Israël1

  • Le processus de convergence du revenu par habitant avec les pays de tête de l’OCDE a quelque peu marqué le pas ces dernières années. Cela s’explique par une érosion de la croissance potentielle, imputable à des gains de productivité moins importants, et par la proportion croissante de personnes à charge par rapport à la population en âge de travailler, le processus de vieillissement ayant commencé à toucher le pays.

  • Les inégalités de revenu et la pauvreté sont globalement stables depuis 2008, à l’instar de la moyenne de l’OCDE, mais leur niveau reste nettement plus élevé que dans la plupart des autres pays membres. La pauvreté est en particulier très répandue et marquée.

  • Les autorités ont pris des mesures pour stimuler la concurrence sur les marchés de produits en ouvrant davantage aux importations les secteurs agricole et alimentaire et en facilitant l’arrivée de nouveaux concurrents dans les secteurs bancaire et postal. Les conditions à remplir pour obtenir un crédit d’impôt sur les revenus d’activité ont été élargies et les allocations familiales ont été relevées afin d’améliorer l’intégration dans l’emploi de catégories défavorisées et de réduire la pauvreté. Le financement de l’éducation pour les personnes démunies a aussi bénéficié de ressources budgétaires supplémentaires.

  • Une concurrence plus vive dans le secteur protégé est indispensable pour augmenter les revenus et renforcer la cohésion sociale. Des réformes complémentaires s’imposent dans les secteurs alimentaire et agricole afin de réduire les obstacles non tarifaires aux importations. Un secteur de l’électricité plus efficient et un allégement de la charge réglementaire qui pèse sur les entreprises favoriseraient aussi les gains de productivité. Un système éducatif plus efficace et des politiques actives du marché du travail permettraient de mieux intégrer les catégories démunies au marché du travail et se traduiraient par une croissance mieux partagée.

  • Des transports urbains plus développés réduiraient le temps perdu dans les embouteillages ainsi que la pollution locale et les émissions de gaz à effet de serre. Il deviendrait en outre plus facile de vivre dans les quartiers d’habitation où les prix sont plus bas et d’encourager l’activité des personnes habitant dans des régions isolées.

Indicateurs de croissance et d’inégalités
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1. Le taux d’emploi est défini par rapport à la population économiquement active ; par conséquent, une croissance positive du taux d’emploi correspond à un recul du taux de chômage structurel, et vice versa.

2. On intègre cette variable d’ajustement dans la décomposition afin de prendre en compte l’impact des travailleurs non résidents.

3. Le coefficient de Gini indique dans quelle mesure la distribution du revenu disponible entre les ménages s’écarte d’une répartition parfaitement égale. Un coefficient de Gini égal à zéro représente une égalité parfaite, tandis qu’un coefficient égal à 100 correspond à une inégalité parfaite.

4. Écart en pourcentage par rapport à la moyenne pondérée par la population des 17 pays de tête de l’OCDE en termes de produit intérieur brut (PIB) par habitant, de PIB par heure travaillée et de revenu intérieur brut (RIB) par habitant, sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) constantes de 2010.

Source : Partie A : OCDE, Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE n° 100 ; Partie B : OCDE, Base de données sur la distribution des revenus ; Partie C : OCDE, Base de données des comptes nationaux et Base de données sur la productivité.

 https://doi.org/10.1787/888933455137

Indicateurs de politique
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Source : Partie A : OCDE, Base de données de l’enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) ; Partie B : OCDE, Base de données sur la réglementation des marchés de produits.

 https://doi.org/10.1787/888933455590

Priorités d’Objectif croissance 2017

Améliorer les résultats scolaires et réduire les inégalités. La qualité de l’enseignement est insuffisante, surtout pour les Haredim et les Arabes israéliens, qui sont susceptibles d’occuper des emplois précaires et faiblement rémunérés en raison de leurs compétences limitées.

Mesures prises : Des ressources budgétaires supplémentaires ont permis de réduire encore les effectifs par classe dans les écoles arabes en 2015. Cependant, l’établissement d’une corrélation entre les financements publics pour les écoles Haredi et le nombre d’heures de cours de mathématiques et d’anglais dans les programmes s’est heurté à des obstacles de mise en œuvre en raison de l’hostilité des chefs de communauté.

Recommandations : Continuer à accroître le financement de l’éducation par élève, surtout pour les catégories défavorisées, qui est nettement inférieur à la moyenne de l’OCDE. Compléter ces augmentations du budget par des réformes structurelles, en garantissant que les savoirs fondamentaux dans les matières laïques principales seront enseignés dans les écoles Haredi. Développer l’enseignement et la formation professionnels plus globalement pour les jeunes adultes.

Simplifier les formalités administratives pour les entreprises. Des charges réglementaires excessives pèsent sur l’environnement des entreprises, avec de nombreux obstacles à l’entrepreneuriat et des procédures de délivrance d’autorisations aux entreprises longues et complexes.

