Autriche

La croissance économique devrait, selon les prévisions, rester solide mais ralentir en 2019 et 2020. La dégradation de l’environnement extérieur freinera la progression des exportations et de l’investissement. La croissance solide de l’emploi favorise l’augmentation des salaires et de la consommation privée. L’inflation reste modérée.

La fermeté de la croissance économique, le contexte de taux d’intérêt faibles et les efforts pour maîtriser les dépenses publiques ont contribué à réduire le déficit budgétaire. Toutefois, de nouvelles mesures, notamment destinées à remédier aux inefficiences dans l’éducation, la santé et les administrations, permettraient de traiter le problème des coûts liés à une société vieillissante et de dégager des fonds qui pourraient être consacrés à des dispositifs servant à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale.

La vigueur de la demande intérieure et extérieure génère une croissance à large assise

La conjonction de facteurs intérieurs et extérieurs continue de soutenir la croissance économique. La forte demande et les contraintes de capacités de production observées actuellement favorisent la hausse de l’investissement des entreprises, mais les pénuries de compétences et les obstacles réglementaires risquent de limiter les possibilités de gains de productivité. La poursuite de la baisse du taux de chômage et le grand nombre de postes non pourvus concourent à la progression des salaires et à la fermeté de la consommation privée, même si l’afflux de main-d’œuvre étrangère, l’augmentation des taux d’activité des femmes et des seniors et les négociations collectives contribuent à modérer l’impact d’un marché du travail tendu.

Autriche
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1. Hors agriculture, activités des ménages en qualité d'employeurs et activités des organisations extraterritoriales.

2. Niveau actuel d'utilisation des capacités dans le secteur manufacturier.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 104 ; et Eurostat.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933876328

Des réformes structurelles sont indispensables pour assurer une plus grande solidarité et affermir la croissance à long terme

La politique budgétaire est globalement neutre, la hausse des recettes dépassant légèrement seulement celle des dépenses. Grâce au quasi-équilibre budgétaire et à des taux d’intérêt faibles, le ratio dette publique/PIB diminue à un rythme régulier. La charge fiscale sur le travail reste élevée par rapport à ce que l’on observe dans des pays comparables, bien que la réforme de la fiscalité en 2016 ait permis de stimuler la consommation privée en réduisant l’imposition des revenus des personnes physiques.

Autriche. Emploi, revenu et inflation
Autriche. Emploi, revenu et inflation

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933877449

Les obstacles à l’emploi à plein temps des femmes restent importants et contribuent à leur sortie, complète ou partielle, de la population active après la naissance du premier enfant. Remédier aux inefficiences en matière de dépenses permettrait de dégager des fonds pour améliorer l’accès aux crèches et à la scolarisation à plein temps. Les responsables publics devraient continuer d’envisager des mesures permettant de s’attaquer aux incitations budgétaires qui favorisent l’emploi à temps partiel, afin d’augmenter le taux d’activité des femmes, qui est actuellement relativement bas. La productivité bénéficierait d’un renforcement de la concurrence dans les professions de services et d’une transition accélérée vers le numérique.

L’activité économique devrait s’essouffler

Après une accélération généralisée en 2018, on prévoit que la croissance s’infléchira pour revenir vers son taux potentiel d’environ 2 % en 2019 et 2020, du fait de contraintes de capacités freinant la production et d’un environnement extérieur moins porteur. La consommation privée restera ferme. L’inflation devrait ralentir à 2 % au cours des deux prochaines années. Les incertitudes relatives aux échanges internationaux, à la zone euro et au Brexit pourraient freiner davantage les exportations et l’investissement. La consommation privée pourrait réserver une bonne surprise si la confiance actuelle persiste, et la forte compétitivité pourrait entraîner une progression des exportations supérieure à ce qui est anticipé.

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