Chapitre 17. Nouvelle-Zélande

Soutien à l’agriculture

Depuis les réformes de la politique agricole menées au milieu des années 80, les mesures de soutien au secteur susceptibles de fausser la production et les échanges ont pratiquement disparu en Nouvelle-Zélande, et le niveau du soutien aux agriculteurs est le plus bas de la zone OCDE depuis près de 30 ans. Presque tous les prix sont alignés sur les cours mondiaux, sauf la volaille fraîche et les œufs de consommation (ainsi que certains produits apicoles) qui ne peuvent être importés en Nouvelle-Zélande en raison de l’absence de normes sanitaires à l’importation couvrant ces produits, alors qu’elles sont requises pour les produits à risque.

La politique agricole de la Nouvelle-Zélande porte essentiellement sur la lutte contre les maladies du bétail, l’aide financière en cas de catastrophes naturelles et le système de connaissances et d’information agricoles. La Nouvelle-Zélande finance aussi les grands investissements dans les systèmes d’irrigation en dehors de l’exploitation, et, ces dernières décennies, elle a considérablement étendu sa superficie agricole irriguée. Il s’ensuit que le soutien aux services d’intérêt général représente depuis quelques années plus de 70 % du soutien total.

Principales évolutions de l’action publique

Les principales modifications apportées remédient à des problèmes spécifiques, et comprennent un ensemble de mesures détaillées. Elles visent notamment les secours en cas de catastrophe naturelle, les risques de biosécurité et les investissements étrangers dans des actifs sociaux sensibles.

Plusieurs événements indésirables de moyenne envergure ont déclenché l’augmentation de l’aide publique en 2017, notamment les dégâts causés par les inondations et les tempêtes ainsi que la sécheresse dans les îles du Nord et du Sud. Une aide a été fournie pour la réparation des infrastructures, notamment des réseaux de distribution d’eau potable et d’évacuation des eaux pluviales et usées et des systèmes de gestion des cours d’eau, le réenherbement des pâturages, le réensemencement des cultures, l’évacuation des boues et des débris, les versements au titre de l’aide rurale et les mesures d’allègement fiscal pour les agriculteurs sinistrés. Des subventions ont également été accordées dans les régions touchées par le séisme de Kaikoura, en novembre 2016, pour des projets d’intérêt collectif, des services-conseils professionnels et des travaux de remise en état des exploitations.

Plusieurs mesures concernent les risques de biosécurité auxquels est exposé le pays, notamment la déclaration d’orientation sur la biosécurité à l’horizon 2025 (Biosecurity 2025 Direction Statement) fin 2016, une intervention consécutive à la découverte d’une infection bactérienne du bétail par mycoplasma bovis fin 2017, et la signature de l’accord entre l’État et le secteur sur la préparation et l’intervention dans le domaine de la biosécurité (Government Industry Agreement on Biosecurity Readiness and Response) par quatre nouveaux secteurs industriels.

Depuis novembre 2017, les investisseurs étrangers désirant investir dans les terres agricoles et les autres actifs sociaux sensibles de la Nouvelle-Zélande doivent obtenir l’autorisation du bureau pour les investissements étrangers (Overseas Investment Office). Cette autorisation n’était jusqu’alors requise que pour les terres agricoles sensibles.

Évaluation et recommandations

  • Le niveau invariablement faible du soutien à l’agriculture de la Nouvelle-Zélande, en particulier des formes pouvant créer le plus de distorsions, met en évidence l’ouverture de son secteur aux marchés étrangers et aux échanges et la place centrale qu’il leur accorde.

  • Les normes sanitaires à l’importation de la Nouvelle-Zélande contribuent à la biosécurité du pays liée aux produits importés, et leur respect est exigé pour autoriser l’importation de tous les produits à risque. Il n’en existe pas pour certains produits animaux dont les œufs, la viande de volaille fraîche et certains produits apicoles, qui ne peuvent donc être importés. Si ceux-ci ne concernent qu’une petite part de la production agricole néo-zélandaise, l’élaboration de normes sanitaires à l’importation les concernant permettrait cependant aux consommateurs de bénéficier d’une plus grande diversité de produits et de prix inférieurs sur ces marchés, tout en assurant le respect des normes de biosécurité.

  • Les exportations de kiwis vers les marchés autres que l’Australie par des groupes autres que Zespri nécessitent toujours l’autorisation de Kiwifruit New Zealand (l’organe de réglementation). La révision apportée en 2017 au règlement de 1999 régissant les exportations de kiwis (Kiwifruit Export Regulations 1999) n’a pas modifié ces restrictions, alors qu’elle aurait pu faciliter la participation de toutes les entreprises qui le souhaitent à ces exportations et ainsi accroître la concurrence et l’efficacité du commerce des kiwis.

  • La politique agricole de la Nouvelle-Zélande se concentre à juste titre sur les principaux services d’intérêt général, mais les dépenses associées à ces services ne sont pas particulièrement élevées par rapport à la valeur ajoutée dont bénéficie le secteur en comparaison des autres pays étudiés dans ce rapport. L’importance supérieure à la moyenne accordée par le pays à son système de connaissances et d’innovation est appropriée, en particulier s’il l’on tient compte de la faiblesse relative de la productivité totale des facteurs estimée pour le secteur au cours de la dernière décennie pour laquelle des données sont disponibles. L’évolution positive de la capitalisation des exploitations agricoles devrait contribuer à stimuler la croissance de la productivité dans l’avenir.

