Belgique
La croissance économique devrait se poursuivre au rythme de 1.7 % en 2018 et 2019. La demande intérieure en sera un moteur essentiel grâce, notamment, à une nouvelle décrue du chômage. La croissance en 2018 sera soutenue par la vigueur de l’investissement public et privé. L’inflation cédera également du terrain en 2018, à la faveur de la dissipation des tensions qui existaient auparavant et de la baisse des prix de l’électricité.
La dette publique devrait diminuer en 2018 et 2019, malgré les mesures programmées d’allégement de la fiscalité du travail. Le redéploiement des dépenses publiques au profit d’investissements dans l’éducation et les infrastructures de transport, destinés à supprimer les goulets d’étranglement, et l’intensification de la concurrence dans diverses professions et la simplification des procédures de création d’entreprise, devraient favoriser à la productivité et à l’inclusivité. L’amélioration des niveaux de compétences et des perspectives d’emploi des groupes de population défavorisés est également primordiale pour que la croissance soit plus inclusive.
La croissance s’est affermie
La croissance économique demeure inférieure à celle de la zone euro. En dépit d’un niveau élevé de confiance des consommateurs, la consommation privée a quelque peu fléchi, tandis que l’investissement public a progressé. La croissance de l’emploi s’est poursuivie, portée par l’augmentation de la production, l’allégement de la fiscalité du travail et la modération des salaires passée. La progression des salaires connaît une hausse depuis 2017, indépendamment de la réforme récente du mode de fixation des salaires destinée à mieux prendre en compte la compétitivité-coûts internationale. L’inflation a augmenté, en partie sous l’effet de la hausse des cours du pétrole.
Il faut que la croissance à moyen terme progresse
Le déficit budgétaire a été ramené à 1 % du PIB en 2017 et restera faible au cours des deux prochaines années, selon les prévisions. Comme la dette publique demeurera élevée pendant la période considérée, il est important que le gouvernement tienne ses objectifs budgétaires à moyen terme pour qu’une réduction régulière de la dette rapportée au PIB soit possible. Les autorités devraient accroître l’investissement public, atone depuis plusieurs décennies, afin de doper la croissance de la productivité. Compte tenu de la nécessité d’assainir les finances publiques, il faudrait que ces investissements soient plus que contrebalancés par des coupes dans les dépenses publiques inefficientes, par le prélèvement de redevances d’utilisation ou par des apports provenant de sources de financement privées.
La productivité et la compétitivité-coûts extérieure auraient tout à gagner d’un renforcement de la concurrence dans les professions fournissant des services à des industries exportatrices et d’une simplification des procédures administratives et des obligations à remplir pour créer une entreprise. La croissance serait plus inclusive si l’on améliorait encore la situation des immigrés, des travailleurs peu qualifiés et des seniors sur le marché du travail. Il est particulièrement important d’accroître la capacité du système éducatif de doter les élèves défavorisés des compétences nécessaires, de proposer des formations en entreprise et de recourir plus largement aux horaires de travail variables. Les réformes adoptées récemment en matière de retraites et de fixation des salaires ont sans doute aussi amélioré la situation sur le marché du travail, mais il conviendrait d’en surveiller les effets. Enfin, pour que la croissance soit plus verte, il faudrait améliorer les infrastructures de transport à la périphérie des grandes zones urbaines, généraliser les redevances de congestion et revoir à la baisse le traitement fiscal préférentiel appliqué aux véhicules de société.
La croissance devrait rester relativement stable
La croissance du PIB devrait s’établir à 1.7 % en 2018 et 2019. L’inflation diminuera grâce à la décélération des cours du pétrole. La consommation privée sera un moteur essentiel de la croissance et sera soutenue par les mesures, déjà prises ou annoncées, d’allègement de la fiscalité du travail. L’investissement public alimentera l’activité économique en 2018, jusqu’aux élections locales. L’investissement privé sera solide tout au long de la période de prévision et dynamisera l’activité. La progression des exportations devrait ralentir au fur et à mesure du tassement de la croissance sur les marchés à l’exportation et entraîner une détérioration de la balance des paiements courants. La croissance de l’emploi devrait se poursuivre, et permettre un nouveau recul du taux de chômage qui sera ramené à 6.1 % en 2019. La persistance des incertitudes suscitées par le Brexit pourrait peser sur les échanges. En revanche, la croissance économique pourrait être plus forte si les allégements fiscaux dopaient la consommation privée plus que prévu.