Finlande
La croissance plus rapide de la consommation et de l'investissement privés a mis fin à la récession. Toutefois, on prévoit que la croissance restera atone dans les années à venir, la demande intérieure devant fléchir à nouveau, alors que les exportations augmenteront nettement avec la hausse progressive de la demande extérieure et la réalisation de gains de compétitivité. Le chômage baissera légèrement et l'inflation ne connaîtra qu'une lente accélération.
La mise en œuvre du programme de réforme du gouvernement a bien avancé. Les partenaires sociaux se sont mis d'accord sur un pacte de compétitivité, qui fera baisser les coûts de main-d'œuvre en 2017, et sur la modération des salaires au cours des années suivantes. Une meilleure flexibilité du marché du travail permettrait d’élever encore le taux d’emploi. La réforme de la santé progresse également avec les décisions de transférer en 2019 certaines compétences des communes à de nouvelles institutions régionales et de réformer les mécanismes de financement. Après un assouplissement en 2016, l’orientation de la politique budgétaire devrait être globalement neutre en 2017 et 2018.
La marge de manœuvre laissée par le faible montant du déficit et de la dette du secteur public en Finlande devrait être mise à profit pour soutenir l'économie grâce aux réductions d'impôts et de cotisations sociales liées au pacte de compétitivité et à des investissements dans les infrastructures. Il serait possible de dépenser plus que ce qui est actuellement programmé pour l'enseignement supérieur et la R-D publique et de mettre en place des incitations budgétaires à l'investissement privé dans la R-D et la formation.
La reprise fait baisser le chômage
La croissance de la production se renforce quelque peu, mais elle est freinée par la faiblesse de la demande extérieure, surtout en ce qui concerne les produits de base et les biens d'équipement, qui représentent l'essentiel des exportations finlandaises. La hausse très limitée des salaires, sur laquelle les partenaires sociaux se sont accordés pour améliorer la compétitivité-prix, ralentit la consommation privée. Toutefois, la faiblesse de l'inflation bénéficie au revenu disponible réel des ménages. Couplée au bas niveau des taux d'intérêt, cette situation favorise un redémarrage de l'investissement, en particulier dans la construction. L'investissement en machines et en équipements, notamment dans le cadre de grands projets forestiers et énergétiques, est également dynamique. Le taux de chômage recule grâce à la création d'emplois dans les services et la construction, alors que le vieillissement démographique réduit la population active. Le déficit budgétaire reste proche de 3 % du PIB, la réduction des dépenses et la hausse des recettes étant contrebalancées par l'augmentation des charges liées au vieillissement.
De grandes réformes structurelles ont été réalisées
Les partenaires sociaux ont adopté un pacte de compétitivité qui fera baisser les coûts unitaires de main-d'œuvre d'environ 4 % à partir de 2017. Les salariés travailleront 24 heures de plus par an pour la même rémunération, les primes de vacances dans le secteur public seront réduites et les cotisations de sécurité sociale à la charge des employeurs seront allégées et en partie transférées aux salariés. Les accords collectifs qui gèlent actuellement les salaires seront prolongés jusque vers la fin de 2017. Par ailleurs, le pacte prévoit des allégements d'impôts et de cotisations sociales en 2017. Toutes ces mesures devraient concourir à maîtriser les coûts unitaires de main-d’œuvre et améliorer ainsi la compétitivité internationale de la Finlande et ses perspectives en matière d’exportations.
Les crédits supplémentaires affectés à l'entretien des infrastructures de transport de 2016 à 2018 devraient continuer de soutenir la croissance. Toutefois, les coupes budgétaires considérables pratiquées dans l'enseignement supérieur risquent d'être préjudiciables à la croissance future, même si elles sont en partie compensées par des gains d'efficience. En outre, les dépenses publiques et privées de R-D ont fléchi ces dernières années. Pour renforcer la capacité d'innovation, il faudrait envisager augmenter les dépenses en R-D publique, et en incitations budgétaires à l'investissement privé dans la R-D ainsi qu’en formation.
La réforme du système de santé devrait renforcer la viabilité budgétaire à long terme. En transférant en 2019 certaines compétences des communes à de nouvelles institutions régionales et en modifiant les mécanismes de financement, elle générera des économies d'échelle tout en donnant plus de choix aux utilisateurs et en améliorant l'égalité d'accès aux soins dans tout le pays.
La croissance devrait rester atone
La croissance, toujours faible, sera essentiellement soutenue par les exportations, la consommation privée étant freinée par la faible progression du revenu des ménages. La croissance de l’investissement repose sur une large base, l’investissement dans la construction de logements et l'immobilier commercial étant stimulé par des taux d'intérêt bas et par une forte demande dans les principales villes. La résorption partielle des surcapacités dans certains secteurs devrait favoriser de modestes investissements dans des machines et équipements. Bien que la baisse du taux de chômage semble devoir se poursuivre lentement, de nouvelles réformes donnant plus de flexibilité au marché du travail seront nécessaires pour élever sensiblement le taux d'emploi.
Petite économie ouverte, la Finlande est sensible aux évolutions de l'économie et des échanges mondiaux. Un fléchissement de la croissance dans les autres pays nordiques et en Allemagne serait préjudiciable aux exportations. Une aggravation des tensions géopolitiques, un nouveau ralentissement de l’économie chinoise ou un regain d’instabilité dans les économies émergentes, notamment en Russie, pourraient perturber la reprise. En revanche, un redressement de l'investissement à l'échelle mondiale stimulerait les exportations finlandaises.