  • L’accent mis par les autorités néo-zélandaises sur la baisse des émissions de GES d’origine agricole est conforme à son engagement au titre de l’Accord de Paris sur le climat entré en vigueur en 2016. À la différence de nombreux autres pays, les filières agricoles de la Nouvelle-Zélande, notamment les transformateurs de viande et de lait, les fabricants et les importateurs d’engrais azotés, et les exportateurs d’animaux sur pied, sont soumises à des obligations de déclaration dans le cadre du système néo-zélandais d’échange de quotas d’émission, même si les émissions de GES agricoles ne font l’objet ni de restrictions ni de taxations. La Nouvelle-Zélande soutient toutefois plusieurs activités de recherche, menées par des institutions publiques et privées ainsi que par la communauté internationale, pour réduire les émissions agricoles. Des efforts comparables sont également nécessaires pour réduire les bilans élevés de l’azote et du phosphore qui représentent une menace pour l’environnement.

Graphique 17.1. Nouvelle-Zélande : Évolution du soutien à l’agriculture
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Source : OCDE (2018), « Estimations du soutien aux producteurs et aux consommateurs », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données), https://doi.org/10.1787/agr-data-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764475

Le soutien aux producteurs (ESP en pourcentage) a fortement décliné en raison des réformes intervenues au milieu des années 80 et est resté inférieur à 2 % des recettes agricoles brutes depuis 1990. L’essentiel de ce (très faible) soutien aux producteurs prend la forme de soutien pouvant créer le plus de distorsions, en raison du soutien des prix du marché (SPM) lié aux restrictions à l’importation associées aux mesures SPS (graphique 17.1). Celles-ci entraînent des transferts au titre d’un seul produit (TSP) pour la viande de volaille et les œufs, qui correspondent respectivement à 15 et 25 % des recettes agricoles brutes liées à des produits spécifiques (graphique 17.3). Abstraction faite de ces produits, les prix intérieurs sont alignés sur les cours mondiaux, et le rapport moyen entre les prix intérieurs et les niveaux de référence est inférieur à 1.01. Le soutien total à l’agriculture représente moins de 0.3 % du PIB et vise essentiellement les services d’intérêt général, et en particulier le système de connaissances et d’information et les mesures de biosécurité (graphique 17.1). En 2017, le faible soutien aux producteurs a baissé de 25 % sous l’effet de la réduction du soutien des prix du marché lié aux mesures SPS. Alors que les prix intérieurs moyens sont restés stables, la baisse du SPM a presque exclusivement été induite par la hausse des cours mondiaux moyens (graphique 17.2).

Graphique 17.2. Nouvelle-Zélande : Décomposition de l’évolution de l’ESP, 2016 à 2017
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Source : OCDE (2018), « Estimations du soutien aux producteurs et aux consommateurs », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données), https://doi.org/10.1787/agr-data-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764494

Graphique 17.3. Nouvelle-Zélande : Transferts au titre de produits spécifiques (TSP), 2015-17
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Source : OCDE (2018), « Estimations du soutien aux producteurs et aux consommateurs », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données), https://doi.org/10.1787/agr-data-fr.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764513

Tableau 17.1. Nouvelle-Zélande : Estimations du soutien à l’agriculture
Nouvelle-Zélande : Estimations du soutien à l’agriculture

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933765976

Informations contextuelles

La Nouvelle-Zélande est une économie relativement petite et peu peuplée avec un PIB par habitant légèrement inférieur à la moyenne de l’OCDE, mais nettement supérieur à la moyenne des pays étudiés dans le présent rapport. L’ouverture de son marché est liée à sa forte dépendance au commerce international. L’agriculture, qui compte pour près de 7 % dans le PIB et les emplois, pèse plus lourdement dans l’économie néo-zélandaise que dans la plupart des pays étudiés dans ce rapport. Qui plus est, les produits agroalimentaires représentent près des deux tiers des exportations du pays. Ce secteur, caractérisé par une surface arable limitée, est axé sur les produits issus de l’élevage de bétail nourri à l’herbe : ceux-ci font de la Nouvelle-Zélande le premier exportateur mondial de produits laitiers et de viande ovine. Les fruits et les produits horticoles constituent aussi une part importante des exportations agricoles et alimentaires du pays.

Tableau 17.2. Nouvelle-Zélande : Indicateurs contextuels

 

Nouvelle-Zélande

Comparaison internationale

 

1995

2016*

1995

2016*

Contexte économique

 

 

Part dans l'ensemble des pays

PIB (milliards de USD en PPA)

66

181

0.2%

0.2%

Population (millions)

4

5

0.1%

0.1%

Superficie des terres (milliers de km2)

263

263

0.4%

0.3%

Superficie agricole (SA) (milliers d'ha)

14 975

11 116

0.6%

0.4%

 

 

 

Ensemble des pays analysés1

Densité de population (habitants/km2)

14

18

38

45

PIB par tête, (USD en PPA)

17 819

38 346

9 650

24 866

Commerce en % du PIB

22

19

10.2

14.3

Agriculture dans l'économie

 

 

Ensemble des pays analysés1

Part du PIB agricole (%)

8.2

6.8

3.0

3.1

Part de l'emploi agricole (%)

9.7

6.5

-

-

Exportations agroalimentaires (% des exp. totales)

50.8

62.8

7.7

7.3

Importations agroalimentaires (% des exp. totales)

7.8

11.5

7.8

6.7

Caractéristiques du secteur agricole

 

 

Ensemble des pays analysés1

Part des produits végétaux dans la prod. agricole (%)

20

24

-

-

Part des produits animaux dans la prod. agricole (%)

80

76

-

-

Part des terres arables dans la SA (%)

11

5

30

30

Notes : * ou dernière année disponible. 1. Moyennes de tous les pays couverts dans ce rapport. L’UE est traitée comme un seul pays.

