Les résultats des élèves et l’équité en matière éducative

Les systèmes éducatifs des pays de l’OCDE et des pays partenaires visent avant tout à doter les enfants et les adultes des connaissances et des compétences nécessaires pour exprimer pleinement leur potentiel. L’enquête PISA, qui est réalisée tous les trois ans, mesure les acquis des élèves de 15 ans en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Elle permet d’effectuer des comparaisons entre les moyennes nationales, mais aussi entre groupes d’élèves et entre établissements. L’édition 2015 de l’enquête accordait une place particulièrement importante aux sciences. L’évaluation portait sur trois aptitudes clés : l’aptitude à expliquer des phénomènes scientifiques, l’aptitude à concevoir et à évaluer des investigations scientifiques et l’aptitude à interpréter des données et des faits de manière scientifique.

En 2015, au sein de la zone OCDE, ce sont le Canada, l’Estonie, la Finlande et le Japon qui ont obtenu les meilleurs scores en sciences : dans tous ces pays, les élèves ont obtenu un score moyen supérieur à 525 points, contre un score moyen de 493 pour la zone OCDE. Ce sont le Chili, le Mexique et la Turquie qui ont obtenu les scores moyens les plus faibles de la zone OCDE. Sur la dernière décennie, le score PISA moyen en sciences a nettement progressé en Israël, en Norvège et au Portugal, avec un gain de plus de 10 points ; c’est en Finlande, en Hongrie et en République slovaque qu’il s’est, à l’inverse, le plus dégradé, avec une chute supérieure à 25 points.

Au-delà des moyennes nationales, les pourcentages d’élèves parvenant aux divers niveaux de compétence indiquent dans quelle mesure les pays réussissent à redresser les résultats des élèves en difficulté tout en œuvrant en faveur de l’excellence. Il est particulièrement important d’atteindre au moins le niveau 2 de compétence, qui est considéré comme un socle minimum que tous les jeunes adultes devraient maîtriser pour avoir la possibilité de se perfectionner par la suite et pour pouvoir participer pleinement à la vie sociale, économique et civique de sociétés modernes à l’heure de la mondialisation. En matière de sciences, les élèves qui atteignent le niveau 2 peuvent s’appuyer sur leur maîtrise des connaissances et procédures scientifiques de base pour trouver une explication appropriée, interpréter des données et repérer la question à laquelle une expérience simple vise à répondre.

Au Canada, en Estonie, en Finlande et au Japon, la proportion d’élèves très performants (niveaux 5 et 6) est plus forte que la proportion d’élèves peu performants (résultats inférieurs au niveau 2). Aux niveaux 5 et 6, les élèves manient des idées ou des concepts scientifiques abstraits pour expliquer des phénomènes, évènements et processus plus complexes et non familiers impliquant de multiples liens de causalité. Au Mexique et en Turquie, on trouve peu d’élèves très performants, alors que la proportion d’élèves peu performants est très élevée, puisque plus de 40 % des élèves n’atteignent pas le niveau 2.

Les élèves socioéconomiquement défavorisés sont près de trois fois plus susceptibles que les élèves favorisés de ne pas acquérir le socle minimum de compétences en sciences (OCDE, 2016). En moyenne de la zone OCDE, 13 % de l’écart de performance en sciences peut s’expliquer par le statut socioéconomique des élèves. Ce statut explique moins de 10 % de l’écart de performance en sciences dans des pays comme le Canada, l’Estonie, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, la Norvège et la Turquie ; en revanche, il explique plus de 18 % de l’écart de performance en France, en Hongrie et au Luxembourg.

Sur la dernière décennie, la part de l’écart de performance en sciences due au statut socioéconomique des élèves a nettement baissé au Chili, aux États-Unis et en Turquie ; à l’inverse, elle a augmenté particulièrement nettement en Corée et en République tchèque. Outre les effets du statut socioéconomique, on constate de nets écarts entre les scores des élèves immigrés et non immigrés dans certains pays membres de l’OCDE.

Méthodologie et définitions

Pour tous les graphiques, les données proviennent de l’édition 2015 de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), qui a permis d’évaluer les compétences des élèves de 15 ans de 72 pays et économies.

Dans le cadre de l’enquête PISA, on estime le statut socioéconomique d’un élève en calculant un indice de statut économique, social et culturel (SESC) à partir de plusieurs variables liées au milieu familial de l’élève : niveau éducatif des parents, profession des parents, équipements du foyer considérés comme indicatifs du niveau d’aisance matérielle et nombre de livres et d’autres ressources éducatives présents dans le domicile. Les élèves favorisés et défavorisés sont ceux qui se classent dans la tranche supérieure/inférieure des 25 % des valeurs de l’indice SESC pour leur pays.

Le graphique relatif à l’écart de performance en sciences entre les élèves immigrés et non immigrés pour 2015 est disponible en ligne (voir annexe F). Seuls les pays comportant un pourcentage d’élèves immigrés supérieur à 6.25 % y figurent.

Pour en savoir plus

OCDE (2016), Résultats du PISA 2015 (Volume I) :L’excellence et l’équité dans l’éducation, Éditions OCDE, Paris. https://doi.org/10.1787/9789264266490-en.

Notes relatives aux graphiques

Les notes relatives aux graphiques sont accessibles dans les StatLinks.

Informations sur les données concernant Israël : https://doi.org/10.1787/888932315602.

14.32. Scores PISA moyens en sciences (2006 et 2015)
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Source : Résultats du PISA 2015 (Volume I) :L’excellence et l’équité dans l’éducation

 https://doi.org/10.1787/888933540769

14.33. Proportions d’élèves peu performants et très performants en sciences (PISA 2015)
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Source : Résultats du PISA 2015 (Volume I) :L’excellence et l’équité dans l’éducation

 https://doi.org/10.1787/888933540788

14.34. Part de l’écart de performance en sciences s’expliquant par le statut socioéconomique des élèves (2015)
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Source : OCDE, base de données PISA 2015, tableaux I.2.3, I.6.1, I.6.3a, I.6.7, I.6.17, I.7.1 et I.7.15a.

 https://doi.org/10.1787/888933540807