 100 %.

Source : CONCORD programme, London School of Hygiene and Tropical Medicine.

 https://doi.org/10.1787/888933608504

Graphique 6.37. Cancer du rectum : taux de survie net à cinq ans, 2000-04 et 2010-14
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Note : Les intervalles de confiance à 95 % ont été calculés pour tous les pays, représentés par les surfaces grises. Des mises à jour attendues sur les données peuvent réduire les estimations du taux de survie pour le Costa Rica.

1. Données de couverture nationale à 100 %.

Source : CONCORD programme, London School of Hygiene and Tropical Medicine.

 https://doi.org/10.1787/888933608523

Graphique 6.38. Cancer colorectal : taux de mortalité, 2005 et 2015 (ou année la plus proche)
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1. Moyenne sur trois ans.

Source : Statistiques de l’OCDE sur la santé 2017.

 https://doi.org/10.1787/888933608542