Source : Bases de données statistiques de l'OCDE, Base de données Comtrade des Nations Unies, Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et données nationales.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933766432

La Nouvelle-Zélande a une économie stable qui a connu une croissance vigoureuse et une inflation relativement faible pendant la majeure partie de la décennie écoulée. Ses exportations nettes de produits agricoles sont restées stables ou ont augmenté malgré la baisse des exportations de produits agroalimentaires enregistrée en 2015 et 2016 en raison, entre autres, du recul des prix du lait. L’essentiel du commerce de produits agroalimentaires de la Nouvelle-Zélande, et de ses exportations en particulier, est composé d’aliments transformés destinés à la consommation finale. Les produits intermédiaires représentent plus d’un tiers des importations.

Graphique 17.4. Nouvelle-Zélande : Principaux indicateurs économiques, 1995 à 2017
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Source : Bases de données statistiques de l'OCDE.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764532

Graphique 17.5. Nouvelle-Zélande : Commerce agroalimentaire
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Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme n'est pas nécessairement égale à 100.

Source : Base de données Comtrade des Nations Unies.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764551

La croissance moyenne de la productivité totale des facteurs (PTF) de la Nouvelle-Zélande est estimée à 0.2 % par an pour la période 2005-14, soit la plus faible des pays étudiés dans ce rapport et nettement en deçà de celle observée pendant les années 90. Le secteur agricole néo-zélandais est le principal consommateur d’eau douce du pays et a fortement étendu sa superficie irriguée pour faire face aux aléas du climat. Son niveau de stress hydrique reste toutefois faible. L’agriculture est également la principale source d’émissions de GES, en raison de la forte importance de l’élevage de bétail nourri à l’herbe. Celui-ci est également responsable d’excédents d’azote et de phosphore nettement supérieurs aux moyennes des pays de l’OCDE.

Graphique 17.6. Nouvelle-Zélande : Composition de la croissance de la production agricole, 2005-14
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Notes : PTF est la productivité totale des facteurs. Les facteurs primaires comprennent le travail, la terre, le bétail et les machines.

Source : USDA Economic Research Service, Base de données sur la productivité agricole. Disponible sur : www.ers.usda.gov/data-products/international-agricultural-productivity/documentation-and-methods.aspx#excel.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933764570

Tableau 17.3. Nouvelle-Zélande : Productivité et indicateurs environnementaux

 

Nouvelle-Zélande

Comparaison internationale

 

1991-2000

2005-2014

1991-2000

2005-2014

 

 

 

Monde

Taux de croissance annuel de la PTF (%)

1.66%

0.18%

1.60%

1.63%

 

Moyenne OCDE

Indicateurs environnementaux

1995

2016*

1995

2016*

Bilan de l'azote, kg/ha

36

60

33

30

Bilan du phosphore, kg/ha

10.7

7.4

3.7

2.4

Part de consommation d'énergie du secteur agricole (%)

3.5

5.0

1.8

1.9

Part des émissions de GES d'origine agricole (%)

51

48

8.5

8.5

Part des terres irriguées dans la SA (%)

3.7

6.3

-

-

Part de l'agriculture dans les prélèvements d'eau (%)

..

62

45

43

Indicateur de stress hydrique

0.6

1.1

10

10

Notes : * ou dernière année disponible. L'UE est traitée comme un seul pays.

Source : USDA Economic Research Service. Bases de données statistiques de l'OCDE, Base de données Comtrade des Nations Unies, Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et données nationales.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888933766888

Description de l’évolution des politiques

Principaux instruments d’action

La Nouvelle-Zélande limite dans une large mesure le soutien à l’agriculture aux dépenses consacrées aux services d’intérêt général, comme la recherche agricole et les contrôles de biosécurité dans le cadre de la lutte contre les ravageurs et les maladies. Une part appréciable des coûts des activités réglementaires et opérationnelles, dont les contrôles aux frontières, est supportée par les bénéficiaires ou par ceux à l’origine des risques.

Les produits et les échanges agricoles de la Nouvelle-Zélande ne sont généralement soumis à aucune réglementation économique. Depuis la levée des restrictions sur les produits laitiers exportés vers certains marchés appliquant un régime de contingents tarifaires, à la fin de 2010, les droits d’exportation sont octroyés à des entreprises laitières en fonction de la part de matière sèche collectée. La réglementation des exportations subsiste en ce qui concerne les kiwis : l’entreprise néo-zélandaise Zespri a, par défaut mais non exclusivement, le droit d’exporter des kiwis vers tous les marchés autres que l’Australie. Les autres négociants peuvent exporter des kiwis vers des marchés autres que l’Australie en collaboration avec Zespri, sous réserve d’une autorisation accordée par l’autorité de réglementation Kiwifruit New Zealand. Les exportateurs de kiwis vers l’Australie doivent disposer d’une licence d’exportation aux termes de la loi de 1987 sur les exportations horticoles (Horticulture Export Authority Act 1987), qui régit de multiples exportateurs vers ce marché.

La loi de 2001 de restructuration de l’industrie laitière (Dairy Industry Restructuring Act of 2001 – DIRA) a été promulguée pour promouvoir le fonctionnement efficace du secteur laitier. Elle entend en particulier faire en sorte que les producteurs puissent librement intégrer ou quitter la coopérative Fonterra et que les autres transformateurs puissent obtenir le lait cru dont ils ont besoin pour être compétitifs sur le marché des produits laitiers.

