Taux de naissance des entreprises
À savoir
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Dans la zone OCDE, les jeunes entreprises – jusqu’à deux ans d’âge – ayant des salariés représentent entre 20 % et 35 % de l’ensemble des entreprises employant des salariés. Dans une majorité de pays, leur proportion a fortement diminué entre 2006 et 2013, en particulier en Espagne, en Hongrie, en Italie, au Luxembourg et en République tchèque. Cette évolution à la baisse est davantage due au recul des taux de naissance qu’à la baisse du taux de survie des entreprises au cours de leurs deux premières années d’existence.
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Entre 2006 et 2013, la proportion de jeunes entreprises sans salarié a, elle aussi, reculé, souvent de façon plus radicale que celle des entreprises avec salariés (par exemple, de vingt points de pourcentage dans plusieurs pays).
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Dans pratiquement tous les pays, les taux de naissance sont plus élevés dans les secteurs de la construction et des services que dans l’industrie, du fait en partie de coûts d’entrée en capital fixe moins élevés.
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Dans tous les secteurs et tous les pays, la plupart des entreprises nouvellement créées comptent entre un et quatre salariés.
Pertinence
Les jeunes entreprises sont considérées comme des moteurs essentiels de la croissance en raison de leur contribution disproportionnée à la création globale d’emplois et de l’effet stimulateur sur la productivité, du rythme soutenu de leurs entrées et sorties.
Comme définies dans la présente publication, les jeunes entreprises englobent toutes les entreprises ayant jusqu’à deux ans d’âge, c’est-à-dire les entreprises de création récente ainsi que celles âgées d’un an ou deux ans. Le taux de création d’entreprises correspond au nombre de jeunes entreprises (employant ou non des salariés) en pourcentage du nombre d’entreprises actives (avec ou sans salariés).
La naissance d’une entreprise employant des salariés désigne la naissance d’une entreprise comptant au moins un salarié. Cette population comprend d’une part les entreprises « nouvellement » nées, c’est-à-dire les entités nouvelles déclarant au moins un salarié au cours de leur première année d’existence, et d’autre part celles qui, alors qu’elles existaient mais n’employaient pas de salarié avant l’année considérée, ont déclaré au moins un salarié durant l’année en cours, à savoir leur année de naissance.
Les naissances d’entreprises employant des salariés n’incluent pas les entrées survenues dans la population à la suite de fusions, dissolutions, scissions ou restructurations au sein d’un groupe d’entreprises. De même, ne sont pas comprises les entrées dans une sous-population qui ne résultent que d’un changement d’activité.
Le taux de naissance des entreprises employant des salariés correspond au nombre de naissances d’entreprises employant des salariés exprimé en pourcentage de la population d’entreprises actives comptant au moins un salarié.
Le taux de naissance des entreprises n’employant aucun salarié correspond au nombre de naissances d’entreprises sans salarié en pourcentage de la population d’entreprises actives sans salarié.
Informations sur les données concernant Israël : http:// dx.doi.org/10.1787/888932315602.
Comparabilité
Les indicateurs concernant les « entreprises employant des salariés » semblent plus pertinents à des fins de comparaison internationale que ceux couvrant toutes les entreprises, dans la mesure où ces derniers dépendent du champ couvert par les registres d’entreprises. Dans de nombreux pays, les principales sources de données utilisées par ces registres sont les registres administratifs fiscaux et de l’emploi, qui amènent souvent à ne prendre en compte que les entreprises affichant un certain seuil de chiffre d’affaires ou d’effectif. Une économie dans laquelle les seuils sont relativement élevés devrait donc logiquement afficher des statistiques de naissance inférieures à celles des économies de même type dotées de seuils plus bas. L’évolution des seuils dans le temps peut également poser des problèmes. Les seuils de nature monétaire évoluent progressivement en fonction, par exemple, de l’inflation et de la politique budgétaire, lesquelles sont susceptibles d’altérer les comparaisons chronologiques et internationales des taux de naissance. L’utilisation des seuils d’un salarié améliore la comparabilité car elle permet d’exclure les très petites unités, qui sont les plus sujettes aux variations de seuil.
Le concept de naissance d’entreprise employant des salariés pose toutefois des problèmes. De nombreux pays ont une population non négligeable de travailleurs indépendants. Si un pays met en place des incitations pour que les travailleurs indépendants se salarient dans leur propre entreprise, le nombre total de naissances d’entreprises employant des salariés augmentera, faussant peut-être les comparaisons chronologiques et internationales même si le changement est minime d’un point de vue économique et entrepreneurial.
S’agissant des données relatives aux naissances d’entreprises (employant ou non des salariés), une rupture de série est à noter en 2013 pour l’Estonie, la Finlande et le Portugal, en 2009 pour les Pays-Bas, et en 2011 pour la Roumanie. En ce qui concerne les données de l’Estonie sur les entreprises sans salarié, la hausse du taux de naissance en 2008 était due à l’obligation pour les entrepreneurs individuels de s’inscrire au registre du commerce.
Les données des États-Unis suivent la classification CITI rév. 3. De même, sur les graphiques 4.1 et 4.2, les données se rapportant aux pays européens pour la période 2006-07 sont compilées conformément à la CITI rév. 3.
Pour l’Australie, la Corée et le Mexique, les naissances d’entreprises et les indicateurs connexes ne tiennent pas compte des entreprises n’employant aucun salarié qui sont devenues des entreprises employant au moins un salarié. Autrement dit, lorsqu’une entreprise sans salarié devient une entreprise employant des salariés, ce changement de statut n’est pas considéré comme une « naissance d’entreprise employant des salariés ».
Sur le graphique 4.1, les données utilisées pour le Royaume-Uni concernant les entreprises âgées de deux ans sont des estimations.
Source
OCDE, Statistiques structurelles et démographiques des entreprises (SDBS) (base de données), https://doi.org/10.1787/sdbs-data-fr.
Counts of Australian Businesses, including Entries and Exits. 8165.0, https://doi.org/10.1787/sdbs-data-en.
Pour en savoir plus
Ahmad, N. (2006), « A Proposed Framework for Business Demography Statistics », OECD Statistics Working Papers, vol. 2006, n° 3, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/145777872685.
OCDE/Eurostat (2008), Eurostat-OECD Manual on Business Demography Statistics, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264041882-en.