Australie

L'économie va continuer à enregistrer une croissance robuste, de l'ordre de 3 %. L'investissement des entreprises augmentera, les exportations étant stimulées par la mise en service de nouvelles capacités dans le secteur des ressources naturelles. La croissance sera également soutenue par l'investissement dans les infrastructures publiques. Le renforcement du marché du travail et la progression des revenus des ménages entretiendront la consommation privée. L'inflation et les salaires augmenteront progressivement.

La politique monétaire est suffisamment accommodante, et la banque centrale devrait, selon les prévisions, amorcer un tour de vis progressif dans sa politique monétaire vers la fin de 2018, lorsque la hausse des salaires et des prix s'accélérera. Les risques que font peser le marché du logement et le lourd endettement des ménages méritent une vigilance sans relâche. La situation budgétaire est saine. En cas de fléchissement de l'activité économique, il conviendrait d'utiliser la politique budgétaire pour soutenir l'activité et protéger les revenus des plus vulnérables.

La croissance repose sur des facteurs intérieurs et extérieurs

L'amélioration des termes de l'échange, la vigueur de la croissance économique mondiale et le surcroît d'exportations de ressources naturelles sont autant de facteurs qui dynamisent l'économie. L'investissement dans le secteur des ressources est en train de repartir à la hausse, tandis que l'investissement des entreprises dans d'autres secteurs se redresse. La consommation publique et l'investissement dans les infrastructures sont d'autres facteurs de soutien à l'économie. La progression de l'emploi pousse les revenus et la consommation à la hausse. L'emploi a augmenté rapidement, et de nombreux postes ont été pourvus grâce à l'augmentation du taux d'activité, en particulier chez les femmes et les seniors. Ce renforcement du taux d'activité a cependant ralenti la poursuite de la baisse du chômage, tout en jugulant les tensions inflationnistes. La progression des salaires ne s'accélère que progressivement, et l'inflation reste au-dessous de la fourchette ciblée.

Australie
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Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n°103 ; et Base de données des Statistiques de la population active de l'OCDE.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933729629

Les politiques publiques de soutien à l'économie peuvent progressivement être abandonnées

La politique monétaire continue de soutenir l'économie, et le taux directeur est stable à 1.5 % depuis août 2016. Selon les prévisions, l'abandon des mesures de relance devrait débuter vers la fin de 2018, la hausse des salaires et des prix devant s'accélérer sous l'effet de l'amélioration continue de l'activité et de la situation du marché du travail. L'effet stimulant induit sur le revenu des ménages australiens devrait atténuer les risques liés à leur niveau d'endettement très élevé.

Australie. Emploi, revenu et inflation
Australie. Emploi, revenu et inflation

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933730750

Le marché du logement montre déjà des signes de détente. La hausse des prix des logements s'est nettement ralentie et le nombre de nouveaux prêts au logement octroyés a un peu diminué, en partie grâce à des mesures macroprudentielles. Les autorités de réglementation ont pris des mesures visant à limiter la croissance des prêts pour investissement locatif, et dissuadent les établissements financiers d'accorder des crédits assortis d'une quotité de financement élevée. Les indicateurs globaux de tensions financières dans le secteur des ménages sont bas, même si certaines régions, minières notamment, demeurent un sujet de préoccupation. Les risques macrofinanciers que représentent les ménages endettés et le marché du logement demeurent élevés, et devraient inciter la banque centrale et les autorités de surveillance à rester vigilantes.

Ces dernières années, la dette publique s'est alourdie en pourcentage du PIB, mais elle demeure relativement modeste et devrait commencer à diminuer, puisque le gouvernement se propose de réduire le déficit annuel d'environ ½ point de PIB par an sur les quatre années de l'horizon budgétaire. Dans le projet de budget fédéral pour 2018-19, le gouvernement propose notamment diverses réductions de l'impôt sur le revenu des personnes physiques à court et moyen terme, sachant que la vigueur de l'activité économique, la maîtrise des dépenses et des mesures de renforcement de l'intégrité des recettes aideront les autorités à tenir leurs engagements de réduction du déficit. Le rythme de cette réduction est soutenu, compte tenu du taux de croissance prévu. De plus, des mesures de lutte contre l'exclusion sociale, par exemple le renforcement de l'accès à l'éducation et l'amélioration des politiques d'activation, pourraient se traduire par des avantages conséquents durables découlant de la croissance et des échanges.

La croissance va rester robuste

D'après les prévisions, la croissance économique va se poursuivre à un rythme dynamique. Les exportations et l'investissement produiront des effets positifs, tandis que la croissance de la consommation sera plus timide. L'inflation n'augmentera que progressivement. La vigueur des marchés mondiaux des produits de base demeure une source importante de croissance et de hausse des revenus, mais aussi d'incertitude et de risques. Le ralentissement et le rééquilibrage qui s'opèrent en Chine pourraient peser davantage que prévu sur la croissance. Le niveau élevé de l'endettement des ménages demeure un risque. Une correction des prix des logements d'une ampleur inattendue amputerait le patrimoine des ménages, et pourrait réduire leur consommation et nuire au secteur de la construction. L'association d'une forte croissance de l'emploi et de la hausse du taux d'activité soulève des questions quant à l'ampleur du volant de ressources restant inutilisées dans l'économie, et amène à se demander quand la croissance économique commencera à se traduire par une accélération de la progression des salaires et des revenus.