La loi de 2014 sur l’alimentation (Food Act 2014) est entrée en vigueur le 1er mars 2016. Elle aligne cette filière sur l’approche fondée sur les risques adoptée par les autres règlements alimentaires néo-zélandais qui sont davantage tournés vers l’exportation. L’évolution du système alimentaire de la Nouvelle-Zélande coïncide avec celle de la réglementation alimentaire à l’échelle internationale, qui abandonne les règles prescriptives au profit d’une approche fondée sur les risques, axée sur la production d’une alimentation saine et propre à la consommation humaine.

Les normes sanitaires à l’importation (Import Health Standards – IHS) sont des documents établis au titre de la loi de 1993 sur la biosécurité (Biosecurity Act 1993). Elles définissent les exigences devant être satisfaites pour que des produits présentant un risque puissent être importés en Nouvelle-Zélande. Les produits présentant un risque ne peuvent être importés que s’ils sont visés par des normes sanitaires à l’importation et s’ils ont été soumis à toutes les mesures pertinentes. Pour certains produits importés (qui ne représentent qu’une petite part de la production agricole néo-zélandaise – œufs de consommation, viande de volaille fraîche et miel), il n’en existe pas actuellement et ceux-ci ne peuvent donc pas être importés. Cette situation entraîne une forme de soutien des prix du marché pour les produits précités, car leurs prix intérieurs sont supérieurs aux prix mondiaux.

Les activités « profitables au secteur »1 (recherche-développement, conception et élaboration de stratégies commerciales, conseils techniques, etc.) auparavant menées par les offices publics de commercialisation sont désormais gérées par des organisations sectorielles financées par des prélèvements acquittés par les producteurs en vertu de la loi de 1990 relative aux prélèvements applicables aux produits de base (Commodity Levies Act 1990). Aux termes de cette loi, ces prélèvements ne peuvent être imposés qu’avec l’accord des producteurs, qui décident eux-mêmes de leur affectation. À de très rares exceptions près, les fonds ainsi perçus ne peuvent financer des opérations de commerce ou d’échange. Les organismes collecteurs doivent solliciter tous les six ans un nouveau mandat les autorisant à percevoir les prélèvements, moyennant un référendum réalisé auprès des assujettis.

OVERSEER est un outil de gestion des éléments nutritifs permettant de gérer ces éléments dans les limites fixées pour protéger l’environnement. Il aide les agriculteurs et les producteurs à améliorer leur productivité, à limiter le lessivage des éléments nutritifs dans les cours d’eau et à réduire les émissions de GES. La propriété intellectuelle est gérée conjointement par le ministère des Industries primaires, AgResearch Limited, et la Fertiliser Association of New Zealand. Cet outil est de plus en plus utilisé par les conseils régionaux qui mettent en œuvre la politique nationale sur la gestion de l’eau douce (National Policy Statement on Freshwater Management).

Pastoral Genomics est un consortium de recherche néo-zélandais ayant pour objet d’améliorer le fourrage à l’aide des biotechnologies. Il est financé par le ministère des Entreprises, de l’Innovation et de l’Emploi (Ministry of Business, Innovation, and Employment – MBIE), DairyNZ, Beef+Lamb New Zealand, Grasslands Innovation, NZ Agriseeds, DEEResearch, AgResearch, et Dairy Australia. Ce consortium a pour mission de fournir aux éleveurs de meilleurs cultivars fourragers pour améliorer la productivité, la rentabilité et la viabilité écologique des systèmes pastoraux néo-zélandais, et d’augmenter la valeur des exportations du secteur. L’État a entrepris d’investir 7.3 millions NZD (5.2 millions USD)2 entre 2015 et 2020 dans le cadre du programme de partenariats de recherche mis en place par le MBIE ; le secteur fournira un financement équivalent. Ce partenariat entend recourir aux biotechnologies non réglementées pour faire progresser la sélection et la commercialisation de fourrages de haute performance destinés aux animaux de pâturage, de façon à améliorer la valeur nutritive des cultivars fourragers et à rendre le secteur du fourrage plus résilient à la sécheresse et à la maladie.

Depuis 2000, le Fonds pour l’agriculture durable (Sustainable Farming Fund – SFF) a investi dans des projets locaux qui offrent des avantages économiques, environnementaux et sociaux au secteur primaire terrestre et au secteur aquacole du pays. Environ 80 projets de ce type sont en cours à tout moment.

Le programme de Partenariat pour la croissance du secteur primaire (Primary Growth Partnership – PGP), instauré en 2009, est administré par le ministère des Industries primaires. Il s’agit d’un partenariat entre le gouvernement et le secteur qui investit dans d’importants programmes de recherche et d’innovation visant à stimuler la productivité agricole, la croissance économique et la viabilité des secteurs primaire, forestier et alimentaire nationaux. Les investissements couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris l’éducation et la formation, la recherche-développement, la mise au point de produits, la commercialisation, et le transfert de technologie. La durée des programmes mis en œuvre dans le cadre de ce partenariat peut aller jusqu’à sept ans. Les co-investisseurs du secteur doivent apporter au minimum 60 % de l’investissement total (50 % pour les programmes approuvés en décembre 2015 ou antérieurement), le montant minimum de leur co-investissement devant être de 0.5 million NZD (0.36 million USD) sur toute la durée d’un programme ; le solde est financé par l’État. À la fin de 2017, l’engagement de financement total de l’État et du secteur au profit du portefeuille de 22 programmes du PGP s’élevait à environ 759 millions NZD (539 millions USD), dont 358 millions NZD (254 millions USD) pour l’État. Sur cet engagement, 254 millions NZD (180 millions USD) ont déjà été versés.

La majorité des fonds publics destinés à soutenir d’importants investissements (régionaux) et locaux visant le développement des infrastructures de stockage et de distribution de l’eau et d’irrigation hors des exploitations sont affectés par la société Crown Irrigation Investments Limited (CIIL) du ministère des Industries primaires et le Fonds pour l’accélération des travaux d’irrigation (Irrigation Acceleration Fund – IAF) respectivement.