Mesures prises : Fin 2015, les autorités ont adopté un plan de réduction des frais administratifs et des coûts de discipline liés au poids des réglementations actuelles à hauteur de 25 % d’ici à 2019. Depuis 2016, toutes les nouvelles lois susceptibles d’influer sur la concurrence font l’objet d’une analyse d’impact de la réglementation (AIR).

Recommandations : Raccourcir le délai de traitement des procédures de délivrance d’autorisations, en particulier dans le domaine de l’environnement. Procéder à l’allégement prévu de la charge réglementaire en s’appuyant sur une analyse d’impact de la réglementation de grande qualité. Pour ce faire, veiller à ce qu’une équipe bien formée à l’AIR assure un accompagnement et contrôle la qualité du travail dans les services jusqu’à ce que le personnel maîtrise correctement les nouvelles procédures.

Intensifier la concurrence sur les marchés de produits. Les obstacles à la concurrence sont nombreux, avec des monopoles dans plusieurs secteurs, y compris dans la banque de réseau, l’ensemble de la chaîne alimentaire et les industries de réseau, notamment dans l’électricité.

Mesures prises : Depuis début 2016, la réglementation a été modifiée pour faciliter l’arrivée de nouveaux concurrents dans les services bancaires de proximité, dont des établissements de crédit non bancaires. Les obstacles à l’importation dans les secteurs alimentaires ont été réduits. Des sociétés privées peuvent accéder à de nouveaux segments du marché postal.

Recommandations : Remplacer les quotas dans l’agriculture, les prix garantis et les tarifs douaniers par des paiements directs aux agriculteurs. Continuer à réduire les obstacles non tarifaires pour les produits de première nécessité en adoptant les procédures d’importation en vigueur dans l’UE pour les denrées alimentaires. Concrétiser les projets d’autoriser l’entrée de nouveaux concurrents dans les services bancaires pour les particuliers. Stimuler la concurrence dans la production d’électricité et créer un gestionnaire d’infrastructures distinct dans le secteur de l’électricité.

Renforcer les politiques actives du marché du travail et encourager l’activité. Le service public de l’emploi dispose d’instruments limités pour favoriser la réinsertion des demandeurs d’emploi sur le marché du travail. Le nombre de dossiers traités est très important et seul un petit nombre de demandeurs d’emploi peut accéder aux possibilités de formation professionnelle.

Mesures prises : Les conditions à remplir pour bénéficier du dispositif de crédit d’impôt sur les revenus d’activité ont été élargies en 2015. Les autorités ont lancé des projets pilotes, par exemple les « Cercles pour l’emploi » dont l’objectif est d’aider les allocataires d’une garantie de revenu à intégrer le marché du travail, qui ont donné des résultats prometteurs en 2015.

Recommandations : Développer les politiques actives du marché du travail et les crédits d’impôt sur les revenus d’activité. Améliorer encore l’application du droit du travail dans les secteurs comptant de nombreux travailleurs faiblement rémunérés, dont les Arabes israéliens, les Haredim et les étrangers.

∗Moderniser les infrastructures de transport∗2. Le développement insuffisant des transports publics dans les zones urbaines est à l’origine de la pollution locale, d’émissions de CO2 et de coûts élevés de la congestion en ville, estimés à 1.5 % du PIB chaque année.

Recommandations : Renforcer les infrastructures de transport dans les zones urbaines afin de réduire la congestion et la perte de temps et d’améliorer les résultats en matière d’environnement et la mobilité de la main-d’œuvre.

Au delà du PIB par habitant : autres objectifs de l’action publique
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1. Les données correspondent au taux de croissance annuelle moyenne du revenu disponible (c’est-à-dire du revenu après impôts et transferts) dans l’ensemble de la distribution et couvrent la période de 2008 à 2014. Le revenu disponible est calculé pour l’ensemble de la population. Les données sur les revenus sont exprimées à prix constants de 2010 (année de référence de l’OCDE).

2. Émissions totales de gaz à effet de serre (GES) en équivalents CO2, tirées de la base de données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ces données sont conformes aux méthodes de calcul des émissions de GES appliquées aux fins de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), mais elles ne sont pas directement comparables avec les données relatives aux pays visés à l’Annexe I, pour des raisons de définition. La moyenne de l’OCDE est calculée suivant la définition correspondant à la CCNUCC.

3. La part des émissions mondiales de GES est calculée à partir de données de 2010 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Source : Partie A : OCDE, Base de données sur la distribution des revenus ; Partie B : OCDE, Base de données des comptes nationaux et Base de données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Base de données de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

 https://doi.org/10.1787/888933456053

Notes

← 1. Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

← 2. Les nouvelles priorités d’action figurant dans l’édition 2017 d’Objectif croissance (par rapport à l’édition 2015) sont précédées et suivies d’un astérisque (∗).