Luxembourg

La croissance devrait rester robuste, la demande intérieure, notamment la consommation privée, étant stimulée par la fermeté des salaires et des exportations de services financiers et d’autres services aux entreprises. L’orientation accommodante de la politique monétaire dans la zone euro favorisera l’accès au crédit et la valorisation des actifs financiers. Bien que bénéficiant en partie aux travailleurs frontaliers, le dynamisme continu des créations d’emplois devrait faire baisser encore le chômage pour l’établir à 5 ½ pour cent.

La marge budgétaire est utilisée pour des incitations fiscales venant à point pour rehausser le taux d’activité. En outre, une majoration des taxes sur les carburants pourrait être mise à profit pour aller plus loin dans la promotion de la croissance verte. Le secteur financier demeure le principal moteur de la croissance : aussi faut-il se féliciter des initiatives visant à diversifier l’économie en donnant la priorité aux technologies numériques et aux énergies renouvelables. Cette politique publique de diversification doit s’accompagner de mesures facilitant le redéploiement de la main-d’œuvre, parmi lesquelles des mesures destinées à accroître l’offre de logements.

La bonne tenue de la demande intérieure tire la croissance

La croissance économique reste solide grâce à la bonne tenue de la consommation des ménages. Le secteur financier enregistre des résultats mitigés, la dégradation des performances des banques étant compensée par la vigueur des fonds d’investissement, qui bénéficient d’une politique monétaire accommodante favorisant l’afflux de capitaux via le rééquilibrage des portefeuilles, la recherche de rendement et les effets positifs sur la valorisation. En conséquence, les actifs gérés par des fonds d’investissement continuent de croître. Le taux de chômage poursuit son repli grâce au dynamisme des créations d’emplois. Cela étant, la persistance d’un taux élevé d’emplois vacants suscite des inquiétudes quant aux tensions qui pèsent sur l’offre de main-d’œuvre qualifiée. La position extérieure demeure solide, les échanges de services financiers compensant le déficit des échanges de biens et de services non financiers. Le solde budgétaire des administrations publiques est excédentaire, la dette publique brute est modeste (20.8 % du PIB), et la position financière nette des administrations publiques est créditrice, ce qui s’explique par les actifs détenus par l’administration de la sécurité sociale.

Luxembourg
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Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 103.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933730351

Des réformes structurelles s’imposent pour renforcer la croissance verte et améliorer l’offre de logements

La réforme fiscale en cours permettra d’abaisser le taux d’imposition marginal du second apporteur de revenu en permettant aux couples, mariés ou non, d’opter pour l’imposition séparée de leurs revenus, et pourrait même rendre la fiscalité plus neutre du point de vue de l’égalité femmes-hommes. Soumis par défaut à l’imposition séparée, les couples de non-résidents pourraient toutefois bénéficier d’une imposition commune à condition de remplir certains critères de revenus. Par ailleurs, le barème d’imposition des sociétés sera à nouveau revu à la baisse en 2018. Il convient de se féliciter de ces réformes fiscales qui devraient favoriser la consommation privée et, à un degré moindre, l’investissement des entreprises, au prix d’une diminution, raisonnable, de l’excédent budgétaire des administrations publiques. S’agissant toutefois de promouvoir la croissance verte, les modifications récentes du traitement fiscal des avantages en nature accordés aux entreprises pour les inciter à investir dans des flottes de véhicules peu polluants et hybrides devraient être complétées par une majoration des taxes et des droits d’accise sur les carburants.

Luxembourg. Emploi, revenu et inflation
Luxembourg. Emploi, revenu et inflation

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933731282

Les prix des logements augmentent fortement. Si du côté de la demande, le principal facteur de croissance est l’immigration nette, l’offre est quant à elle bridée par l’insuffisance du foncier disponible pour la construction, se traduisant par un sous-investissement chronique. Les mesures, insuffisantes, incitant les propriétaires et les promoteurs à utiliser le foncier disponible pour construire des logements, devraient être renforcées en limitant la durée de validité des permis de construire et en majorant l’imposition des terrains constructibles non utilisés.

La croissance devrait rester robuste

Selon les prévisions, la croissance devrait se hisser à 4 % d’ici 2019, soit bien au-delà de la moyenne de la zone euro. La consommation privée bénéficiera des nouvelles baisses d’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’affermissement de la croissance des salaires, tandis que l’investissement privé profitera de la baisse de l’impôt sur les sociétés. Un nouveau cycle d’indexation des salaires, qui pourrait avoir lieu vers la fin de 2018, entraînerait une hausse à la fois de l’inflation et des revenus disponibles. L’activité sera également portée par la persistance de conditions monétaires accommodantes dans la zone euro, qui contribuent au dynamisme des exportations du secteur financier. Le principal risque d’écart à la baisse par rapport aux prévisions tient à une remontée plus précoce et plus forte de l’inflation dans la zone euro, qui pourrait conduire à mettre fin, plus tôt que prévu, aux conditions monétaires accommodantes en vigueur. En revanche, le secteur financier du Luxembourg, à la réputation établie de longue date, pourrait exercer un pouvoir d’attraction encore plus fort après le Brexit, en particulier si le pays conserve son attractivité aux yeux de la main-d’œuvre internationale.