Un total de 183 millions NZD (130 millions USD) a été alloué à la CIIL en vue d’investissements dans la construction d’aménagements. La phase 1 du projet Central Plains Water (CPW) est terminée et en service et la phase 2, qui représente un investissement de 65 millions NZD (46 millions USD), a été entamée début 2017. Des négociations portant sur l’investissement dans quatre aménagements supplémentaires sont en cours. Outre l’investissement dans la construction d’aménagements, la CIIL gère également depuis juillet 2016 les subventions de développement visant des projets d’irrigation régionaux. Elle a obtenu 26.7 millions NZD (19 millions USD) supplémentaires du budget de 2017, en vue de la subvention de nouveaux projets d’irrigation en cours de développement. L’IAF finance les projets d’irrigation locaux et les études et essais stratégiques de gestion de l’eau. Les projets financés par l’État devraient permettre d’étendre la superficie irriguée de quelque 126 000 hectares, et d’améliorer les infrastructures d’irrigation desservant jusqu’à 104 000 hectares. Environ 47 000 hectares sont en service ou en cours de construction et 55 000 hectares ont reçu des améliorations. Tous les projets sont cofinancés par des investisseurs privés dont la contribution doit représenter au moins 50 % du financement total.

Ces deux instances continuent de collaborer étroitement pour proposer un portefeuille global de projets d’irrigation financé par l’État. Au cours de la décennie écoulée, plus de 30 projets à travers le pays ont bénéficié de subventions. Au total, 46 millions NZD (33 millions USD) ont été fournis par l’IAF et, plus récemment, par la CIIL, en vue du développement du stockage de l’eau et de l’infrastructure. Pour bénéficier de ces financements, les projets devront favoriser une utilisation efficiente de l’eau et une bonne gestion de l’environnement, et démontrer leur détermination à encourager les bonnes pratiques industrielles. Les projets bénéficient de subventions de développement jusqu’à ce qu’ils soient économiquement viables et fassent l’objet du soutien actif des acteurs locaux.

En ratifiant l’Accord de Paris sur le climat, la Nouvelle-Zélande s’est engagée, dans le cadre d’une contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN), à réduire ses émissions nationales de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 sur la période 2021-2030 (soit de 11 % par rapport aux niveaux de 1990 à l’horizon 2030). Cet engagement couvre tous les secteurs et tous les gaz, sans définir de cible ou d’engagement spécifique pour le secteur agricole. La Nouvelle-Zélande est en bonne voie pour atteindre sa cible actuelle au titre de la CCNUCC (réduction de 5 % par rapport aux niveaux de 1990 à l’horizon 2020).

Le système néo-zélandais d’échange de quotas d’émission (New Zealand Emissions Trading Scheme – NZ ETS), principale mesure prise par les pouvoirs publics pour faire face au changement climatique, impose la déclaration des émissions émises par le secteur agricole, notamment les transformateurs de viande et de lait, les fabricants et importateurs d’engrais azotés et les exportateurs d’animaux sur pied, avec certaines exemptions. Le système de quotas d’émission impose un coût sur les émissions associées aux carburants, à la production d’électricité, aux gaz de synthèse, aux déchets et aux processus industriels.

Les pouvoirs publics néo-zélandais poursuivent la recherche-développement sur les technologies d’atténuation permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole. Les travaux sont menés par le Centre néo-zélandais de recherche sur les gaz à effet de serre agricoles (New Zealand Agricultural Greenhouse Gas Research Centre – NZAGRC), le Consortium de recherche sur les gaz à effet de serre pastoraux (Pastoral Greenhouse Gas Research Consortium – PGgRc), et en coordination avec les 49 pays membres de l’Alliance mondiale de recherche sur les gaz à effet de serre en agriculture (Global Research Alliance on Agricultural Greenhouse Gases – GRA).

Le NZAGRC, financé par le ministère des Industries primaires, rassemble neuf organisations qui effectuent des travaux de recherche pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture néo-zélandaise3. Ces travaux sont axés sur la recherche de moyens pratiques permettant de réduire les émissions de méthane et d’hémioxyde d’azote des exploitations tout en améliorant la productivité et en séquestrant le carbone du sol.

Le PGgRc est un partenariat, financé à parité par l’État et les acteurs du secteur4, qui vise à fournir aux éleveurs les informations et les moyens nécessaires pour atténuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Les recherches du PGgRc sont essentiellement axées sur la réduction des émissions de méthane des ruminants.

La GRA, dont le Secrétariat est hébergé par la Nouvelle-Zélande, a été créée en 2009. Ses pays membres collaborent à la recherche, au développement et à la vulgarisation de technologies et de pratiques pouvant déboucher sur des systèmes alimentaires plus résilients au changement climatique sans accroître les émissions de gaz à effet de serre. Un nouveau programme de bourses de doctorat a été mis en place en 2017 pour développer le savoir-faire mondial sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire, dans le but d’augmenter la contribution de la Nouvelle-Zélande à la recherche sur les gaz à effet de serre d’origine agricole. Ce programme est une initiative conjointe de la GRA et du programme sur le changement climatique du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). La contribution de la Nouvelle-Zélande financera jusqu’à 40 bénéficiaires qui seront hébergés dans les centres de recherche des pays membres et partenaires du GCRAI et de la GRA au cours des trois années à venir.

