Lettonie

La croissance économique devrait se redresser en 2017. Le renforcement de la croissance dans la zone euro et en Russie stimulera les exportations, ce qui, conjugué aux versements de fonds de l'Union européenne (UE), tirera l'investissement vers le haut. La consommation des ménages sera vigoureuse grâce à la forte croissance des salaires. Toutefois, le chômage restera élevé, compte tenu de l'inadéquation sur le plan régional et en termes de compétences entre offres et demandes d'emplois. Le renchérissement de l'énergie provoquera une légère hausse de l'inflation et réduira l'excédent des paiements courants.

L'orientation de la politique budgétaire est expansionniste, ce qui tient en partie à un accroissement des dépenses de santé. Il serait possible de rendre la croissance plus inclusive en réduisant le reste à charge des ménages pauvres en matière de services de santé et en allégeant l'imposition des faibles revenus d'activité. Élargir l'accès des jeunes issus de ménages modestes à l'enseignement professionnel et supérieur permettrait d'améliorer leurs perspectives sur le plan économique.

La participation de la Lettonie aux chaînes de valeur mondiales est limitée. Un renforcement de la coopération entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les établissements de recherche stimulerait l'innovation et améliorerait la compétitivité des entreprises lettones au sein des chaînes de valeur mondiales. Offrir davantage de possibilités de formation aux chômeurs, tout en améliorant les aides au revenu dont ils bénéficient, contribuerait à ce que les fruits de la mondialisation soient largement partagés.

La croissance économique s'est redressée

L'activité économique se raffermit. L'investissement a rebondi après avoir chuté temporairement à la mi-2016 en raison de retards de versement des fonds de l'UE. La consommation des ménages est solide, grâce à la forte croissance des salaires. Ceux-ci ont augmenté plus rapidement que la productivité, mais les coûts unitaires de main-d'œuvre de la Lettonie n'en ont pas moins baissé par rapport à ceux de ses principaux partenaires commerciaux, sachant que l'euro s'est déprécié et que le rouble s'est apprécié. Les exportations progressent, notamment à destination de la Russie. Le taux de chômage recule mais demeure élevé. Malgré la politique monétaire expansionniste menée à l'échelle de la zone euro, l'expansion du crédit ne redémarre que lentement. Le faible taux de recouvrement des prêts en cas de faillite freine le crédit aux entreprises ayant des antécédents d'emprunt limités. L'inflation augmente sur fond de hausse des prix de l'énergie, qui se traduit également par une diminution de l'excédent des paiements courants.

Lettonie
picture

1. On mesure les résultats à l'exportation par le rapport entre les exportations en volume d'un pays et ses marchés d'exportation.

2. Formation brute de capital fixe en volume.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 101.

 https://doi.org/10.1787/888933503434

La politique budgétaire devrait garantir une croissance inclusive

L'orientation de la politique budgétaire est expansionniste, ce qui tient en partie à un accroissement des dépenses de santé représentant 0.3 point de PIB. L'investissement public progressera aussi parallèlement au versement de nouveaux fonds de l'UE. Les autorités ont augmenté l'abattement à la base de l'impôt sur le revenu pour les ménages modestes en 2017. Elles envisagent aussi d'abaisser le taux de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de relever celui de l'impôt sur les sociétés, tout en exonérant totalement d'impôt les bénéfices non distribués. Ces réformes réduiront probablement les recettes fiscales, du moins à court terme. La situation budgétaire est cependant saine et un accroissement des dépenses dans des domaines prioritaires serait bienvenu. La période d'ouverture des droits à prestations de chômage est courte, et seule une faible proportion de chômeurs suit des programmes de formation. Les ménages pauvres renoncent à des traitements médicaux en raison de l'importance du reste à charge qu'ils doivent assumer, et certains programmes de soins de santé financés sur fonds publics seront réduits vers la fin de l'année. Le manque d'aides au revenu soumises à conditions de ressources empêche les étudiants issus de milieux défavorisés d'accéder à l'enseignement supérieur.

LVA1. Demande, production et prix
picture

 https://doi.org/10.1787/888933506341

Des réformes structurelles efficaces sont nécessaires pour faciliter l'intégration des entreprises lettones dans les chaînes de valeur mondiales et jeter les bases d'une croissance plus forte de la productivité. Les pouvoirs publics ont réduit les délais et les coûts liés à la création de nouvelles entreprises. Ils ont aussi renforcé l'obligation pour les administrateurs judiciaires d'entreprises insolvables de rendre des comptes, ce qui devrait permettre de rehausser le taux de recouvrement des prêts et, partant, d'améliorer l'accès des entrepreneurs au crédit. Des mesures destinées à favoriser la coopération en matière d'innovation entre les entreprises et les établissements de recherche ont été adoptées.

Le redressement des marchés d'exportation devrait soutenir la croissance

La croissance économique devrait se raffermir en 2017 et en 2018, l'augmentation de la demande en Russie et dans les pays de la zone euro, conjuguée à des gains de compétitivité, dopant les exportations et l'investissement des entreprises. L'accélération des versements de fonds de l'UE renforcera aussi l'investissement. La consommation privée devrait rester dynamique grâce à une forte croissance des salaires, alimentée par les pénuries de main d'œuvre qualifiée et l'émigration. Le chômage restera élevé, du fait de l'inadéquation sur le plan régional et en termes de compétences entre offres et demandes d'emplois. Le renchérissement de l'énergie se traduira peu à peu par une hausse des prix des biens et services. L'excédent des paiements courants diminuera quelque peu en raison de la hausse des prix des produits de base et de la croissance soutenue des importations.

Une accentuation des risques géopolitiques liés à la Russie et des incertitudes politiques dans les pays de la zone euro pèserait sur les exportations et l'investissement des entreprises. Une montée de l'incertitude sur le plan économique pourrait se traduire par un accroissement de l'épargne de précaution des ménages, ce qui réduirait la consommation. En revanche, une croissance économique plus rapide qu'on ne l'anticipe dans la zone euro et en Russie déboucherait sur des exportations plus importantes que prévu. Par ailleurs, les réformes structurelles antérieures qui ont amélioré l'environnement des entreprises pourraient se traduire par une croissance de l'investissement plus rapide que prévu.