Le programme d’aide au boisement (Afforestation Grant Scheme), d’un budget de 19.5 millions NZD (13.9 millions USD), prévoit d’établir 15 000 hectares de plantations forestières entre 2015 et 2020 en fournissant des crédits aux agriculteurs et aux propriétaires terriens. Ces nouvelles plantations visent à intensifier la lutte contre l’érosion, à améliorer la qualité de l’eau, à limiter l’impact des inondations sur l’environnement et à réduire les émissions de GES.

Concernant l’adaptation au changement climatique, les autorités néo-zélandaises ont constitué un groupe de travail technique chargé d’étudier comment accroître la résilience aux effets du changement climatique tout en assurant une croissance économique durable. Ses membres représentent divers secteurs économiques, dont l’agriculture.

Neuf accords de libre-échange (ALE), qui couvrent 50 % environ de la valeur des exportations nationales totales et près de la moitié de ses exportations agroalimentaires, sont actuellement en vigueur en Nouvelle-Zélande. En tant qu’économie tributaire du commerce et éloignée de ses marchés extérieurs, la Nouvelle-Zélande voit dans les ALE un moyen d’améliorer la productivité, la valeur ajoutée et les recettes d’exportation de son secteur primaire. Trois autres accords de libre-échange ont été conclus mais n’ont pas encore pris effet : le Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP, voir aussi la section sur l’évolution des mesures commerciales) ; l’ALE Nouvelle-Zélande-Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ; et l’Accord commercial anticontrefaçon (ACTA) (également signé par dix autres pays membres de l’OMC).

Évolution des mesures internes, 2017-18

Les agriculteurs et les producteurs ont subi trois événements indésirables de moyenne envergure en 2017 : dégâts causés par les inondations et les tempêtes, et sécheresse dans les îles du Nord et du Sud. La classification de ces événements a déclenché l’octroi d’une aide publique supplémentaire. Dans le cas des inondations ayant frappé l’Otago, les autorités néo-zélandaises ont contribué 50 000 NZD (36 500 USD) au fonds de secours de la ville de Dunedin (Dunedin Mayoral Relief Fund) en plus de financer une partie des coûts associés à la réparation des infrastructures essentielles, telles que les réseaux de distribution d’eau potable et d’évacuation des eaux pluviales et usées et les systèmes de gestion des cours d’eau. À la suite de l’inondation de la Baie de l’Abondance, la subvention pour le redressement de la Baie de l’Abondance (Primary Industries Bay of Plenty Flood Recovery Grant) a été mise en place par le ministère des Industries primaires pour contribuer à la réparation des infrastructures essentielles inassurables. Les agriculteurs et les producteurs sinistrés pouvaient solliciter des contributions de 300 000 NZD (213 000 USD) pour financer des réparations d’infrastructures spécifiques telles que le réenherbement des pâturages, le réensemencement des cultures et l’évacuation des boues et débris. À cela s’ajoute 1 million NZD (0.71 million USD) engagé par l’État néo-zélandais pour permettre aux équipes Enhanced Taskforce Green de déblayer les débris dans les villes, les propriétés rurales, les parcs et les réserves des zones sinistrées de la Baie de l’Abondance. La gravité des dégâts causés par les tempêtes dans la circonscription de Franklin, le district de Hauraki, les districts Thames-Coromandel et Waitako a entraîné la disponibilité de crédits supplémentaires pour la coopérative rurale de soutien de Waikato (Waikato Rural Support Trust) et les versements au titre de l’aide rurale (Rural Assistance Payments – RAP). Ces versements sont disponibles aux agriculteurs éprouvant de graves difficultés. Ils couvrent les frais de subsistance des agriculteurs dont les revenus sont sérieusement grevés par des événements défavorables de moyenne (ou grande) envergure et qui n’ont pas d’autres moyens de subvenir aux besoins de leur famille.

En décembre 2017, les sécheresses subies par Taranaki et une partie des régions de Manawatu-Whanganui et de Wellington ont été classées comme des événements de moyenne envergure. Des parties de la côte ouest de l’Île du Sud ont été ajoutées à cette liste en janvier 2018. Des crédits de 350 000 NZD (249 000 USD) ont été mis à la disposition des coopératives rurales de soutien. Les agriculteurs et les producteurs des districts sinistrés peuvent également bénéficier de versements au titre de l’aide rurale et de mesures d’allègement fiscal qui permettent aux familles d’effectuer tardivement des dépôts d’égalisation des revenus et de demander des remboursements anticipés.

Les subventions du fonds de redressement post-séisme (Earthquake Recovery Fund) destinées aux agriculteurs et aux producteurs des régions de Marlborough, Kaikoura et Hurunui, frappés par le séisme de Kaikoura, financent des projets d’intérêt collectif et des services-conseils professionnels concernant la planification de l’utilisation des sols. Huit demandes ont été approuvées pour des projets d’intérêt collectif d’un montant total de 3.54 millions NZD (2.52 millions USD) sur trois ans. À cela s’ajoute 1 million NZD (0.71 million USD) destiné aux propriétaires terriens et exploitants désirant obtenir des services professionnels auprès de conseillers agréés. Les 460 000 NZD (327 000 USD) restants ont financé des activités de redressement post-séisme telles que l’agriculture de précision et la planification de la résilience.

En juillet 2017, l’infection bactérienne du bétail par Mycoplasma bovis a été détectée dans la région d’Oamaru. Il s’agissait de la première infection de ce type en Nouvelle-Zélande, et le ministère des Industries primaires a déclenché une intervention de biosécurité. Mycoplasma bovis peut provoquer de graves problèmes de santé chez le bétail, qui ne réagit pas au traitement. Cette bactérie ne présente pas de risque de sécurité des aliments ni de risque pour la santé humaine, mais nuit au bien-être et à la productivité des animaux. Entre octobre et décembre 2017, environ 5000 bovins ont été abattus pour éviter la propagation de la maladie. Un programme a été mis en place pour décontaminer et repeupler les exploitations sinistrées et les interventions d’endiguement de la maladie se poursuivent. Les exploitants concernés peuvent demander une indemnisation pour les pertes directement causées par l’exercice des pouvoirs du ministère des Industries primaires, conformément à la loi de 1993 sur la biosécurité. Cette indemnisation peut couvrir les pertes vérifiables subies du fait de l’endommagement ou de la destruction de biens (y compris de bétail et de matériel détruit pour limiter la propagation de la bactérie) ou de restrictions imposées au mouvement ou à l’écoulement de leurs produits. Les demandes d’indemnisation sont en cours de traitement.

La déclaration d’orientation sur la biosécurité à l’horizon 2025 (Biosecurity 2025 Direction Statement), rendue publique fin 2016, définit une vision à long terme pour protéger la Nouvelle-Zélande. Des groupes de travail préparent des plans de mise en œuvre de chacune des cinq orientations stratégiques : participation de tous les Néo-Zélandais, exploitation des possibilités offertes par la technoscience, amélioration de l’accès à l’information et de l’analyse des données, efficacité de l’encadrement et de la gouvernance, et compétences et actifs. Le meilleur ciblage et l’assouplissement des mesures visant les voyageurs et les négociants à faible risque et le renforcement des efforts dans les domaines à fort risque visent à accroître l’efficacité aux frontières.

Les autorités néo-zélandaises continuent de collaborer avec le secteur et les parties prenantes à l’amélioration de la capacité de préparation et d’intervention en matière de biosécurité. L’accord entre l’État et le secteur sur la préparation et l’intervention dans le domaine de la biosécurité (Government Industry Agreement on Biosecurity Readiness and Response – GIA) repose sur une approche intégrée permettant de se préparer et de faire face efficacement aux risques liés à la biosécurité dans le cadre de partenariats entre l’État et des groupes du secteur primaire. Les signataires partagent les décisions, les coûts et les responsabilités en matière de préparation et de riposte aux atteintes à la biosécurité. En 2017, Summerfruit New Zealand, Meat Industry Association of New Zealand, New Zealand Winegrowers et Dairy Companies Association of New Zealand (DCANZ) ont signé cet accord, portant ainsi à 17 le nombre de groupes du secteur qui collaborent avec le ministère des Industries primaires dans ce domaine. La participation à cet accord est volontaire, et d’autres groupes du secteur étudient actuellement la possibilité d’une telle collaboration. Le nombre de signataires devrait continuer d’augmenter en 2018.

La filière néo-zélandaise du kiwi lutte actuellement contre la maladie du kiwi due à la bactérie Psa-V. Une action collective, intentée contre l’État par un groupe de producteurs de kiwis et par un exploitant en aval de la chaîne d’approvisionnement, pour négligence ayant entraîné l’entrée de la bactérie dans le pays en 2010, est en instance de décision de la Haute Cour après l’audition de 2017.

Comme suite à l’autoévaluation de la performance réalisée dans le cadre du projet de stratégie de la filière du kiwi, l’État a actualisé le règlement de 1999 régissant les exportations de kiwis (Kiwifruit Export Regulations 1999), entré en vigueur le 1er août 2017. Les modifications apportées permettent aux actionnaires de Zespri d’envisager de fixer des règles concernant le nombre maximal de parts pouvant être détenues et le droit de percevoir des dividendes ; précisent les activités pouvant être menées par Zespri dans le cadre de son métier de base ; et renforcent l’indépendance et la transparence de l’autorité indépendante de réglementation, Kiwifruit New Zealand.

La loi de 2017 portant modification de la législation sur les ressources (Resource Legislation Amendment Act 2017 – RLAA) constitue la deuxième phase de la réforme de la loi de 1991 sur la gestion des ressources (Resource Management Act 1991 – RMA). Ces modifications visent à favoriser l’amélioration de l’efficacité de la gestion environnementale et le renforcement des capacités en faveur du développement et de la croissance économique.

Crown Forestry, une unité fonctionnelle qui administre les intérêts résiduels de l’État dans divers biens forestiers commerciaux, a conclu des accords commerciaux avec des agriculteurs et propriétaires fonciers pour qu’ils plantent des arbres sur des terres privées. Un financement de 14 millions NZD (10 millions USD) subventionnera la plantation d’arbres en 2018 et l’achat de jeunes plants en 2019. Les agriculteurs et les propriétaires fonciers détenant plus de 200 hectares de terres en friche ont la possibilité de les louer ou de former une coentreprise avec Crown Forestry pour atteindre la cible fixée par l’État d’un milliard d’arbres plantés en 10 ans. Les terres sont jugées appropriées si elles sont relativement fertiles, facilement accessibles et considérées comme propres à la sylviculture. Crown Forestry assumera les frais d’établissement et de gestion, versera un loyer aux propriétaires et leur permettra de conserver les crédits d’émission de carbone.

L’avis du ministère des Industries primaires sur les exigences générales concernant l’exportation de produits apicoles (General Export Requirements for Bee Products) est entré en vigueur le 5 février 2018. Ces exigences visent entre autres à renforcer la traçabilité tout au long de la filière d’approvisionnement et à faire appliquer une solide définition scientifique du miel mānuka pouvant être utilisée pour identifier et authentifier le miel mānuka de Nouvelle-Zélande. Cette définition repose sur cinq attributs (dont quatre substances chimiques et un marqueur génétique du pollen mānuka) requis pour distinguer ce miel. Les exigences ont pour objet de donner aux consommateurs et aux partenaires commerciaux l’assurance que tout le miel mānuka exporté est authentique.

En novembre 2017, les règles concernant les investissements étrangers dans des « terres agricoles sensibles » ont été étendues à presque toutes les terres agricoles. Les investisseurs étrangers désirant investir dans les terres agricoles et les autres actifs sociaux sensibles de la Nouvelle-Zélande doivent obtenir l’autorisation du bureau pour les investissements étrangers. Ces règles visent à rendre la croissance plus inclusive et à veiller à ce que les Néo-Zélandais tirent le meilleur parti de tels investissements.

Modifications à venir

Le projet d’amendement de la loi de restructuration de l’industrie laitière (Dairy Industry Restructuring Amendment Bill) a été présenté en décembre 2017 pour éviter l’expiration des dispositions de la loi de 2001 de restructuration de l’industrie laitière (Dairy Industry Restructuring Act of 2001 – DIRA) dans l’Île du Sud. Il devrait être adopté au plus tard le 31 mai 2018. L’État compte également réaliser un examen détaillé des orientations de cette loi dans les meilleurs délais. Des fonctionnaires déterminent actuellement la portée de cet examen, et son cadre de référence devrait être publié dans le courant de l’année 2018.

Les modifications apportées en mai 2015 à la loi de 1999 sur le bien-être des animaux (Animal Welfare Act 1999) ont donné au ministère des Industries primaires la possibilité d’édicter des règlements en la matière. Depuis la publication du règlement sur les exportations de petits veaux et d’animaux sur pied (Young Calf and Live Animal Export regulations), en juillet 2016, 46 autres nouveaux règlements sur le bien-être des animaux ont été élaborés et devraient entrer en vigueur en octobre 2018. Ces règlements portent sur le transport des animaux, l’élevage, les animaux de compagnie et de trait, les cochons, les poules pondeuses, et le traitement des animaux dans la recherche, l’expérimentation et l’enseignement. Une troisième série de règlements sera examinée en 2018, en vue de leur adoption en 2019.

Un accord conclu entre les autorités néo-zélandaise et australienne de sécurité des aliments légalisera les graines de chanvre en tant qu’aliment en Nouvelle-Zélande. La législation nationale de ce pays devra être modifiée avant que cette norme puisse y prendre effet. Ce processus est prévu pour 2018.

Évolution des mesures commerciales, 2017-18

En mars 2017, un accord de partenariat pour la croissance agricole (Agricultural Growth Partnership – AGP) a été signé entre la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Ce partenariat public-privé vise à établir et mettre en œuvre des programmes de coopération agricole axés sur l’éducation, la formation et la recherche dans le secteur primaire.

Le Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) a été signé par les ministres du commerce des 11 pays partenaires5 en mars 2018, mais devra être ratifié avant d’entrer en vigueur. Il supprimera les droits de douane sur toutes les exportations de la Nouvelle-Zélande vers les économies du CPTPP, y compris les exportations agricoles, à l’exception de la viande bovine et de divers produits laitiers dans plusieurs pays partenaires qui appliqueront des réductions tarifaires partielles et des contingents en franchise. Les droits NPF de la Nouvelle-Zélande étant déjà nuls ou très faibles, l’effet du CPTPP sur les droits de douane sera limité. Les 11 signataires du CPTPP représentent 13.5 % du PIB mondial, près d’un tiers des échanges actuels de biens et de services de la Nouvelle-Zélande et environ un quart de ses exportations de produits agroalimentaires.

La Nouvelle-Zélande poursuit les négociations visant l’actualisation de son ALE avec la Chine et de son accord de rapprochement économique (APR) avec Singapour, qui couvrent notamment les produits agricoles.

La Nouvelle-Zélande poursuit les négociations avec le Partenariat économique régional global (Regional Comprehensive Economic Partnership – RCEP). Les négociations entre la Nouvelle-Zélande et les pays de l’Alliance du Pacifique6 ont débuté en octobre 2017 et se poursuivront en 2018. Les négociations en vue de la conclusion d’un ALE Nouvelle-Zélande-Union européenne ont été retardées et devraient débuter au premier semestre de 2018.

La Nouvelle-Zélande élabore actuellement un nouveau programme d’action progressiste et inclusif dans le domaine commercial (New Progressive and Inclusive Trade Agenda) avec la participation et la consultation de la société civile, des entreprises et du public.

Références

NZIER (2007), Productivity, Profitability and Industry Good Activities, Report to Dairy Insight, février, http://nzier.org.nz/publication/productivity-profitability-and-industry-good-activities (en anglais).

Notes

← 1. Activités « qui profitent au secteur mais dont les bienfaits ne sont pas récoltés par ceux qui les financent ou les fournissent » ou « investissements à long terme dans le secteur qui sont faits dans la perspective de l’accélération de la survenance de meilleurs technologies et produits dans le secteur » (traduit de NZIER 2007).

← 2. Toutes les valeurs figurant dans cette description ont été converties en utilisant le taux de change de 2017.

← 3. Les sept instituts de recherche et universités d’État sont : AgResearch, Landcare Research, l’université Lincoln, l’université Massey, l’Institut néo-zélandais de recherche sur l’eau et l’atmosphère, Plant Food Research et Scion. Les deux autres organisations concernées sont DairyNZ et le Consortium de recherche sur les gaz à effet de serre pastoraux.

← 4. Les partenaires du secteur sont DairyNZ, Beef+Lamb New Zealand, DEEResearch et Fertiliser Research.

← 5. Les signataires du CPTPP sont l’Australie, le Brunéi Darussalam, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Viet Nam.

← 6. Les pays de l’Alliance du Pacifique sont le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou.